au N.-E. Les strates, peu inclinés près de l'isthme, viennent se relever fortement au sommet, où leur inclinaison est de 85° au S. 5° 0. Petalidha. De l'Akroteri du cap Grabousa surtout, j'ai cru calcaire ce rocher arrondi, rougeâtre. Dhia. Les roches, peu variées, consistent en calcaire grenu et compacte blanc; calcaire compacte à odeur sulfureuse, gris; calcaire magnésien à odeur sulfureuse, grenu noirâtre; grenu et compacte gris; bréchoïde noirâtre; compacte noirâtre. Cette petite île actuellement déserte, m'a paru exclusivement formée par la partie moyenne du système calcaire. Du port de la Panaghia, vers le N., je montai sur les calcaires compactes fétides gris (982), qui sont la roche principale et qui alternent avec quelques autres de couleur grisâtre (983), à parties spathiques d'apparence organique, ou avec des calcaires magnésiens compactes fétides noirâtres (984); çà et là ces derniers sont grenus et compactes noirâtres (985). Le point culminant situé au-dessus d'escarpements verticaux de 200m, de la côte N.-E., présente des calcaires magnésiens grenus bréchoïdes gris (990), inclinés de 35° au S. 20° 0. Vers l'O., ces mêmes calcaires deviennent noirâtres (989) et plus bas ils sont grenus très-fétides (988), et alternent fréquemment avec les calcaires compactes. Sur un bas plateau, au S.-E. du petit îlot de la côte N.-O., il y a un banc de plusieurs mètres d'un calcaire compacte blanc-rosé (987), qui est sans doute le marbre dont parle Olivier. En revenant au port, je vis au milieu des calcaires compactes gris, quelques bancs de calcaire magnésien grenu et compacte fétide gris (986), avec nodules de silex grisâtre, et veinules spathiques blanches. - Les deux rochers voisins sont certainement formés aussi par les calcaires. Il en est peut-être de même de la crête ovalaire d'Aughon. Dhionysiadhes. De l'Akroteri du cap Sidhero, les deux plus grands semblent des plateaux calcaires terminés au S.-E. par des falaises verticales, dans lesquelles la stratification est inclinée de 10° vers le N.-O. Ilots circonvoisins, Elasa. Du cap Sidhero, il a l'air d'un petit plateau escarpé calcaire, dont je n'ai pu discerner la stratification. Parimadhia. Du bord de la plaine de Messara, ces deux crêtes rocheuses, jaune-rougeâtre, m'ont paru calcaires. Gaudhos.-Les roches sont également peu variées, et je n'ai recueilli que les suivantes : macigno à grain moyen gris-verdâtre; jaspe rouge; silex grisâtre ou noirâtre; calcaire grenu grisâtre; calcaire compacte blanchâtre, jaunâtre ou rouge-brique. La partie septentrionale basse, est formée par le terrain subapennin, tandis que le plateau ou petit chainon méridional, l'est par les calcaires. Celui-ci, allongé à l'E. S.-E., porte les 3 ou 4 villages sur sa pente septentrionale; celle du S. est une falaise à pic de près de 400m d'élévation. Il est formé par la partie inférieure du système calcaire, comme la chaîne côtière de Messara dans la direction de laquelle il se trouve, et dont il semble n'être qu'une aspérité émergée de son prolongement sous-marin. Il est essentiellement formé par des calcaires compactes jaunâtres à feuillets minces de phyllade vert (994), alternant avec d'autres qui renferment des nodules de silex grisâtre (995), ou de petits lits de silex noirâtre (996). Sur plusieurs points il y a des bancs de calcaire compacte blanchâtre (997) et de calcaire grenu grisâtre (998). Près de la crête côtière il y a quelques bancs de calcaire compacte rougeâtre à lits de jaspe rouge (992), et de macigno à grain moyen, gris-verdâtre (991), tous deux à veines spathiques blanches. Vers le milieu du chaînon, l'inclinaison des strates est de 30° au N. 20° E.; dans la partie occidentale elle est tantôt au N., et tantôt au N.-E. Sous Ampelos, les bancs plongent de 40° au N. 10° E. D'après ce que me dit un Sphakiote, il existerait du gypse dans l'île. Gaudho-Poula. Ce petit plateau, terminé au S.-O. par une falaise verticale, grise dans ses deux tiers inférieurs et blanchâtre supérieurement, m'a paru formé par les macignos couronnés par les calcaires. Fossiles. Ainsi qu'on a pu le voir dans le courant de la description, les fossiles sont extrêmement rares dans le système qui nous occupe, et ceux que j'ai rencontrés caractérisent essentiellement les terrains crétacés et éocène. En réunissant en une seule liste les indications disséminées, on n'arrive qu'au résultat suivant : Fucoïdes. Macigno de Mesokhorio (437) rare. Débris de végétaux. — Macignos de Melabès (346); de Kato-Pervolakia (553) rare. Nummulites complanata Lamk. var. Columbresiana ou maxima d'Arch.? — Calcaire d'Apostolous (458 459) commun. Nummulites perforala Montf. (spissa Defr.). — Calcaire d'Apostolous (460) très commun. Nummulites Ramondi Defr. (globulus Leym.).—Calcaire d'Apostolous (459) assez rare. Tige d'Encrine? Poudingue talqueux du Kophinos (426) rare. Calcaire d'Apostolous (458) assez commun. ? - Calcaire magnésien de l'Aphendi-Kavousi (535) rare. Rudiste de petite taille. - Calcaire de la Panaghia-Kristallenia (507) commun. de taille moyenne. — Calcaire de la Panaghia-Kristallenia (506) commun. Coquille turriculée. — Calcaire de la Panaghia-Kristallenia (507) rare. Coquilles univalves petites. Calcaire magnésien du Kastro (Sphakia) (295) assez rare. Fragments de coquilles.-Calcaires du Karadagh (415); du Tsileno (500) ass. rare. La Nummulites rapportée avec doute au complanata var. Columbresiana, est d'une grandeur véritablement fabuleuse; dans plusieurs individus les tranches donnent un diamètre de 102 mill. sur une épaisseur de 3-4 mill. seulement. Comme je l'écrivais à M. Cordier le lendemain de sa découverte, le 30 août 1845, si elle devait constituer une espèce distincte, point sur lequel M. d'Archiac est dans le doute (1), on pourrait lui donner le nom de Cretica, ou bien sans crainte celui de gigantea. Le Rudiste de taille moyenne, de 6 cent. de diamètre, a de l'analogie avec l'Hippurites semicostellata Desh., de Skopelos; le petit, de 15 mill., en a avec l'H. organisans. Les calcaires de la Morée ont offert à M. d'Archiac les N. complanata? et Ramondi. M. Deshayes y avait déterminé deux espèces de Rudistes, dix autres Mollusques et trois Polypiers. Dans mes excursions autour du massif du Psiloriti et mon ascension au sommet, je n'ai rien aperçu qui me rappelât le Dactylus Idæus de Pline et de Solinus; ce corps était considéré comme une Bélemnite par Belon, ainsi que je l'ai dit p. 463; mais Guettard, dans son Mémoire sur les Bélemnites (2), contesta cette assimilation et resta dans le doute sur ses rapports, pensant avec assez de raison « que le Mont-Ida, est une de ces montagnes qui sont composées de pierres de la nature de celles qui ne renferment point de corps marins fossiles, et que conséquemment il ne s'y trouve pas de bélemnites, et par une seconde conséquence que ces corps ne sont pas le dactyle. Considérations générales sur le macigno et les calcaires. Étendue, altitudes. - Le système, essentiellement calcaire, forme les massifs montagneux de la Crète et, dans les plateaux, un certain nom (1) Histoire des progrès de la Géologie, t. III, p. 235, et Description des fossi les nummulitiques de l'Inde, p. 89, pl. I, fig. 3. (2) Mémoires sur diff. part. des sciences. et des arts, t. V, p. 225-230. bre de petits chainons et d'ilots isolés au milieu du terrain tertiaire subapennin. C'est le terrain spécialement montagneux de l'ile; aussi occupet-il certainement plus de la moitié de sa superficie, et forme-t-il les points les plus élevés de chacun des massifs, à l'exception de celui de Kisamos et Selino, l'Apopighari étant talqueux. Je puis donc renvoyer aux tableaux hypsométriques de la partie géographique, et ne reproduire que le point culminant de chacune des régions, emprunté à la page 333, excepté pour la première où je le remplace par le point le plus haut atteint par les calcaires : Kisamos et Selino. 2,375 Sommet au S.-O. de Rhodhovani. . . 952m 2,498 4.250 Caractères orographiques. — Les macignos et les schistes argileux présentent presque toujours des contours arrondis en raison de leur facile désagrégation. Il n'en est pas de même pour les roches calcaires; leur état habituellement grenu ou compacte, la rareté et souvent l'absence de joints de stratification, facilitent beaucoup leur résistance à la désagrégation, excepté cependant lorsqu'elles sont très-fendillées, comme au Soro, ou bien lorsqu'elles se réduisent en sable, comme quelques rares calcaires magnésiens. Aussi partout, dans les montagnes, comme dans les îlots isolés des plateaux et sur les côtes, les pentes rapides et les grands escarpements souvent verticaux, sontils fréquents. C'est au milieu des calcaires, seulement, que se trouvent les gorges si profondes et si étroites, désignées sous le nom de Pharangha, et les diverses grottes. - 2,455 1,472 Altérations des roches et dégradations superficielles. Les macignos et les schistes se désagrègent plus ou moins facilement en matières sableuses et argileuses qui prennent des teintes plus jaunâtres que les roches saines; les eaux pluviales en coulant à leur surface y creusent assez facilement des sillons et des ravins. Les roches calcaires au contraire, résistent fortement aux agents atmosphériques, qui n'ont qu'une action limitée sur les surfaces; les eaux pluviales chargées d'acide carbonique les dissolvent peu à peu en laissant en saillie les grains de quartz, les grains cristallins et les corps organisés, lorsque par hasard les roches en renferment. Les calschistes sont aussi profondément disséqués, ainsi que nous le verrons en nous occupant des phénomènes actuels. Direction et inclinaison des strates. - Chaque fois que celles-ci étaient visibles, j'ai eu soin de les mesurer; mais elles sont si souvent indistinctes dans les calcaires purs ou magnésiens des points culminants, que je n'ai pu réunir que 92 observations. Parmi elles, 11 isolées ou seulement semblables par deux, sont comprises entre le N., l'E. et le S. Les 81 autres sont ainsi réparties. Plus de la moitié, 47, sont comprises entre l'E. 25° N. et l'E. 20° S., et ont pour direction moyenne E. 0° 51' N. Parmi les 45 autres, 8 courent au N.-E., 13 au S.-E. et 10 au S. 10° E., en moyenne; 14 affectent seulement les autres directions intermédiaires. La moyenne de la moitié (47) des directions observées, E. 0° 51' N. est presque identique avec celle de plus de la moitié (31) des directions constatées pour les talschistes, E. 4° 40' N.; la différence n'est que de 3. 49'. L'une et l'autre sont à peu près dans le sens du plus grand allongement de la Crète, dont la direction est E. 7° 20' S. La différence est de 12° pour les talschistes et de 8° 11' pour les macignos et les calcaires. La direction dominante des macignos et des calcaires en Crète, ne coïncide pas avec les systèmes de dislocations du Pinde, N. 25° 0., et de l'Erymanthe, E. 20° N., qui ont agi fortement sur eux en Grèce. Les inclinaisons sont habituellement comprises entre 10 et 45°. Seulement 15 fois, je les ai trouvées plus considérables et atteignant jusqu'à 85°. Elles sont tantôt dans un sens, et tantôt dans le sens opposé. Eaux souterraines. Les macignos et les schistes argileux donnent un sol argileux et sableux, dont les propriétés hydrologiques sont à peu près les mêmes que celles des talschistes; il y a cette différence, cependant, que les eaux peuvent circuler à l'intérieur; mais la régularité de la circulation est subordonnée à celle de la stratification. Les roches calcaires, au contraire, en raison de leur compacité et des fentes qui les traversent, donnent un sol d'une extrême perméabilité, un véritable crible, qui laisse écouler toutes les eaux qui tombent à la surface, en s'égoultant et s'asséchant avec une très-grande facilité et fort rapidement; |