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de la Crète, sont le quartz, le talc et le mica empruntés aux roches antérieures ; à l'état remanié, ils composent les roches arénacées et les phyllades; le quartz, quelquefois grenu arénoïde, le plus souvent compacte, forme les jaspes et les silex des calcaires. L'argile plus ou moins endurcie entre dans la composition des roches argileuses. Le calcaire et la dolomie plus ou moins incomplète, soit grenus, soit compactes, forment les roches calcaires, qui sont parfois mélangées des éléments précédents. Le gypse est toujours épigène. Les espèces disséminées, contemporaines ou postérieures, sont très-peu nombreuses; elles consistent en veinules de calcaire spathique ou grenu, quelquefois fibreux, ordinairement blanchâtre, et de dolomie laminaire blanche; en très-petits rhomboèdres de calcaire ferrifère jaune dans un silex; en pyrite cubique ou compacte, dans des phyllades et des schistes argileux, donnant lieu à des efflorescences aluneuses.

Pays montagneux de Selino et Kisamos.

Cap Grabousa et Lousakiès. Au-dessus des talschistes rouges à lits de jaspe, qui pointent à l'angle S.-O. de la baie de Kisamos, s'élève le pâté montagneux de l'antique Korykos, dont je gravis assez difficilement le sommet le plus septentrional, formé par des calcaires compactes brunâtres (234); il est relié aux pics méridionaux, plus élevés d'environ 100m, par une simple muraille faisant partie d'un grand cirque à parois verticales, ouvert à l'O. et dominant d'autres escarpements dont le pied est baigné par la mer. En redescendant à la fontaine qui est sur le chemin de la forteresse, les pentes présentent quelques assises de calcaires compactes, tantôt blancs et tantôt d'un beau rose. L'extrémité est entourée par les calcaires subapennins, quelquefois très-compactes, qui forment le cap.

La crête qui part de la base de l'Haghios-Elias, vers le N.-N.-E., pour se terminer au cap Kasteli, offre un beau développement de l'assise rouge inférieure: ce sont des macignos verts, quelquefois à grain moyen (236) et des calcaires veinés de blanc, à lits de jaspe rouge ou vert, alternant avec des phyllades calcaires gris-verdâtre (239) qui renferment des jaspes (238) ou des lydiennes brun-rougeâtre (240), tous deux en lits de 5 cent. dans des phyllades de même couleur. Au col plus bas qui sépare l'Haghios-Élias, ce système s'élève à 20m au-dessus du terrain tertiaire et il est dominé par de grands rochers des calcaires gris superposés, qui, au point culminant de la crête, à 473m, sont grenus et com

pactes grisâtres, à veines spathiques blanches (241). Vers l'extrémité N., le chemin de Kisamos à Grabousa monte d'abord sur des calcaires compactes et grenus gris qui forment le cap; mais, au col, on voit des assises de macigno à grain fin vert grisâtre (237) qui plongent de 25° au N. 30° E. ou de 15o au N.

Haghios-Elias.De Lousakiès à Kanavas, on passe sur les macignos micacés à grains fin vert-grisâtre (246), alternant avec des calcaires grenus et compactes brunâtres veinés de blanc (247) et des talschistes rouge-brunâtre avec nodules de jaspe vert (248), et renfermant très-souvent des lits de jaspe rouge (249) de 2 à 10 centimètres d'épaisseur; sur un point on les voit plonger de 75° au N. 5° E.; à la surface du sol se trouvait un petit bloc d'une roche gris-violâtre (245) paraissant soit un pépérino ou une wacke ancienne, soit un poudingue des macignos. On arrive sur un plateau de calcaire gris, sur lequel s'élève le cône qui présente. d'abord des calcaires grenus et compactes gris-jaunâtre (251) puis magnésiens grenus brunâtres (252). Le sommet est occupé par des calcaires lamellaires blanchâtres mouchetés de grisâtre (253), qui descendent fort bas sur la pente septentrionale et qu'on serait tenté de rapporter à des terrains plus anciens, si on ne voyait leur liaison intime avec les précédents. Sur la pente, j'ai recueilli des fragments d'une roche compacte verdâtre à petits cristaux de calcaire ferrifère (254) d'une détermination fort difficile et peut-être d'origine ignée. En allant au S., vers le sommet situé à 2 ou 3 kilom. et formé par les anagénites, on voit sur ces roches des calcaires magnésiens lamellaires brunâtres (250) qui doivent dépendre déjà des terrains qui nous occupent.

Kalathenès et Palæokastron. - Du col qui est à l'E. de l'Haghios-Elias, et où se montrent les anagénites, part une arête calcaire montueuse, élevée et grise, qui vient terminer le val d'Ennéa-Khoria, et à partir de laquelle le vallon du Typhlos est ouvert dans les roches subapennines. Des gorges profondes et à parois verticales y sont formées par des calcaires grenus et compactes grisâtres (256); cette arête est continuée par des talschistes jusqu'à l'Apopighari. En avant et s'y rattachant, malgré les profonds vallons qui l'en séparent, est la colline élevée de Palæokastron, l'antique Polyrrhenia, formée par des calcaires grenus et compactes grisâtres (255); à l'E., elle est isolée du plateau tertiaire plus bas, par le vallon du Kamara, dont les pentes inférieures verticales sont ouvertes dans ces mêmes calcaires.

Cap Spadha. Entre Gonia et Stratigho, les talschistes supportent

directement les calcaires gris; au-dessus du terrain tertiaire d'Aphrata, on monte assez rapidement sur les calcaires compactes brunâtres quelquefois blanchâtres (227), et on atteint bientôt une première terrasse déjà élevée présentant çà et là des crêtes de rochers séparées par de petits champs. Sur une seconde terrasse est le grand cône médian de l'antique Diklynnæon, dont les pentes rocheuses sont toutefois dépourvues d'escarpements, ainsi que l'Akroteri lui-même; il est formé par des calcaires compactes noirâtres (228) à stratification tellement indistincte, qu'il m'a été impossible d'en déterminer la direction. De là, on aperçoit l'extrémité N.-E. du cap, qui est assez basse et blanche, ce qui pourrait ètre un indice de la présence du terrain subapennin, comme au cap Grabousa.

Spelaa. Des collines calcaires percent sur plusieurs points le terrain subapennin dans le prolongement de l'Akroteri vers le S.; au-dessus du village, il y a une petite crête de rochers formée par un calcaire compacte blanchâtre (229), assez souvent grenu et compacte celluleux (230). C'est peut-être au milieu d'eux qu'est excavée une grotte qui peut, dit-on, contenir 4,000 personnes. Entre Spelaa et Nokhia, les talschistes portent de petites collines de calcaire compacte gris, escarpées notamment dans un vallon. Au-dessus de Nopia aussi, le plateau présente, sur plusieurs points, des calcaires grenus et compactes bréchoïdes jaune-grisâtre (231). Au S.-O. de Dhrakona s'élèvent trois collines souvent escarpées, séparées par une crevasse étroite et profonde où coule le Nopiano-Potamos; celle de l'E., qui est plus élevée, offre un calcaire grenu bréchoïde grisâtre (232), dont la stratification est aussi fort indistincte.

Spina, etc. Au S. de l'arête talqueuse orientale de Kalathenès, le chemin de Spina à Phloria traverse un vallon escarpé, ouvert dans des calcaires grenus et compactes un peu cellulaires grisâtres (257), qui forment une petite bande allongée du N.-E. au S.-O.; de la plaine de Kadano, celle-ci va former une petite colline dans le cirque de Roumata près d'un col bas. Un autre très-petit lambeau de calcaire grenu et compacte grisâtre se trouve dans le val d'Ennea-Khoria, au S. d'une maison isolée près de laquelle les talschistes renferment une cavité en entonnoir occupée par un petit lac.

Côte méridionale de Selino. Elle est formée par une large bande calcaire qui commence vers Pelekano et qui se rattache aux montagnes de Sphakia, au-delà de Souia. La montagne talqueuse sur le flanc de laquelle est Pelekano, se termine par une espèce de plateau, bordé de

rochers escarpés et accidenté par des crêtes allongées à-peu-près de l'E. à l'O.; le calcaire grenu grisâtre (263), dont la stratification est par extraordinaire bien prononcée, plonge de 20° au S. 10° 0. Le col qui est au bas, vers le N., offre des phyllades et des calchistes gris, quelquefois rougeâtres, veinés de blanc (262) de la partie inférieure, qui se poursuivent jusqu'à Sklavopoula. Sur le chemin de Pelekano à Kadano, une sommité, plus élevée de 100m que le col qui sépare des vallons de Sarakena, également formée par un lambeau calcaire. Sur celui de Pelekano à Spaniako, la crête de Stavro, qui sépare les vallons de Sarakena et du Vlithias, est formée par des calcaires magnésiens compactes grisâtres, avec lits talqueux (261).

est

L'emplacement de Castel-Selino est un petit monticule relié à l'île par une langue de sable; c'est là que je vis pour la première fois le système vert et rouge inférieur, formé de calcaires le plus souvent grenus et compactes brunâtres à veines de calcaire spathique blanc (264), quelquefois gris-rougeâtre à lits de silex (265), alternant avec des lits ou couches de calcaire argileux compacte rouge à veines spathiques blanches (266) et rognons de jaspe rouge (267); quelquefois il y a des lits de phyllade calcaire vert-grisâtre. Tout ce système, très-ondulé, plonge généralement de 45° à l'O. 10° N.

En remontant au N. le grand vallon du Vlithias, on passe alternativement sur les calcaires schisteux noirâtres du fond et d'autres grenus et compactes gris qui forment les pentes; Spaniako est sur des phyllades calcaires noirs (258) à efflorescences jaunes aluneuses, dénotant bien la présence des pyrites; au milieu se trouvent de nombreuses couches et lits de calschiste grenu noirâtre (260), qui plongent de 45o à l'O. 15o N. ou en sens inverse; les sources sont nombreuses. Au bas du village, les ravins renferment quelquefois de la pyrite cubique, et près du Vlithias les strates plongent de 45° à l'O. 10 N.; le vallon court du N. au S. et le flanc oriental présente au-devant, et un peu plus haut que Spaniako, des escarpements qui montrent, sur 2 à 3 kilomètres, des affleurements horizontaux de ces mêmes alternances, qui ont une inclinaison de 15 à 20. vers l'O.; suivant les habitants, il y a des gypses sur la pente orientale, au moins en deux endroits, mais je n'ai rien aperçu.

Ces mêmes calcaires schisteux noirs se poursuivent de Spaniako å Azohirès, en occasionnant de nombreuses sources et en présentant sur plusieurs points des brèches calcaires récentes; d'Azohirès, où le vallon très-profond montre de grands escarpements calcaires dans lesquels la

stratification n'est pas suffisamment indiquée, on remonte, en faisant un grand détour, à Asphedhilias où les couches schisteuses calcaires occasionnent une source à 15° 7. On passe à mi-côte dans plusieurs villages, et de Platania on monte au col de Rhodhovani, à l'O. duquel les montagnes sont plus élevées et présentent de grands escarpements de calcaires grenus et compactes gris (270) et de nombreux blocs de calcaires magnésiens bréchoïdes fétides noirâtres (271), provenant probablement des parties supérieures éocènes.

En descendant du col, on passe dans plusieurs hameaux, tantôt sur les talschistes et tantôt sur les calcaires grenus et compactes un peu talqueux schistoïdes gris inférieurs (269) qui plongent de 45° à l'E. On contourne pendant longtemps le cirque qui est un élargissement du grand vallon à la réunion de plusieurs petits; Rhodhovani est assez bas comparativement à la hauteur des parois montagneuses du N.; la pente S. porte le hameau de Kamaria au-dessus duquel, sur une longueur de 2 à 3 kilomètres, il y a d'immenses arrachements blancs qui s'élèvent fort haut et que je crois gypseux; mais près du col, un dernier plus petit ne m'a offert qu'un calcaire laminaire blanc (272).

De Rhodhovani, qui est à la jonction des talschistes, on descend doucement en contournant le pied des montagnes, et, après un col, on arrive sur un bas plateau cultivé, formé par les calcaires schistoïdes qui plongent de 45° à l'0. 10 à 30' S., et par-dessus lesquels se trouvent quelques poudingues calcaires formés sur place; au bord est Moni, beaucoup plus bas que Livadha, et au-dessous duquel se voient bien les calcaires schistoïdes, dans lesquels est excavée la partie inférieure du grand vallon de Souia. Non loin de la mer, le flanc occidental de ce vallon montre, au milieu de calcaires gris, un amas gypseux enclavé, assez grand, qui présente des arrachements blancs sur 500m au moins de longueur. Près du contact, les calcaires sont magnésiens compactes grisâtres un peu altérés (276) ou fragiles noirs, à fissures tapissées de gypse (277); il y a aussi des fragments de calcaire laminaire grisâtre (278). Quant au gypse, il est calcaire grenu blanc, avec nodules de calcaire compacte gris (279) et sans aucune trace de stratification; il appartient, sans le moindre doute, comme ceux de Roumata et d'Elaphonisi, dans le terrain talqueux, à la catégorie des gypses épigènes formés après coup au milieu des strates calcaires consolidés, soit par l'action de vapeurs ou d'eaux sulfureuses, soit par double décomposition opérée par des liquides tenant des sulfates en dissolution. Les calcaires en renferment de petits amas et

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