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mais bien souvent empiétaient sur les propriétés seigneuriales, fabriquaient des titres de donation de toutes pièces, invoquaient des témoignages écrits entachés d'inexactitude ou de faux, ou des attestations que leur valaient la corruption, la crainte ou l'attente d'une récompense pécuniaire ou de protection.

18. Dans son testament (mai 1299), Hugues de Châtillon, seigneur d'Avesnes, lègue...... « XL livres as povres mesnagers d'entor les Haies du Nouvion.»><

En 1299, Gautier, abbé de Maroilles, est condamné par sentence arbitrale de Jean Lebrun, chevalier, à payer certaines rentes auxquelles son monastère est tenu envers Robert de Beaucamp-en-Thiérache et sa famille (Saint-Genois, Ier, 317).

En 1316, le comte Gui de Chatillon, seigneur d'Avesnes, fait des charités considérables aux églises de Freteval, Château-Regnault et de Beauchamps-en-Thiérache.

19.

LISTE DES PAROISSES DE LA TERRE D'AVESNES. (Templutensis pagus et Fagne), EN 1186, D'APRÈS JACQUES DE GUYSE (Chroniques et Annales du Haynaut; TRADUCTION BELLEFOREST).

PAROISSES DONT LE TERRITOIRE CONFINAIT A L'ARCHIDIACONÉ DE THIÉRACHE

Anoire ou Anord, fondé en 1170 par le chapitre de Maubeuge, qui y fit bâtir une église. Collateur, A. Letiensis. Patron S. Nicolas.

Fourmies, taxe XIX 1 3 s. Collat. A. Letiensis. Patron S. Pierre.

Flamengrie, taxe XVII1. Collat. A. S Dyonisii.

Fontenelles cum Papalupo, taxe XXIII VII. Patron S. Ursmar. Collat. A. Letiensis.

Mommegnies (Belgique), taxe XX 1. Patron S. Amand. Collat. A. S. Folliani. Beaurepaire, taxe XVII XI. Collat. A. Maricolensis. Patron S. Jean-Baptiste. Prichez (Prisches), taxe XXXII1 2s. Patron S. Nicolas Collat. A. Maricolensis. Salees (Salles) cum Macon, Seloigne (Belgique). B. Vo. Maria, patronne. Taxe XXX. Collat. C. Cimacense.

Wigheries (Wignehies), taxe 211 5s. Patron S. Etienne. Personna loci.

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Le village de Taisnières, près de Maroilles, que l'on dit parfois Taisnières-enThiérache, n'est pas désigné en Thiérache dans la liste de Jacques de Guyse; il est ainsi cité Tainière juxta Maricolensis. En 921, Taisnerae super fluvium Helpram. - En 1112, Tassenario. En 1131, Thasneriae. Au XIVe siècle, d'après un pouillé cité par M. Le Glay: Taisnières in Therascia. Vers 1559, Pouillé de Malines Taisnières juxta Marolles. Entre 1575 et 1602, Pouillé des Archives du Nord Taisniers juxta Maroille. En 1724, Pouillé de la Biblioth. Nat.: Taisnières. - En 1785, ordo du diocèse Taisnières en Thiérache (Michaux).

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Dipl. Caroli Simp. pro abbatia Maricolensi vers 921;

« Res igitur de quibus loquimur conjacent in subdesignatis locis.... in pago Hainoensi, super fluvium Helpram, in villa Taisneras et in loco qui vocatur Fagetus, atque in

Flobodeicas et in loco qui fertur Magnus-Mons..... Juxta hunc quoque locellum in Didineicas..... (Miræus I. p. 36. J. de Guyse, IX, p. 320).

<< In nomine patris..... Longa fatigatione querelas, inter Radulphum, reverendum. abbatem ecclesie Maricolensis et Nicholaum de Avesnis diutius, ventilatas et iras, et molestias in invicem habitas mitigavi...... Elemosynas quoque et divisiones, quas homines terre Nicholai, sive in vita sive morientes, ecclesie Maricolensi coram idoneis testibus dimiserint sine inquietudine prefata ecclesia possidebit. In Marbasio (Marbaix) et Batices (hameau de Marbaix) et Chihan (hameau de Marbais) et Taisneriis (Taisnières) et Nigella (Noyelles-sur-Helpe) villis Santi Humberti liberis, nihil habet juris. prorsus Nicholaus..... Cœteri hominum Sancti Humberti, debitum winagium solvent. In transitu pontis apud Thaisnerias..... De Haia que est inter Moncellum (Le Monceau) et Sennesium (Saint-Waast) et Thaisnerias..... (Archives du Nord, Registre de Maroilles).

Il faut remarquer que l'indication en Thiérache ne parait que très rarement et surtout dans des actes relativement modernes. Comment en effet admettre la prolongation de la forêt de Thiérache jusques par-delà les deux Helpes, en plein Fanomartensis pagus? Marigilum, Marelia, Marilia, Marville, Marolles, Maroilles est toujours indiqué, in pago Fanomartensi, et Maroilles est sur la Petite-Helpe entre la Thiérache, qui confine à Beaurepaire et Prisches, et Taisnières « juxtà Helpram » de l'autre côté, rive droite de l'Helpe-Majeure.

Il y a eu là une singulière confusion topographique: Taisnières, Marbais, Noyelles et les hameaux de Batices et Chihan, ont toujours été désignées comme villas libres de S. Humbert, bienfaiteur, sinon fondateur de Maroilles. Dans le traité de partage de 870, Maricolæ est désigné, in pago Fanomartensi. 1201, Gossuin de Taisnièressur-Helpe fait des aumônes à l'église de Maroilles. 1242, Noyelles et Taisnières sont divisées en deux cures; Noyelles est détaché de Taisnières. 1258, Les habitants de Taisnières sur l'Helpe s'accordent avec l'abbaye de Maroilles au sujet de la dîme de leurs prés.

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20. La différence des dialectes, aujourd'hui encore, malgré l'amalgame rapide des populations entre certaines parties des confins de l'Aisne et du Nord, malgré les progrès de l'instruction, est sensible entre toutes les communes des limites de la Thiérache et du Haynaut: Anor, Fourmies et Mondrepuis; Wignehies et Clairfontaine et Rocquignies; Etroungt, et Rocquignies; La Rouillies et La Flamengrie; Floyon et Papeleux-Fontenelle; Beaurepaire et le Nouvion; Prisches et Barzy.

Il en est de même des anciennes coutumes, des superstitions, croyances et usages populaires.

Nous pourrions en citer maints exemples.

Quant au dialecte et à l'accent de voix, il est curieux de constater, aujourd'hui encore, combien la différence est grande, fortement tranchée, à quelques pas des limites des communes; le langage diffère autant du Grand-Bois d'Etroeungt aux Hayettes de Montreuil, que le patois wallon diffère du patois picard; la même observation est plus curieuse encore à faire au haut de La Rouillies et au Mont-de-Fontenelles, sur les routes nationale et départementale, où les maisons des deux départements se touchent, au-dessus de la limite; c'est à n'y pas croire; du côté de la Rouillies et de Floyon,

patois de la terre d'Avesnes, avec accent franc, rapide, sonore; du côté de La Flamengrie et de Fontenelles, dialecte picard francisé, avec son gutturaux, accent traînant.

Les hommes indiquent bien deux races, deux caractères différents la frontière actuelle des deux départements est bien, quelle qu'elle ait pu être il y a dix siècles, la vraie démarcation de deux races qui vont se confondant, mais entre lesquelles existe toujours la ligne ethnique et linguistique attestant la diversité d'origine et de destinées. Ce point sur lequel nous ne pouvons, à notre vif regret, nous étendre d'avantage, est essentiellement digne d'attention, d'études, de recherches.

ADDITIONS: «Sanctus autem Eloquius cum beato Algiso in loco quodam habitaverunt, ab hominibus remoto, intra Elpram fluvium et Iseram, in Theracensi pago» (Vita S. Ettonis, Acta Sanctorum, T. III, juillet, p. 60).

En 1790, La Haie Catelenne ou Catelaine, 122 arpents, faisait encore partie de la Terre d'Avesnes.

ERRATUM: A la page 43, 24° ligne, et à la page 44, note 4, il faut lire aicis au lieu de arcis.

M. Papillon offre à la Société au nom de M. l'abbé Viéville, curé de La Bouteille, l'estampage sur papier d'un fragment de pierre tombale découvert sous le dallage de l'église de l'abbaye de Foigny, lors des fouilles exécutées en janvier dernier.

Ce fragment qui représente une portion de la partie supérieure de la pierre mesure environ 37 centimètres de hauteur sur 85 centimètres de largeur. Il figure une suite, gravée en creux et sans doute remplie autrefois de ciment coloré, de pignons et de colonnettes gothiques dont la disposition symétrique permet d'affirmer que la pierre devait avoir une largeur totale de 1 m. 30 c. et contenir l'effigie de deux personnages.

En bordure, ou du moins sur la portion qui a échappé à la destruction, on lit en beaux caractères gothiques minuscules les mots suivants : ..aberbis. condict. de. Dinan. iadis. bouriois. de. lan. qui. tr..

A l'angle supérieur de droite, on voit un écusson trop fruste pour être déchiffré. L'ensemble de l'ornementation joint à l'emploi de caractères gothiques indique le xive siècle.

A quels personnages fut consacrée cette pierre? L'inscription est trop mutilée pour répondre. Une Charte de 1256 du Cartulaire de Foigny ou du moins l'analyse qui en est donnée par M. Cocheris porte bien De domo Godardi de Dynant et Ermengardis uxoris ejus apud Laudunum, mais ce

Godard de Dynant vivait au milieu de XIII° siècle, et la pierre en question paraît du xiv. Néanmoins il résulte de cette Charte que l'abbaye de Foigny était en rapport avec une famille de Dinan habitant Laon, et c'est là un premier indice qui peut mettre sur la trace d'une lecture plus complète de l'inscription relevée par M. l'abbé Viéville.

SÉANCE DU 1er ΜΑΙ 1 8 8 0

PRÉSIDENCE DE M. PIETTE

A l'ouverture de la séance, M. le Président dépose sur le bureau les ouvrages suivants :

Compte-rendu du Congrès archéologique de France, XLV session tenue au Mans et à Laval en 1878;

Annales de la Société géologique du Nord, VI, années 1878-79;

Revue de la Société d'agriculture, sciences et arts de l'arrondissement de Valenciennes, T. XXXIII, no 4 et 2, janvier et février 1880;

Bulletin historique de la Société des antiquaires de la Morinie, nouvelle série, 113 livraison, janvier, février et mars 1880;

Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie, T. XIII, 4877-78-79, quatre feuilles d'impression;

L'Investigateur, septembre-octobre 1879, et novembre-décembre de la même année;

Bulletin de la Société académique de Laon, T. XXIIIo, 1877-1878.

Lecture est donnée d'une lettre par laquelle M. de Marsy, membre correspondant, informe ses collègues de Vervins que la Société française d'archéologie, dont il est inspecteur général, tiendra sa 47° session à Arras du 25 juin au 5 juillet 1880.

M. Rogine, offre de la part de M. Félix Lhéritier, capitaine du génie à

Hirson, un très bel échantillon de sulfure de fer trouvé dans les terrassements exécutés au fort d'Hirson.

Remerciements.

M. Losset, membre correspondant, envoie un document qui est examiné avec intérêt par la réunion, c'est le calque d'un fragment d'une carte d'Ortelius indiquant une partie des limites de la Thiérache.

M. Catrin, membre correspondant, adresse un travail d'une certaine étendue sur Fesmy.

M. Mennesson commence la lecture de cette communication:

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Les localités dont nous entreprenons la description sont situées sur les deux rives de la Sambre, à quelques kilomètres à l'ouest de sa source, et se trouvaient jadis comprises dans la partie sud de l'ancien Cambrésis.

Cette petite province, qui faisait partie du territoire des Nerviens, est

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