De la plaine de Khania, on monte sur des bancs épais de calcaires compactes blancs à Nerokourou, qui est assis sur d'autres grands bancs de calcaire grenu et grossier jaunàtre (637) quelquefois blanc, donnant sur quelques points de la pierre de taille; cet ensemble forme des contreforts un peu détachés, qui renferment des cavernes dans les parties supérieures; l'un d'eux, assez étroit, qui atteint plus de 200m, est formé par des calcaires à parties grenues et fragments assez gros de talschistes, dont les bancs plongent de 15 à 20 vers le N. un peu O. Enfin, plus haut, au contact des roches anciennes, les couches changent de nature tout en conservant la même inclinaison; ce sont d'abord des marnes sableuses et talqueuses, un peu endurcies jaunes (631), avec bancs et rognons de molasse à grain fin jaune-verdâtre, à empreintes de feuilles (632); par-dessus, il y a des grès calcaires jaune-brunâtre (633), en bancs nombreux, peu épais, avec quelques autres plus épais de poudingue quartzo-calcaire brunâtre (634). La plaine de Khania et la baie de Soudha isolent le plateau assez étendu de l'Akroteri qui va se terminer au N.-E., au pied du chaînon du cap Meleka. Du bord méridional, à peu près horizontal, et élevé de 203TM près de Korakès, au-dessus de la baie de Soudha, sa surface va en s'abaissant doucement vers le N. un peu O., et n'atteint plus que 60o à l'0. d'Haghia-Triadha. A la petite chapelle d'Haghia-Kiriaki, sur le bord du golfe de Khania, la partie la plus inférieure est formée par des sables calcaires jaunâtres (638), renfermant des lits espacés rognoneux de grès calcaire jaunâtre (639); un peu plus haut, des bancs calcaires épais, assez réguliers, renferment des fossiles, notamment les Clypeaster Tauricus, Pectunculus pilosus, Pecten latissimus, Spondylus quinquecostatus (641) et Ostrea Boblayei. Au pont, entre Khalepa et Khania, des parties un peu plus supérieures sont formées par des calcaires compactes blanchâtres avec empreintes de coquilles (644), ou marneux blancs, en bancs de 0m 3 à 0m 5, séparés par des lits de marne jaunȧtre (643). Entre Khalepa et les salines de Soudha, des calcaires compactes un peu cellulaires blanchâtres, avec empreintes de coquilles (645), supportent des calcaires un peu concrétionnés oolithiques blanchâtres (647), avec Tellina elliptica, Cytherea multilamella, Lucina spinifera, etc., ou grossiers durs jaunâtres (646); dans un ravin vis-à-vis de la maison de campagne de M. Thoron, certains bancs tendres servent à faire des pierres à eau. Au-dessus du village, à 50m environ au-dessus de la mer, il y a des calcaires argileux grossiers jaunâtres avec Nullipores (640), et on trouve à la surface du sol des Ostrea Boblayei bien conservées (642). En achevant de gravir la pente du plateau, au N.-E. de Khalepa, on passe sur les parties supérieures dont la stratification, distincte de loin, parait assez confuse de près à cause de l'épaisseur de plusieurs mètres, des bancs et de leur état caverneux; leur inclinaison, qui est aussi celle du plateau, paraît être d'environ 2° à l'O.-N.-O. Ce sont des calcaires blanchâtres ordinairement très-durs, formant une multitude de rochers et d'aspérités au milieu des terres rouges du plateau; sur divers points il y a de petites carrières ouvertes dans des calcaires grossiers tendres blancs (648), avec Clypéastres, etc., alternant avec des bancs plus durs grenus et grossiers, également coquilliers blanchâtres (649); la pierre de taille de petite dimension, qu'on en extrait pour les constructions de Khania, a la plus grande analogie avec celle de Malte, ainsi que l'ont déjà fait remarquer plusieurs voyageurs. Le plateau est limité par des pentes rapides, souvent avec des escarpements verticaux dans les parties supérieures, tant sur le golfe de Khania que surtout au dessus de la baie de Soudha. En allant à Korakès, on passe près des points les plus élevés formés par des calcaires grossiers et grenus durs, avec Vermets (650). Plus à l'E., à Gharaghazo, des calcaires grossiers tendres d'un beau blanc sont exploités pour pierre de taille, et n'atteignent que 132m près de Sternès. En allant de Khalepa au monastère d'Haghia-Triadha, par la partie basse septentrionale du plateau, on n'aperçoit que des roches calcaires qui font saillie au-dessus de la terre végétale qui est plus épaisse. Bassin de l'Apokorona. Ce bassin, qui s'ouvre assez étroitement à la partie extérieure de la baie de Soudha, est entouré par les AsproVouna, excepté au N.-E. où il est limité par le massif du cap Dhrapano; c'est surtout le bord occidental qui présente les roches littorales. Dans le vallon situé au bas de Rhamni, sur le chemin de Melidhoni, on rencontre les parties inférieures formées par des argiles sableuses jaunes (652), renfermant, à diverses hauteurs, des bancs de poudingue talqueux gris-verdâtre (653) à ciment quelquefois ferrugineux; sur d'autres points, la base est de couleur grise; sous Rhamni et du côté opposé, ces roches sont recouvertes par des bancs considérables de poudingue de calcaire grenu grisâtre à ciment de calcaire grenu (654), qui atteignent 388 d'altitude, et qui offrent çà et là quelques bancs plus minces de calcaire sableux jaune (655). Les mêmes roches se montrent dans les vallons suivants et sous Melidhoni; mais en sortant du village, on arrive sur de grands bancs de calcaire compacte et grossier jaunâtre (664), formant un plateau hérissé de roches très-dures, comme celui de l'Akroteri du cap Meleka. En descendant à Pemonia, on se rapproche d'une protubérance de calcaire gris, et de grands bancs de poudingue viennent; mais dans le bas du village apparaissent les alternances de marnes blanches et de calcaires compactes et grossiers des parties centrales. Les alentours de Prosnero présentent des alternances de sables calcaires jaunes renfermant, dit-on, beaucoup de fossiles, de calcaires sableux grossiers jaunâtres, tantôt durs (658), tantôt tendres avec de nombreux Ostrea Boblayei (663) et le Pholadomya maxima (662), et enfin de calcaires grossiers blanchâtres avec Huîtres et empreintes de coquilles, Venus Casina? Cardita pectinata, etc. (666). Le village est sur des bancs calcaires blancs qui s'élèvent à 357"; mais dans un petit vallon près des puits et fontaines, il y a des sables blancs et des grottes où l'Ostrea Boblayei de grande et de moyenne taille est fort abondant, et où M. Monachini a trouvé aussi les Heliastraa Ellisiana (660) et crenulata (661). La partie inférieure du vallon du Boutaka, au-dessus de l'Almyros, renferme des bancs à peu près horizontaux de calcaires grossiers ou compactes et grossiers blanchâtres, qui alternent avec quelques couches marneuses; mais en montant à Xopoli, situé sur une terrasse à 156m, qui borde le plateau de Kephala, il n'y a que des marnes tabulaires légèrement bleuâtres, avec quelques couches de calcaire compacte. Entre Ipos et Babali-Khan, les vallons montrent bien la partie centrale du dépôt formée par des marnes schistoïdes gris-verdâtres (656) ou bleues avec Ostrea navicularis (657), Peignes et débris de végétaux, qui occasionnent des sources; par-dessus viennent des calcaires grossiers blanchâtres en bancs réguliers horizontaux, alternant d'abord avec elles, puis devenant plus durs et plus purs; à Ipos même, des fentes régulièrement disposées divisent les bancs calcaires en losanges, simulant un dallage artificiel. Dans le vallon par lequel on monte à Prosnero, des bancs très-durs cellulaires sont exploités pour la confection de meules à grains et surtout à huile. Entre Ipos et Phré, on passe souvent sur des bancs horizontaux de calcaire compacte et grossier, séparés par des lits de calcaire compacte tabulaire (665); à ce dernier village, les calcaires alternent avec des marnes. La haute plaine de Babali-Khan, située à 154m d'altitude, est formée par des calcaires alternant avec des marnes jaunâtres; au devant de Neokhorio, ce sont les calcaires compactes cellulaires blanchâtres avec Peignes (667) qui dominent; tandis qu'au bas de Makerous, les marnes blanchâtres s'aperçoivent de loin, à la base de grands escarpements de calcaire ancien. Dans un vallon suivant, les assises sont inclinées à l'E., mais elles sont horizontales dans la colline qui porte Stylo. La colline qui sépare la baie de Soudha de la plaine de Stylo, atteint 204 à l'E. du grand chemin de Khania à Rhethymnon; elle présente sur ses deux pentes, surtout au-dessous de Palæokastron, des calcaires compactes blanchâtres, en gros bancs caverneux, généralement horizontaux, mais offrant aussi des inclinaisons par éboulement, de 15 à 20o. Vers la pointe de Soudha, les bancs, également horizontaux, renferment des marnes qui occasionnent des sources et entourent une protubérance de calcaire gris. La colline peu élevée, située entre le Khilia et le Taxigha, et au pied de laquelle est situé Kalyvès, présente également des calcaires blancs horizontaux. Enfin, à l'O. du mont Dhrapano, le plateau de calcaire gris est flanqué d'une terrasse découpée par des vallons, qui vient jusqu'au Taxigha, et qui est formée par des calcaires grossiers blanchâtres un peu durs (669), en bancs peu épais horizontaux, quelquefois tabulaires (668), avec empreintes de Corbule, Lucina spinifera, Arca diluvii, Turritella Turris, etc. Plateau accidenté de Rhethymnon, Bassin occidental du Rhethymniotika.-Il est limité au S. par les montagnes de Sphakia et une de leurs ramifications qui se projette à l'E., et au N. par le Vrysinas et le plateau de Ghérani; c'est une surface découpée par des vallons et inclinée au N., qui ne s'ouvre pas très-largement au golfe de l'Almyros, et communique peut-être avec le bassin de Rhethymnon par son extrémité orientale. Près de l'Almyros, il y a quelques marnes jaunâtres, avec rognons plus durs, qui sont vite masqués par des sables rouges superficiels assez étendus; les basses collines, à l'E. du lac de Kourna, sont formées par des alternances de marnes blanches et de calcaires marneux compactes, surmontés, au pied des montagnes, par des calcaires compactes jaunâtres (672) qui atteignent 331 d'altitude. Dhramia est sur une basse colline de marne jaunâtre, comme celle qui est à l'E. du Muzla, et qui renferme quelques bancs calcaires. Celle d'Episkopi est formée par des marnes blanchâtres avec quelques bancs calcaires qui se poursuivent jusque sur la rive droite, à l'embouchure du Petrea. Le chemin d'Haghios-Joannes à Rhethymnon montre au bas de l'arête de calcaire gris, à une hauteur de 414", des alternances de grès calcaire grisâtre (670), et de calcaire compacte et grossier concrétionné jaunâtre (671), tous deux coquilliers; après Haïdhoura, on traverse un vallon profond ouvert dans des calcaires en grands bancs légèrement inclinés vers le N., et offrant souvent à leur surface des fissures entrecroisées simulant un véritable dallage. Dans le vallon du Petrea, les bancs ont une épaisseur énorme, et peu après Stonaïadhé, le calcaire gris reparaît. Le chemin de Palæoloutra à Rhethymnon traverse aussi la première arête après laquelle le col, à 506 d'altitude, est ouvert dans des calcaires sableux qui présentent aussi des poudingues quartzo-calcaires jaunes à ciment de calcaire sableux (673); ils s'élèvent à environ 50m plus haut et forment les flancs du vallon sec et étroit du Petrea, que l'on descend, et qui, assez bas, laisse voir sur l'un et l'autre flanc des bancs bien réguliers et presque horizontaux de calcaire sableux grossier jaunâtre (682), renfermant quelquefois des Astrées. Le vallon par lequel on remonte à Apano-Armenous, laisse voir les mêmes calcaires qui sont bientôt après masqués par le dépôt sableux de la haute plaine qui atteint 368 L'extrémité orientale du bassin peut être bien étudiée dans les alentours de Karé; du col talqueux qui est sur le chemin de Spele, la vue s'étend au N. sur la crête calcaire du Vrysinas, au-devant de laquelle est la terrasse où le terrain néogène atteint sa plus grande altitude en Crète, et dans les grandes pentes de laquelle les strates paraissent horizontaux malgré leur inclinaison de 15 à 20° vers le N. Au bas du col se trouve la plaine accidentée dont les eaux vont d'un côté au Platania, et de l'autre au Petrea; le point de partage qui est à 496TM, un peu à l'E. du chemin de Karé, offre des marnes bleuâtres, et au N. des molasses jaunâtres avec bancs calcaires. En montant, on voit bien la succession des couches qui commencent par des argiles et des marnes sableuses vertes (674), renfermant quelques bancs de poudingues quartzeux et talqueux verts à pâte marneuse (675); au-dessus viennent de grands bancs du même poudingue à ciment de molasse jaune (676), puis des sables jaunes (677), alternant avec des lits de cailloux quartzeux, de poudingues semblables aux précédents et des grès calcaires jaune-grisȧtre (678), en lits et bancs mamelonnés. Cet ensemble, qui a une grande épaisseur puisqu'il forme à lui seul les trois-quarts de l'épaisseur du terrain, présente presque à sa base quelques bancs de calcaire compacte schistoïde |