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Ancienne & Moderne.

plûpart ne méritent guere d'être lus, pour n'avoir pas été affez verfez dans les Ecrits des Anciens; ils ont néanmoins befoin d'avoir un recueuil bien rangé, comme eft celui ci, des figures des Antiquitez, pour les comparer avec leurs lectures. Ceux qui n'ont pas le tems de lire, ou qui ne font pas gens d'étude, de profeffion, trouveront dans les explications du P. de Montfaucon, de quoi s'inftruire de ce qui est néceffaire, pour juger des anciens monumens, qui peuvent tomber entre leurs mains. Comme les perfonnes de ce dernier ordre font le plus grand nombre, dans le monde; on ne peut guére douter que ce Recueuil ne foit fort au goût du Public & qu'il n'ait un grand débit. On apprend même que les Daines l'achetent, & lifent avec plaifir les explications de l'Auteur. Elles y trouvent en effet plus de Mythologie, dans le premier volume, qu'il ne leur faut, & dans les autres plus de lumieres, qu'elles n'en ont befoin, fur le Culte des Dieux, & fur divers ufages des Anciens. Ceux qui voudront pénetrer l'Antiquité Payenne, & aquerir des connoiffances exactes, autant au moins qu'on les peut avoir, de tout ce dont

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il est traité dans ce Recueuil doivent entendre les Langues favantes & récourir aux anciens Originaux; après quoi ils pourront lire les Ecrits des Modernes, qui ont excellé fur cette forte de chofes. On n'en peut parler à fonds, qu'avec un appareil d'érudition & de citations Greques & Latines, qui ne peuvent guére avoir lieu, dans un livre François, & qui ne feroient pas entendues de ceux, qui ne favent que nôtre Langue.

Pour les autres, il étoit nécessaire d'abreger cette étude, & c'eft ce que nôtre Auteur a fait dans ces Volumes, & cela dans une méthode nette & facile. Il efpere que, par leur lecture, deux ans fuffiront pour aquerir la connoiffance de l'Antiquité. Ce n'est pas qu'il faille deux ans,pour les lire; mais il confeille aux Lecteurs de ne point courir, en les lifant, de fe donner le loifir de bien confiderer les images, de les comparer entre elles & de les rapporter à l'explication. Ils y découvriront peut-être, ditil, d'autres chofes, qui m'auront échappé, & ils pourront remar,, quer, dans leurs autres lectures, des faits & des coûtumes, qui auroient

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, pu entrer ici. Il fera bon de s'im. " primer dans l'efprit un ordre des ,, matieres, tel qu'on le voit ici; j'ai éprouvé que cela fert beaucoup à

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retenir ce qu'on lit. Cet avis eft. bon, & pour mettre à profit les lectures, il eft utile d'avoir un certain ordre auquel on rapporte ce qu'on veut retenir; ou même mettre dans fes Recueuils, fi l'on en fait.

Sa maxime eft de ne dire, fur châque chofe, en particulier en particulier, que ce qu'on peut favoir de fûr, ou de fort probable. C'est pour cela qu'il a rapporté quelques conjectures, de cette nature. S'il s'étend, en certaines endroits, plus qu'à l'ordinaire; c'eft lors qu'il trouve quelque jour à éclaircir des chofes ou contestées, ou mal expliquées, par ceux, qui l'avoient précedé.. Géneralement parlant, il eft court prefque par tout; en fuppofant toûjours que le Lecteur n'eft pas un ignorant, ni un homme fans efprit, qui ne puiffe faire aucun progrès dans des routes déja applanies. Mais je crois auffi qu'il ne fe propofe pas proprement d'inftruire ceux, qui fe font appliquez à l'étude des Antiquitez, dans la lecture des Auteurs Anciens & Modernes, qui en ont trai-

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té. Il y a ici trop de chofes, qui ne peuvent être que pour ceux qui commencent, ou qui fe contentent d'avoir une idée génerale de cette forte de matieres, & quorum eft maxima turba.

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Le P. de Montfaucon s'eft fervi de tous les Auteurs, tant anciens que modernes, qui avoient traité quelque partie de fa matiere. Il a fait honneur aux Antiquaires de leurs découvertes, quand il a cru que c'étoit à eux, que le Public en étoit redevable. Il s'en trouve qui ont été copiées, ou qui ont été faites en differens tems, par plufieurs Antiquaires, en forte qu'elles font originales, dans châcun. Quand il en propofe quelcune, & qu'il ne cite point d'Auteur; ́c'est à dire, qu'il ne l'a point tirée d'un autre, & fi elle fe trouve ailleurs elle n'eft pas moins orginale à fon égard.

Il n'y a guére d'Auteur, qui ait felon lui, fait plus de découvertes dans ce genre de litterature, que l'Abbé Fabretti, dans fon excellent livre de la Colomne Trajane, & dans fon Recueuil d'Infcriptions. Mr. Van Dale s'y eft auffi fort fignalé, fans parler de plufieurs autres, qui y ont travaille

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vaillé avec fuccès. Mr. Van Dale a en effet expliqué plufieurs Monumens antiques, dans fon Livre intitulé: Differtationes IX. de Antiquitatibus, quin & Marmoribus cùm Romanis tum potiffimum Græcis illuftrandis infervientes, & imprimé à Amfterdam en MDCCII. Un de mes Amis en a un exemplaire fort corrigé & augmenté par l'Auteur, qu'il fournira à ceux qui voudront imprimer cet Ouvrage, où il y a quantité de chofes très-favantes & très curieufes. Nôtre Auteur n'oublie pas Mr. de Peirefc, qui avoit plus ramaffé de Monumens, fur prefque toute l'Antiquité, foit en deffein, foit en fculpture, que nul autre, que l'on connoiffe; qui ajoûtoit ordinairement à ces Monumens des explications courtes, que l'on voit encore en quelques uns de fes MSS. & qui fourniffoit des materiaux à la plupart des Savans de l'Europe. C'eft dommage que ce grand nombre de MSS foit ou perdu, ou diffipé, d'un côté & & d'autre. On ne paffe pas non plus fous filence Nicolas Bergier de Rheims, qui dans fon Livre des Grands Chemins de l'Empire, a renfermé une grande partie des Antiquitez RomaiOut A f

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