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Le Louvre possède dix toiles de Jouvenet, qui sont, entre autres: La Résurrection de Lazare, L'Extrême-Onction, Jésus guérissant les malades, L'Ascension, Une vue du maître-autel de Notre-Dame.

Une chose manqua peut-être à ce peintre le soleil de l'Italie n'échauffa point son génie calme et froid. Son caractère était celui d'un véritable artiste une imagination vive, un esprit enjoué, un cœur droit et franc. C'est ainsi d'ailleurs qu'il est représenté dans une gravure du Magasin Pittoresque (année 1862), faite d'après un tableau qui appartient au musée de Rouen. Il mourut à Paris paisible et honoré, deux ans après Louis XIV.

Cette courte notice sur le célèbre peintre normand suffira pour faire apprécier à toute leur valeur les œuvres remarquables et authentiques que nous possédons de Jouvenet, et pour faire comprendre tout le prix qu'on doit attacher à la conservation de ces tableaux, qui sont certainement les plus belles toiles de maître que possède notre contrée.

L'abbé Viéville, ancien curé de la Bouteille, membre correspondant de notre Société, a signalé dans la Thierache (T. 5, année 1877, p. 135) l'existence dans nos environs de deux autres tableaux de Jouvenet. «< Dans l'église de Bucilly, au-dessus du maître-autel, un grand tableau de 3m 08 de large, sur 2m de haut; la toile a été repliée sur elle-même pour entrer dans le cadre actuel. C'est une Descente de Croix On distingue surtout neuf personnages. Au premier plan, le Christ descendu de la croix, puis Joseph d'Arimathie. La Vierge, Marie-Madeleine agenouillée, les saintes femmes et les disciples. »

Jouvenet, d'après M. Viéville, habita quelque temps l'abbaye de Bucilly et lui fit présent de plusieurs tableaux. Un autre se trouverait aussi à Martigny. D'après de nouveaux renseignements, nous croyons que notre honorable collègue est dans l'erreur; la Vierge qui existe dans l'église de Martigny n'est pas dans la manière de faire de Jouvenet, elle appartiendrait plutôt à l'école de Mignard.

SÉANCE DU 1er SEPTEMBRE 1882

PRÉSIDENCE DE M. E. PIETTE

M. le président dépose sur le bureau :

L'Investigateur, mai-juin 1882;

Revue de la Société d'agriculture, sciences et arts de l'arrondissement de Valenciennes, mars, avril et mai 1882;

Notice historique sur la Société des antiquaires de la Morinie et sur ses travaux, par M. Ed. Drancard, membre correspondant, 1882 : Mémoires de l'Académie des sciences, lettres et arts d'Amiens, année 1881, 3° série, VIII;

Les instruments de musique sur les monuments du moyen âge du département de l'Aisne, par Ed. Fleury, juillet 1882 ;

M. le président donne lecture d'une lettre de M. Combier, président de la Société académique de Laon, contenant un appel aux sociétés archéologiques du département à l'effet de se constituer en congrès dont les réunions se tiendraient alternativement au chef-lieu de chaque arrondissement.

Les avis sont ouverts sur cette proposition et, après différentes observations, la réunion charge M. le président d'en conférer avec M. Combier et de prendre des renseignements sur l'organisation, le mode, les chances de réussite de cette innovation, ainsi que sur l'accueil qu'elle aura reçu des autres sociétés.

La parole est ensuite donnée à M. Rogine pour faire la communication suivante :

UNE DERNIÈRE EXCURSION AU CAMP DE MACQUENOISE

ORIGINE PROBABLE DU CHATEAU-FORT

Dans un précédent article relatif aux excavations du bois de Milourd, nous crûmes devoir conclure à des carrières exploitées, dans les bancs d'arkose, par les Gallo-Romains, pour la fabrication de leurs meules à

moudre le blé. Plus tard, probablement du XVIe au XVIIIe siècle, l'exploitation de la même roche fut reprise pour la confection des creusets nécessaires aux nombreuses forges alors en activité dans la contrée.

D'après les indications recueillies dans le pays, nous fimes encore allusion à d'autres mouvements artificiels de même nature dans le gisement d'arkose que nous savions se prolonger en ligne droite de Mondrepuis à Macquenoise. Nous ajoutàmes qu'il ne serait pas surprenant que les fameux retranchements de Macquenoise, sur lesquels il a été tant discuté, ne fussent encore que de semblables carrières.

Ce dernier fait restait à éclaircir; il nous parut désirable que ce fût le plus tôt possible; aussi, dès la lecture à la Société archéologique de notre article sur l'arkose de Weismes, dans le bois de Milourd, une nouvelle excursion dans ces régions fut arrêtée de concert avec notre collègue M. Mennesson, qui s'était déjà beaucoup occupé de la question des retranchements de Macquenoise.

Ce fut en septembre 1880, qu'en compagnie de notre collègue, nous retournȧmes dans ces contrées. Après avoir passé en revue la station de la Houdelette et celle du bois de Milourd, et confirmé notre manière de de voir à l'égard de leur origine, nous poussâmes droit sur Macquenoise à travers bois, en découvrant d'abord, vers la Neuforge, dans les bancs d'arkose et selon nos prévisions, de nouvelles excavations en tout identiques à celles de Milourd.

Arrivés à Macquenoise, les bois récemment mis en coupe nous offrirent une exploration facile des lieux. Sur toute l'étendue de ce qu'on avait désigné jusqu'ici sous le nom de retranchements romains, nous reconnûmes, sans effort, les mêmes accidents que sur les points précédemment explorés depuis la Houdelette c'étaient des excavations profondes, bordées de monticules irréguliers d'orientation et de forme, composés de matériaux de toutes dimensions. Ces incalculables débris d'arkose, entassés sans ordre et sans ciment aucun, renfermaient de très-nombreux fragments de meules inachevées.

Après un examen minutieux et sans parti pris, nous dûmes abandonner, même pour Macquenoise, toute idée de retranchements militaires intentionnels. Il n'existe évidemment là que l'emplacement d'une immense exploitation industrielle qui néanmoins n'est pas sans présenter le plus haut intérêt archéologique.

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