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Sur ce nombre, 20 ne se trouvent pas plus bas et ont sans doute remonté sur les pentes des montagnes. Parmi les 16 autres qui descendent plus bas, les quatre suivantes ne dépassent pas les plateaux inférieurs :

Saxifraga chrysosplenifolia.
Lysimachia anagalloides.

Orchis pauciflora.
Tulipa Crelica.

Quant aux 8 espèces suivantes qu'on retrouve jusque dans les plaines et sur le littoral, elles paraissent indifférentes à l'altitude, mais elles sont cependant en partie représentées par des variétés particulières, alpines:

Capsella Bursa-pasloris.

Tunica Cretica.

Anthyllis Vulneraria.

Scandix Peclen-Veneris.

Lyonnelia rigida.

Helichrysum microphyllum.
Poa bulbosa.

Cynosurus echinatus.

Parmi ces 8 espèces il en est qui sont certainement spontanées depuis la zone méditerranéenne littorale jusqu'à la zone subalpine, comme les Tunica Cretica, Lyonnetia rigida, Helichrysum microphyllum; mais il en est d'autres comme les Capsella Bursa-pastoris, Scandix PectenVeneris, Cynosurus echinatus, qui probablement ne se retrouvent dans la zone subalpine que grâce à la fréquentation de l'homme et des troupeaux, et qui appartiennent à la catégorie des plantes domestiques.

La flore subalpine de la Crète, sur 126 espèces, en compte donc 89 ou cinq-septièmes, qui sont particulières à la zone, et 37 ou deux-septièmes, qui se retrouvent plus bas.

Sous le rapport de la répartition des espèces de la zone subalpine crétoise dans d'autres pays, sur les 126 espèces, les 34 suivantes, c'est-àdire près du quart seulement, sont particulières à l'île :

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Les 92 autres espèces se retrouvent dans les parties élevées des contrées environnantes: la Grèce, la Turquie d'Europe et la Crimée, l'AsieMineure, le Caucase et la Perse, la Syrie, l'Egypte, la Cyrénaïque, Tripoli et Tunis, pour le bassin de la Méditerranée orientale; les indicacations ont été prises tant dans l'Enumeratio plantarum de M. de Heldreich que dans l'Asie-Mineure, t. IIl, Botanique, de M. P. de Tchihatcheff. Un certain nombre de ces espèces se retrouvent aussi sur le pourtour du bassin occidental de la Méditerranée, dans les parties élevées de l'Algérie et du Sahara, du Maroc et des Canaries, de l'Espagne, de la France méridionale, de l'Italie et de ses trois grandes îles. Je dois à M. Durieu de Maisonneuve, l'un des auteurs de la Flore d'Algérie, d'avoir pu dresser la liste suivante des espèces de Crète qui se retrouvent dans l'Atlas et les parties élevées de l'Algérie :

Ranunculus Sprunerian. Geranium rotundifol.
Arabis auriculala.

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lucidum.

Anthyllis Vulneraria.
Cerasus prostrata.
Scandix Pecten-Vener.

Galium Aparine.
Phonopus vimineus.
Hieracium murorum.
Lithospermum incrass.
Veronica præcox.

Acinos Alpinus.

Daphne oleoides.
Andrachne telephioides.
Juniperus Oxycedrus.
Iris stylosa.

Carex muricata.
Poa bulbosa

Cynosurus echinalus.

Festuca duriuscula.
Bromus lectorum.

Un quart des espèces de la zone subalpine de la Crète, c'est-à-dire 30 espèces sur 126 se retrouvent donc dans des conditions analogues et également par 35 à 37o de latitude boréale, en Algérie, à une distance moyenne de 210 myriamètres, tandis que quelques-unes à peine, 8, se retrouvent à la base des montagnes sur la côte, à 1,500m plus bas et à quelques kilomètres de distance. Ceci n'a rien de surprenant, puisque les espèces ont une aire de dispersion vaste dans le sens horizontal, où les conditions climatologiques varient très-lentement, et très restreinte dans le sens vertical, où elles varient très-rapidement.

CHAPITRE III.

HISTOIRE ET BIBLIOGRAPHIE BOTANIQUE.

L'histoire de la Botanique, sous le rapport de l'étude spécifique des plantes, présente trois phases successives bien distinctes dont il est intéressant de constater l'existence: 1° les Anciens, qui s'occupaient des plantes au point de vue utilitaire seulement, et qui eurent, à la Renaissance, leurs commentateurs dans le XVIe siècle surtout; 2° les savants du XVIIe siècle, qui ont fait de la botanique une véritable science, en s'occupant de toutes les plantes qui leur tombaient sous la main; 3o enfin, les botanistes du XVIIIe siècle, qui, en s'occupant de la classification et de la nomenclature, ont donné à la science une direction qui a été suivie par les botanistes du siècle actuel, auquel la géographie botanique imprime un cachet spécial.

Les ouvrages se divisent aussi en trois catégories à peu près successives, correspondant à ces trois degrés d'avancement de la science: 1° ceux qui consistent en listes peu détaillées, où les plantes sont désignées par leurs noms vulgaires et rangées suivant leurs propriétés ou par ordre alphabétique, comme celles de Belon, Belli, Ray, etc.; 2° ceux où les plantes sont désignées par des noms ou des phrases latines indiquant leurs caractères saillants et leurs analogies, comme les ouvrages généraux des Bauhin, d'Alpini et plus tard de Tournefort; 3o enfin, les ouvrages de Linné et de ses continuateurs, dans lesquels la nomenclature binaire est adoptée, et où les descriptions sont sur le plan de celles que les botanistes donnent encore aujourd'hui.

La botanique crétoise a également passé par ces différentes phases: 1° les plantes désignées comme de Crète par les Anciens et reprises par les commentateurs; elles sont au nombre d'une quarantaine; 2° les sortes de plantes, en nombre assez considérable, décrites par les savants du XVIIe siècle, dont, comme on l'a vu, j'ai cru préférable de former un catalogue accessoire infrå-paginal, dont les indications se rapportent à 490 espèces; 3° enfin, les espèces des botanistes des XVIII et XIXe siècles, dont le nombre dépasse 1,400, et dont l'énumération constitue le Catalogue lui-même.

LES ANCIENS ET LEURS COMMENTATEURS. Théophraste d'Eresus, dans l'île de Lesbos vivait de 371 à 327 avant J.-C.; Dioscorides d'Anazarbe en Cilicie en l'an 40, et Pline de Côme de 23 à 79. Ces trois pères de la botanique ne s'occupaient que des végétaux utiles et nuisibles, ou réputés tels, et n'avaient aucune idée de la distribution géographique des végétaux, même dans les parties de la terre qui leur étaient connues; aussi ne donnaient-ils que rarement des indications sur la patrie spéciale des plantes qu'ils décrivaient. On ne trouve dans Théophraste et Dioscorides qu'une dizaine de plantes indiquées comme de Crète, auxquelles il faut en ajouter vingt-deux désignées par Pline, et quelques autres de divers auteurs; et encore en est-il parmi elles qu'on ne peut guère reconnaître d'une manière certaine.

A la renaissance des lettres et des arts, les rares hommes qui s'adonnaient aux sciences et à l'étude de l'histoire naturelle dans les diverses parties du monde, se divisèrent en deux catégories : les voyageurs, hommes de l'avenir, et ceux qui, simples commentateurs des auteurs de l'antiquité, s'efforcèrent de retrouver dans les plantes qui les entouraient, celles qui avaient été décrites. Ne connaissant pas les plantes de Crète, ils ajoutèrent peu à ce qu'on savait ou bien ils commirent des erreurs, surtout en voulant retrouver dans l'Europe septentrionale et occidentale les espèces méditerranéennes des Grecs et des Romains. Les principaux commentateurs furent :

Ott. Brunnfelsz, Kontrafayt Kreuterbuch, Strasszburg, in-folio, 4532, Ander Teyl, etc., 4537. Herbarium Oth. Brunfelsii, tomis tribus, Strasburg, in-folio, 1539 (excellentes planches sur bois).

Conrad. Gesnerus (Tigurinus), Historia plantarum et vires ex Dioscoridis, Basileæ, in-48, 1544 (14 sortes).

Leonhart. Fvchsius, De Historia stirpium Commentarii insignes, Basileæ, in-folio, 1542.- Commentaires très-excellents de l'Histoire des plantes, composée premièrement en latin par Leonarth Fousch, traduit par Éloy Maignan, Paris, in-folio, 4549 (4 sortes, dont 3 très-bien figurées). Andr. Mattioli (Matthiole), Commentariis in sex libros Dioscoridis, Venetiæ, in-folio, 1544, nombreuses éditions (16 sortes).

Hier. Tragus, De Stirpium maxime earum quæ in Germania nascuntur, Argentorati, in-4o, 4552 - Hier. Bock, Kreuterbuch, etc. Strasburg,

in-folio (Dictamnus, figure).

Remb. Dodonæus, Stirpium Historiæ pemptades sex, Antuerpiæ, in-folio, 1553, 1616. — Histoire des plantes par Rembert Dodoens, traduite par Ch. de l'Escluse, Anvers, in-folio, 1557 (44 sortes en partie figurées ). Math. de Lobel (Jnsulani), Plantarum sev Stirpium Historia, Antuerpiæ, in-folio, 1576 (8 sortes).

Pet. Pena et Math. de Lobel, Nova stirpium adversaria, Londini, in-folio,

4570 (17 sortes).

Andr. Cæsalpini (Aretinus), De Plantis, libri XVI, Florentiæ, in-4°, 1583 (15

sortes, sans figures).

Jacob. Theod. Tabernaemontanus (de Saverne), Eicones plantarum sev Stirpium arborum nempe fruticum, etc., Frankfort, in-4o oblong, 1590. – Neuw. vollkommentlich Kreulerbuch, Frankfort, in-folio, 4643 (12 sortes figurées).

Casp. Bauhinus, Animadversiones in historiam generalem plantarum Lugduni editum, Francfort, in-4o, 1604 (5 sortes).

Fab. Columna, Minus cognitarum rariorum nostro cœlo orientium stirpium Ecphrasis, Romæ, in-4°, 1606 (4 sorte).

Le dernier des commentateurs fut Joan. Meursius qui, dans Crela, Cyprus, Rhodus, Amstelodami, in-4°, 1675, résuma la botanique des Anciens relative à la Crète; il énumère 36 sortes.

Les sortes de plantes crétoises des Anciens sur lesquelles portaient les investigations des auteurs précédents, étaient les suivantes :

Aconitum Theoph. Meurs. 442.

Elleborus Demetrius. Meurs. 112.

Pæonia Orib. Matt, 1. 3, 440; Meurs. 412.

Nymphæa Theoph., 1. IX, 13; Meurs. 112.

Tragium Plin., l. 13, 21; I. 27, 13; Gesn. 267; Matt. 1. 4, 44; Meurs. 112.

Melilotus Plin. 1. 24, 9; Meurs. 112

Tragacantha Theoph. Plin. 1. 13, 21; Meurs. 112.

Cydonea Plin. 1. XV, 41; Meurs. 407.

Mala punica. div. aut; Meurs. 107.

Daucus Plin. 1. 25, 9; Diosc. III, 83.; Gesn. 91; Fuchs. 230 fig. 234; Matt. 1. 3, 69; Lob. 416; Pena, 323; Tab. 75, fig; Cæs. 286; Col. 103; Meurs. 412.

Siler Creticum odoratissimum omnium Plin. 1. 20, 5; Meurs. 142.

Heraclium Plin. 1. 20, 17; Meurs. 112.

Seseli Diosc. S. Creticum Matt. 1. 3. 54; Dod. 313 fig. 314; Pena 328; Tab. 406, 314 fig; Cæs. 295; Meurs. 112. Tordylivm. Gesn. 244; Fuchs. 809 fig; Lob. 425.

Cicuta Diosc. Plin. l. 25, 13; Gesn. 69; Matt. 1. 4, 74; Meurs 142.

Anisum laudatissimum Plin. 20, 17. A. Creticum. Gesn. 22; Matt. 1. 3, 56, Meurs. 112.

Pseudobunium Diosc. Gesn. 43; Meurs. 112.

Chamæleon albus Theoph. Meurs. 112.

Lithospermum Plin. 1 27, 41; Cæs. 437; Meurs. 142. Lachryma lob seu Christi, Pena fig. 46.

Dictamus Plin. 1. 25 8; Dictamnus Gesn. 92; Matt. 1. 3, 31; Dod. 280, fig. 281,

Lob. 267 fig; Pena, 214; Cæs. 468.

Tragoriganum Diosc. Gesn. 268; Matt. 1. 3, 29; Bauh. 43; Meurs.112.
Origanum Plin. I. 24, 10; Pena, 211; Cæs. 463; Meurs. 112.
Alimus Solin. Meurs. 112.

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