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tes, y eft fagement emploïé. La crainte, la reconnoiffance, l'amour, ces mobiles fi puiffans, font tour-à-rour mis en ufage pour rendre l'homme digne de fon auteur, & utile à lui-même & à la fociété. Où peut on. dit J. B. Rouffeau, trouver ailleurs rien de plus divin, ni où l'infpiration fe faffe mieux fentir (que dans les Pfeaumes), rien, dis je, de plus propre à élever l'esprit & en même tems à remuer le cœur? Quelle abon dance d'images! quelle variété de figures! quelle hauteur d'expreffions! quelle foule de grandes chofes dites, s'il fe peut, d'unc mas niere encore plus grande!,, (a)

Les Pfeaumes traduits en françois avec des notes & des réflexions. Par le P. G. F. Berthier, A Paris chez Mérigot le jeune; à Liege chez Lemarié, 1785 8 vol. in-12, avec le portrait très-peu reffemblant de l'auteur. Prix 20 liv.

Lvoit, a le même objet que le précé

E plan de cet ouvrage, qui comme l'on

dent, eft diftingué néanmoins par une mapiere & une exécution tout-à-fait différente. Il paroît calqué fur celui qui a dirigé le P.

(a) Div. Obf. fur les Pfeaumes, 15 Décembre 1780, p. 570. Janv. 1785, p. 36. Août 1785, p. 423.

Lallemant dans l'excellent commentaire lit. téral & moral qu'il nous a donné fur le nouveau Teftament (a). D'abord le texte avec une traduction exacte & fidele, enfuite des notes pour l'interprétation du texte (b); enfin des réflexions. La maniere dont le P. Berthier a rempli cette tâche, répond parfaitement à l'idée que le public s'est faite de cet homme célebre & profondément verfé dans plus d'un genre d'érudition. Rien n'eft tiré de loin, rien n'eft peiné, embarrassé; tout coule naturellement & fans efforts d'une fource riche & féconde. L'auteur, maître partout de fon fujet, paroît auffi par-tout péné tré de l'efprit faint & fublime du Prophete qu'il traduit & qu'il commente. Dans fes no

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tes,

(a) Je voudrois bien que quelque imprimeur reproduisit par une nouvelle édition cet ouvrage devenu extrêmement rare. Il n'y en a pas de plus propre à rendre utile la lecture de l'Evangile & des écrits des Apôtres. j'ai trouvé à la vérité un homme de bonne volonté qui s'eft offert à faire cette impreffion... Mais qui verra les épreuves?... Il y a du latin, il y a du grec.... Il faudra attendre que le fiecle des colifichets nous donne quelque re* I Mars lache; il fe préfentera peut-être quelqu'un qui préférera ce travail à celui de bailler aux 1783, p.40; drames de Mr. Mercier, ou à dire de froides 15 Avril 1786, p.560. facéties dans un cercle d'oififs.

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Juin

**I Mars (b) Le P. Berthier cite fouvent le P. Houbi1783, p. 402. gant, & les Principes difcutés. Il pourroit fe faire qu'il eut donné un peu trop de confiance au célebre Oratorien, zélé partifan de 1783,P.233. Mafclef.* & aux hébraïfans de la rue St. 15 Juin Honoré mais en général les fources où 1783, P. 305. il puife, font pûres, & fes garans fûrs.

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tes, dans fes réflexions, toujours de l'ordre, de la mesure, de la netteté, de la nobleffe, de l'élégance, de la fimplicité." Quel"le abondance, s'écrie l'éditeur, quelle variété, quelle fageffe d'obfervations! je n'in„fifte pas davantage fur leur mérite. C'eft » au public à les fentir, à les apprécier Mais les lira-t-on ? Daignera-t-on s'en oc„cuper?.. On reçoit, on faifit avec em", preffement & intérêt les maximes feches & hautaines de la philofophie profane. On les recueille, on les prône avec cette or "gueilleuse affectation qui femble nous dire » que l'homme fe fuffit à lui-même, & que, » pour se bien conduire, il n'a befoin que de fa raifon. Oui fans doute, il a befoin de fa raifon, & jamais la religion n'en a ,, interdit l'ufage fobre & légitime. Mais cette ,, raison n'a-t-elle pas fes bornes, fon hori,,fon, pour ainfi dire? L'étendre au-delà

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n'eft-ce pas l'affoiblir, n'eft-ce pas l'éteindre, n'eft-ce pas s'expofer à ne rien dif,, tinguer, à ne faifir que des objets vagues, "confus & phantaftiques, ou même à ne rien voir.... En effet, quelle incertitu, de, quelles contradi&tions dans les princi ,, pes de ces philofophes plutôt raisonneurs que raifonnables, qui méconnoiffent & , l'exiftence & la providence d'un Dieu ! Ce que celui-ci approuve, celui-là le con», damne; c'est la paffion qu'on oppose à la ,,paffion, c'eft prefque toujours par un mal ,, qu'on cherche à en guérir un autre ; &

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fi l'on tonne contre certains défauts, c'est

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,, en faisant l'apologie de ceux qui, en amolliffant le cœur, le préparent à tous les ,,vices. D'ailleurs, quelle impreffion peuvent 91 faire fur l'efprit de la plupart des hom ,,mes, des loix fans légiflateur ? quel attrait , auront pour eux des vertus fans récompenfes? Quelle crainte auront-ils de commettre le crime, s'ils ne font pas menacés s'ils ne redoutent point d'en être pu*, nis?

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La préface contient une notice très-bien faite de la vie de l'auteur, & montre fans flatterie comme fans exagération que l'homme étoit en lui auffi eftimable que le littérateur & le favant. "Sa vertu n'avoit tien de rebutant ou de farouche; auftere pour lui, même, il étoit plein d'égards, d'attentions, de complaifances pour les autres; retiré par goût & par attrait, il ne manquoit point cependant aux devoirs de bienféance, il les rendoit avec exactitude, fe montroit ,, quand il falloit ou qu'on l'exigeoit, mais ne portoit dans la converfation aucun air de prétention, ne faifoit jamais d'étalage de fon favoir, ne parloit d'érudi tion que malgré lui & toujours avec beaucoup de réserve & de modeftie. 19

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On voit à la p. XL plufieurs lettres du duc de la Vauguion au P. Berthier; elles font l'éloge de l'un & de l'autre. Nous en tranfcrirons une du comte de St. Florentin å ce duc, comme particulierement propre à donner une idée de l'opinion que l'on avoit du P. Berthier à la cour de Louis XV. Vous

tonnoiffez, Monfieur, la probité, les grands talens, & la fageffe du P. Berthier. Sa Majefté qui en a été exactement informée, a jugé à propos qu'il foit emploïé à fa bibliotheque aux ouvrages les plus relatifs à Tétendue de fes connoiffances. Sa Majefié penfe qu'il peut être également utile aux études de Meffeigneurs les Princes, elle m'a ordonné d'avoir l'honneur de vous écrire que fon intention eft qu'il y foit appellé pour concourir à un objet auffi important, & qu'on y puiffe faire ufage des différens genres d'érudition dans lesquels il a fait des progrès auffi généralement reconnus.

A la page L de la même préface on parle d'un manufcrit où feu le Dauphin réfutoit tous les principes des philofophes modernes. Si ce manufcrit exifte encore, il eft bien à fouhaiter qu'on le publie. Quand il feroit dans un état défectueux, il ferviroit toujours à prouver que le fage & pieux Prince connoiffoit la fecte, & preffentoit les effets funeftes qu'elle produiroit dans l'Etat. Cela me fait fonger à ce vœu énergique & vraiment patriotique d'un bon François, que j'ai lu depuis peu dans un ouvrage eftimé. "Si parmi tant de fujets d'admiration & d'a

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légreffe, fous le regne du meilleur des Princes, il refte un vœu à former pour 99 tout bon citoïen, c'eft que notre augufte "Monarque fe hâte d'extirper les foibles reftes d'une fecte d'impofteurs & de fana"tiques qui déshonorent la philofophie, détruifent les arts, troublent la fociété ; &

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