Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

quel passe, vers le S., le chemin de Roukaka, présente des banes de cipolin compacte brunâtre à veines calcaires (154) sur la pente occidentale, et un filon d'amphibolite sur la pente opposée); vers le haut, les talschistes sont phylladiens rouge-violet (144), quelquefois vert-jaunâtre (145), et au col ils renferment de grands strates calcaires, visibles aussi dans la descente à Mesa-Mouliana; à ce village, l'inclinaison est de 50° au N.-O. En remontant du ruisseau de Pera-Mouliana, le terrain, plus talqueux, est principalement formé par des talschistes quartzeux grisâtres à grain moyen (150) ou à gros grain (151), renfermant, près du col, un strate de talschiste quartzeux compacte vert (152). Avant et après les deux moulins de Kamesi, il y a de grands bancs de calcaire saccharoïde blanchâtre (153), entremêlé de grosses amandes de talschiste verdâtre, plongeant de 30 au N. 10° E.

Romanali. Le massif est formé, surtout au N., par des talschistes gris ou violâtres qui occasionnent beaucoup de sources, au nombre de 101, dit-on; il est terminé par deux ou trois sommets arrondis où ces roches alternent avec des quartzites talqueux gris-rougeâtre (160) renfermant des filons de quartz avec amphibole fibro-rayonné vert (162). Le fond du vallon de Dhaphnès est occupé par des talschistes gris et verdâtres. A l'E., la montagne arrondie, dont on traverse l'extrémité pour aller à Iskhia et qui se poursuit au-dessus de Tourtoulous, est entièrement formée par des talschistes phylladiens brunâtres (155) ou quartzeux à grain très-fin, gris-verdâtre (156) et violets (157); ils alternent avec de grandes assises de quartzites calcaires et talqueux gris (158) ou rougeâtres par altération (159), et des strates de cipolin grenu noirâtre (161); l'ensemble, traversé par des veines de quartz avec amphibole, plonge de 30 au N.-E., vers le point culminant du chemin. La pente vers le village est occupée par les calcaires crétacés, au milieu desquels percent des talchistes verts ou violâtres.

Environs de Piskokephalo. Sur le flanc oriental du grand vallon du Stomio, une bande commence au bas de Vavelous; près de Sandali, les talschistes phylladiens sont ordinairement gris ou verdâtres avec des strates rouge-violet (164) et des quartzites talqueux brun-violet (169) ou verdâtres; des filons de quartz renferment de l'amphibole. A Sphakia, les talschistes sont rouges avec quelques bancs de quartzite. Au-dessous du Dhrisès, elle s'élève fort haut, et les pentes rapides cultivées, qui descendent à Arnikou, présentent des talschistes quartzeux noirâtres à grain fin (166) ou rouge-violacé (168), et une roche ressemblant à une

[ocr errors]

lydienne verdâtre (167); au milieu, il y a de grands bancs de quartzite talqueux gris-verdâtre (170) ou grisâtres (171), et de nombreux filons de quartz blanchâtre avec amphibole fibreux vert-jaunâtre (172). Elle s'abaisse vers Piskopi, où une grande quantité de blocs descendent sur le terrain tertiaire; mais, au N.-0., elle disparaît vite sous les calcaires crétacés.

Près de la plage, au fond de la baie de Sitia, et au-dessous de Trebizonda, le chemin de Toplou passe entre deux monticules de talschistes noirâtres, à amandes quartzeuses (165), et quartzeux glandulaires gris-verdâtre (163).

Cap Plako. Entre le plateau du cap et celui de Karoubès les basses collines, au S.-O. de Palæokastron, sur lesquelles je descendis, sont formées par des talschistes grossiers rouge-violet (173) avec strates de quartzite à grain fin, de même couleur (174), qui plongent de 80° au N. 20° E.

Akroteri du cap Sidhero. Entre la baie de Sitia et le golfe de Palæokastron le terrain primitif occupe une assez grande surface triangulaire qui s'abaisse à l'E. et au N.-E. pour former la plaine d'Is-toVaï. Dans le petit vallon, au N. de Toplou, des talschistes phylladiens jaune-brunâtre (175) plongent de 40° à l'0. 25° N.; plus haut, ils sont rougeâtres et verdâtres à amandes de calcaire grenu gris (186). Sur le plateau, il y a d'épais strates de calcaire grenu noirâtre avec veines blanchȧtres (187), et des alternances de talschiste phylladien jaunebrunâtre (176), de protogyne glandulaire jaunâtre à grain fin (184), et de gneiss à grain fin verdâtre (185). A 2 kilomètres environ au N. du monastère, une première colline, située entre la plaine et la baie de Sitia, est formée par des porphyres recouverts de wackes stratifiées, plongeant de 45° au S. 15° E.; mais une seconde l'est par des protogynes vertes å grain moyen (181) ou jaunâtres par décomposition (182) alternant avec d'autres strates à grain plus fin (183); toutes plongent de 45° au S. 15° E., et doivent être inférieures aux porphyres. Des talschistes jaunâtres forment une troisième colline un peu plus éloignée.

La plaine d'Is-to-Vaï, séparée de la mer à l'E. par des collines talqueuses, renferme des jardins arrosés par un petit ruisseau, et près de la Metokhi, les strates plongent de 30' au S. Au N., sur le plateau qui sépare le port Tenda, les talschistes renferment des strates calcaires et quelquesuns d'une sorte d'euritine verte à ciment et à veines quartzeuses (177).

Considérations générales sur les Talschistes.

Étendue, altitude. Comme partout, le terrain primitif forme en Crète la charpente intérieure de l'île, la base sur laquelle reposent les terrains sédimentaires. Dans le massif de Selino et Kisamos, il occupe une surface considérable et joue un rôle véritable dans la constitution géologique du sol; il constitue le point culminant de toute la région, et ceux qui, pour la plupart, sont disséminés sur la bordure occidentale :

Apopighari (point culminant de la région).. . .

Sommet à 3 kilomètres au S.-E. de l'Haghios-Elias, environ.
Haghios-Dhikios-Koriphi, au S.-O. d'Ennéa-Khoria. .
Sommet au N.-O. de Sklavopoula.

[ocr errors]

4,388m

930

4,490

1,016

Dans les autres parties de l'île, les talschistes sont tout-à-fait accessoires et ne se montrent que dans les dépressions des montagnes, ou bien quelquefois sous forme de petites crètes saillantes dans les plateaux peu élevés. Les altitudes les plus grandes, dans chaque massif, ne sont cependant guère moins considérables que les précédentes:

Aspro-Vouna (versant N.) · Sommet au S.-E. de Theriso..
Pl. de Rhethymnon. Pente N. du Krioneriti, environ. . . .
Mont. du Psiloriti (versant N.)-Col entre Arkadhi et Tripodho.
Pl. de Megalo-Kastron. Montagne au N. de Dhamania . . . .
Mont. de Lassiti. Eglise dans la plaine du Limnokharo . . .
Pays mont. de Sitia.

[ocr errors]
[ocr errors]

- Krephti-Aori.....

759m

500

652

833

4,430

965

Caractères orographiques. Les roches talqueuses, en raison de leur facile réduction en fragments, ne présentent que rarement des escarpements. Presque partout dans l'intérieur de l'île, leurs pentes sont uniformes, soit en talus d'éboulement, soit plus douces. Les côteaux qu'elles forment ont des contours plus ou moins arrondis qui les font distinguer facilement des roches calcaires. Il n'est même pas fréquent de trouver bien en place les arêtes saillantes que forment les strates de quartzites. En raison de cette facile désaggrégation, les vallons, plus ou moins larges, sont assez fréquemment terminés inférieurement par un ravin étroit et profond. Sur les côtes, pourtant, il y a des escarpements entretenus par l'action incessante des vagues.

-

Altérations des roches et dégradations superficielles. Les roches primitives sont très-sujettes à se désaggréger et à se décomposer en matières argiloïdes et sableuses, de couleur jaune ou rougeâtre. Les eaux pluviales, en coulant avec rapidité sur les pentes des montagnes

et des collines, réussissent assez fréquemment à creuser le sol, quelquefois jusqu'à une grande profondeur, et à former des ravins, surtout dans le fond des vallons. Quelquefois les eaux détrempent suffisamment les talschistes phylladiens pour déterminer sur des pentes, même peu rapides, des éboulements de matériaux qui viennent former des barrages et occasionner de petits lacs sur le fond des vallons, comme celui qui descendit entre Voukoniès et Roumata, sous un angle de 8 seulement. Direction et inclinaison des strates. Je n'ai pas négligé de les constater chaque fois que l'état de décomposition des roches à la surface du sol, l'a permis. Sur 58 directions observées, 15 isolées ou doubles sont comprises entre le N., l'E. et le S.; les 43 autres sont ainsi réparties :

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small]

Plus de la moitié, 31, sont comprises entre l'E. 20° N. et l'E. 20° S.; la direction moyenne, E. 4° 40' N., est à peu près dans le sens du plus grand allongement de l'île. Parmi les 27 autres, 7 courent au N.-E. et 9 au S.-E. en moyenne; 11 seulement affectent les autres directions intermédiaires.

Il y a loin de cette variabilité à l'uniformité de direction vers le N.-O., annoncée par MM. Boblaye et Virlet, pour la Morée méridionale et une bonne partie des Cyclades, notamment pour Zéa, Thermia, Syra, Paros, Nio, Santorini et Naxia. Mais je ne suis pas persuadé que celle-ci soit bien l'expression rigoureuse des faits (1).

Les inclinaisons sont habituellement comprises entre 15 et 45o. Douze fois seulement je les ai trouvées plus considérables et atteignant jusqu'à 80°. Elles sont tantôt dans un sens, et tantôt dans le sens opposé.

Eaux souterraines. - Dans le voisinage de la surface et jusqu'à une profondeur quelquefois un peu considérable, les talschistes et autres roches primitives sont transformés, par la désaggrégation ou la décomposition, en matières plus ou moins argileuses et sableuses, qui absorbent très-facilement une partie des eaux pluviales pendant l'hiver et le printemps. Celles-ci ne peuvent pas s'enfoncer profondément, arrêtées qu'elles sont par la surface supérieure des roches non altérées, qui for

(1) Sur neuf observations que j'ai faites à Syra, une seule m'a donné la direction indiquée. Cinq s'en éloignent de 15 à 25°, soit vers le N., soit vers le S., et trois sont à-peu-près perpendiculaires.

ment un sol imperméable; il en résulte de petites nappes partielles qui donnent dans les dépressions du sol et les vallons, surtout dans le pays de Selino et Kisamos, une multitude de sources qui durent assez longtemps; mais qui finissent cependant par tarir vers la fin de l'été. C'est dans ces conditions que l'on peut, à Malaxa et dans plusieurs autres lieux, obtenir des puits, dont les eaux, sans être fréquemment renouvelées, ne tarissent cependant que par les très-grandes sécheresses. Comme il n'y a pas de véritable nappe d'eau dans les talschistes, ceux-ci ne renferment pas de sources considérables; mais ils en occasionnent quelquefois dans les localités où ils sont immédiatement recouverts par les calcaires fendillés des terrains crétacés, ainsi que cela a lieu notamment à Kephalovrysis, près de Viano, et probablement aussi pour quelques-uns des Almyros. Il n'y a non plus aucune chance d'y rencontrer des eaux jaillissantes par suite de sondages artésiens.

Usages économiques. Les talschistes et les quartzites, comme tous autres matériaux solides du sol, servent de moellon dans les grossières constructions des habitants. Sur quelques points, comme à Spina en Selino, des talschistes phylladiens gris, qui se fendent assez régulièrement, sont employés, sous le nom de Levidha, pour la couverture de quelques églises grecques. Des parties entièrement décomposées entrent dans la confection de quelques poteries grossières. Le gypse de Roumata est extrait probablement pour les vins, comme celui de Kisamos.

Végétation. L'eau contenue dans les parties meubles superficielles entretient dans le sol végétal, de même nature argilo-sableuse, une humidité très-favorable à certaines plantes, que l'on ne rencontre guère que sur le terrain primitif. Telles sont, surtout, les bruyères (Erica verticillata et arborea), et à un degré moindre, les arbousiers, les lentisques, qui conservent toute l'année de belles teintes vertes, en occasionnant un contraste remarquable avec la végétation des plateaux calcaires, soit crétacés, soit tertiaires, formée par des plantes velues, d'un aspect grisâtre ou jaunâtre, surtout en été. C'est encore sur ce terrain, principalement dans les frais vallons d'Ennéa-Khoria, que se trouve le châtaignier. Les ruisseaux fréquents, dans le fond des vallons, y entretiennent aussi une plus grande quantité de lauriers-roses et de myrtes; le platane y est plus fréquent. Aussi distingue-t-on facilement à l'aspect de leur végétation les talschistes, non-seulement de quelques kilomètres, mais même de plus d'un myriamètre de distance, ce qui ne laisse pas que d'être fort utile pour le relevé à grands traits d'une carte géologique.

« VorigeDoorgaan »