aux dépends du vôtre. Je n'aurois fait à l'égard de personne la démarche que je fais près de vous.... » Vains efforts! SÉVELLE, née DEBRY. » Dusolon apprécia sans nul doute le mérite de cette correspondance, puisque, contre le désir de Madame Sévelle de rentrer en possession de ses lettres, il les conserva toute sa vie. Mais malgré les avances flatteuses qui lui étaient faites, il resta célibataire et mourut à Vervins, dans l'impénitence finale, en 1868, laissant à la ville sa fortune et une trentaine de pages qui font honneur au sexe auquel appartient Madame de Sévigné. En effet dans toutes ces lettres Madame Sévelle fait preuve d'un style épistolaire d'une certaine distinction: sa phrase correcte, facile, d'un tour agréable, sait se garer de la sensibilité déclamatoire si en honneur à la fin du XVIIe siècle; et, mérite plus rare, la fille de Jean Debry a réussi à écrire, sans tomber dans la monotonie, de longues pages sur une négociation intime qui n'offre aucune péripétie. On me permettra d'ajouter que si ces lettres n'étaient pas signées, on y reconnaîtrait aisément la plume d'une femme à cette diplomatie câline, à cette tenacité féminine auxquelles l'homme peut résister quelquefois, mais qu'il ne peut jamais imiter. SÉANCE DU 3 AOUT 1883 PRÉSIDENCE DE M. E. PIETTE M. le président dépose sur le bureau : Etat religieux ancien et moderne des pays qui forment aujourd'hui le Diocèse de Soissons, par M. l'abbé Ledouble, chanoine honoraire, secrétaire de l'évêché de Soissons, un volume in-8°, 1880; Offert par M. l'archiprêtre de Vervins. Caranda. Fouilles d'Armentières, 2e année, livraison, grand in-4o, avec chromo-lithographies ; Offert par M. Frédéric Moreau, de Fère-en-Tardenois. Recherches bibliographiques sur le département de l'Aisne, complément, catalogues et tables, vol. in-8°, par M. Périn, de Soissons; Offert par M. de La Motte-Périn, gendre de l'auteur. Brochure contenant le compte-rendu de l'inhumation de M. Amédée Piette, in-80; Offert par M. H. Piette, son fils. Bulletin historique des antiquaires de la Morinie, 126 livraison, avril, mai et juin 1883; Mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, tome xvIII, 18821883; Annuaire de la Société française de numismatique et d'archéologie, trois fascicules, tome 1, 1868-69-70; Revue d'agriculture, sciences et arts de Valenciennes, tome xxxvi, nos 45 et 46, avril et juin; Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie, année 1883, no 1; Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques, section d'histoire, d'archéologie et de philologie, année 1882, no 4 ; Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, 3° série, tome vii. Ensuite M. le président fait part à la réunion de la mort inopinée de M. Edouard Fleury, qui s'était fait une si large place par ses études sur le passé de notre région, et dont les œuvres remarquables figurent dans toutes les bibliothèques historiques. La réunion exprime tous les regrets que lui inspire la mort de M. Fleury dont la disparition jette un nouveau deuil sur la famille archéologique du département. Par suite de ce triste événement, le Congrès départemental auquel M. Fleury a consacré ses derniers efforts est remis aux 12, 13 et 14 août. SÉANCE DU 7 SEPTEMBRE 1883 PRÉSIDENCE DE M. E. PIETTE Est nommé membre titulaire, M. Dubois, avoué près le tribunal civil de Vervins. M. le président dépose sur le bureau : Les vitraux de la cathédrale de Laon, par A. de Florival et E. Midoux, avec gravures, 1er fascicule, grand in-4o, 1882; Etude historique sur le XIIe siècle, Barthélemy de Vir, évêque de Laon, par A. de Florival, in-8°, 1877; Discours de M. Jules Ferry à la réunion générale des délégués des Sociétés savantes en 1883; Répertoire des travaux historiques, tome 2o, no 1, 1883; Mémoires de l'académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens, année 1882, 4 série, tome Ix; L'art national ancien et la basilique de Saint-Quentin, par Pierre Bénard, 1883. M. Papillon présente deux petites balles données par M. Ludriot, quincaillier à Vervins, et trouvées par lui dans les interstices des briques de la tour de sa maison, sur la place, souvenir authentique des sièges et courses dont Vervins a été la victime quand il avait encore l'honneur d'être fortifié. Il est donné lecture in-extenso de deux circulaires ministérielles datées du 3 août dernier, l'une contenant une instruction sommaire rédigée par la section des sciences économiques et sociales du Comité des travaux historiques et scientifiques, à l'effet de provoquer l'envoi par les sociétés savantes de mémoires sur la situation économique, administrative et financière de l'ancienne France, notamment vers la fin du XVIIIe siècle; l'autre circulaire contenant le programme du Congrès de la Sorbonne en 1884. A cette dernière circulaire est joint un questionnaire détaillé rédigé par le bureau central météorologique et relatif aux phénomènes périodiques de la végétation, aux époques d'arrivée et de départ des oiseaux de passage, à la date de l'apparition des principales espèces d'insectes qui nuisent à l'agriculture et à d'autres faits de même ordre. M. Papillon lit une étude sur les poteries due à M. Lemaistre, né à Laon au XVIIIe siècle, ancien inspecteur des poudres et salpêtres, conseiller de préfecture du département de l'Aisne. Cette étude intitulée De la poterie chez les Gallo-Romains remonte au premier quart du siècle et donne un état exact des connaissances qu'on avait alors dans le département sur la céramique ancienne. M. le président rend compte de la réunion des sociétés savantes de l'Aisne qui a eu lieu à Laon les 12, 13 et 44 août dernier. Le premier jour à une heure et demie de l'après-midi, le Congrès est entré en séance sous la présidence de M. Cortillot, président de la Société académique de Laon. A la suite de cette séance a eu lieu, en présence des membres des sociétés savantes du département et des notabilités laonnoises en tête desquelles figurait M. le Préfet, l'inauguration d'une exposition comprenant des objets d'art, tableaux, gravures, médailles dus exclusivement à des artistes de l'arrondissement de Laon et des faïences anciennes appartenant, par leur origine, à la même circonscription. La journée s'est terminée par un banquet. Chaque période de la solennité a donné lieu à un discours qui a été reproduit dans le numéro du Journal de l'Aisne des 13 et 14 août 4883. Le second jour a été consacré à la communication de mémoires intéressant le département de l'Aisne et l'on a entendu successivement la lecture d'études dues à MM. de La Prairie, Pêcheur, A. Matton, Rogine et E. Mennesson. Enfin le troisième jour, s'est effectuée la visite des monuments de Laon qui a été fort intéressante. Notre Société s'est trouvée représentée dans ces diverses journées par MM. E. Piette, Papillon, Rogine, E. Blanquinque, Quest, A. Penant, H. Blanquinque. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1883 PRÉSIDENCE DE M. E. PIETTE M. le président dépose sur le bureau : Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie, année 1883, no 2; Bulletin du Comité des travaux historiques et scientifiques. Archéologie, année 1883, no 1 ; Bulletin historique de la Société des antiquaires de la Morinie, nouvelle série, 127e livraison, juillet, août, septembre 1883; Congrès archéologique de France. Séances générales tenues à Vannes en 1881 par la Société française d'archéologie; Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de Constantine, 1er vol. de la 3e série, 22o vol. de la collection, 1882. En raison de ce dernier envoi, M. le président propose d'adresser notre bulletin à la Société de Constantine, à titre d'échange. Cette proposition est adoptée. Il est donné lecture d'une circulaire de M. le Directeur des BeauxArts demandant aux sociétés savantes des départements de compléter l'histoire de notre art national, par la mise au jour des pièces d'archives, comptes, marchés, autographes, etc., afin de soumettre ces travaux à la réunion annuelle des délégués des Sociétés des Beaux-Arts devant avoir lieu en 1884, à l'époque accoutumée. M. Mennesson fait la lecture suivante: SAINT-MICHEL Quand on quitte Hirson par la route de Signy-le-Petit, on rencontre, après une demi-heure de marche environ, sur la gauche, une petite avenue dont l'entrée est signalée au voyageur par deux peupliers d'Italie et dont le sol noir de scories révèle le voisinage d'une usine. En dix minutes, en effet, la petite avenue vous conduit à un de ces établissements métallur |