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anses, style Louis XVI. Haut., 54 cent. 1,650 fr. Garniture de cinq vases, potiches et cornets à pans, en porcelaine du Japon d'une belle qualité, et d'un riche décor de fleurs. Hauteur des vases et des cornets, 80 et 60 cent. 1,725 fr.— Une jolie petite Coupe en porcelaine craquelée, qualité ancienne, sur pied en bois sculpté. 80 fr.

OBJETS CHINOIS. Magnifique Coffret en ancien laque du Japon, fond noir à dessins d'or en relief, avec incrustations en corail, représentant des paysages avec des kiosques, des figures et des animaux; le couvercle, élevé et à gorge, se ferme par une porte à coulisse. 4,980 fr. · Petit Cabinet en beau laque du Japon, fond or, décor de paysages légèrement en relief, fermant à deux vantaux, et contenant des tiroirs. 1,270 fr. Il avait coûté 700 fr. à M. Norzy. Nous renverrons le lecteur, à propos de ces rares et précieux objets, au travail commencé dans nos colonnes par M. A. Jacquemart, et dont la suite paraît dans notre livraison de ce jour.

MONTRES. Montre en or émaillé, du temps de Louis XIV, ornée d'une peinture représentant le Jugement de Paris, signée I. L. Durant, avec double boîtier enrichi de rubis et de diamants-tables. 530 fr. Montre ayant la forme d'un violon, en or émaillé, du temps de Louis XVI. 4,440 fr. Elle avait été payée 175 fr.

TABATIÈRES. Boite ovale, monture Louis XVI, à cage en or ciselé, ornée de six miniatures dont les sujets étaient dans le goût de Watteau. 2,640 fr. Boite ovale en or ciselé et émaillé, style Louis XVI, ornée de miniatures représentant des scènes d'inté rieur. 3,500 fr.

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MINIATURES. Une jeune fille, coiffée d'un turban; miniature de Hall. 2,050 fr. Du même maître, portrait de Marie-Antoinette, avec cadre à moulure en argent doré. 4,800 fr. Elle avait été payée 600 fr. à la vente Daugny. Un Concert, composition contenant trois figures, par Rosalba Carriera. 1,020 fr. Portrait de femme en riche costume de la fin du règne de Louis XVI. On lisait dans le champ : « Peinte à Vienne par J. F. Leybold, 1799. » 3,080 fr. Acheté 900 fr. à la vente Humann.- Livre d'heures du milieu du xvi siècle, enrichi de douze grandes miniatures et de vignettes à fond d'or, variées de dessin; précédé d'un calendrier orné de sujets et des signes du zodiaque. Ce manuscrit que l'on disait, fort à tort, pensons-nous, avoir appartenu à Catherine de Médicis (le style du dessin et de l'ornementation est bien postérieur au règne des Valois), portait au commencement un écusson contenant des armes, et en regard une peinture emblématique représentant une montagne de chaux arrosée de larmes, avec cette légende ardorem extincta testantur vivere flamma. 5,905 fr. Missel provenant de la collection du baron Denon. Il renferme huit tableaux représentant des sujets de l'Ancien et du Nouveau Testament: Adam et Ève séduits par le serpent; le Père Éternel leur reprochant leur faute; la Crèche; Jésus baptisé par saint Jean; la Cène; le Christ en croix; la Résurrection; Jésus, dans sa gloire, foulant aux pieds le serpent. Ces peintures, que le catalogue de Denon attribuait à Rottenhamer, étaient prises chacune dans un cadre en ébène avec reliure en velours rouge, et formaient ainsi une sorte de volume d'une extrême épaisseur. Haut., 44 cent. sur 17. 4,000 fr.

VERNIS MARTIN. Boîte carrée, garnie en or, à fond rouge, décorée de miniatures représentant des sujets champêtres, d'après Watteau; dans l'intérieur du couvercle est peint un groupe d'amants qui se regardent amoureusement. 7,020 fr. Boite ronde, fond or, ornée de deux sujets: un joueur de flûte et un jeune berger faisant danser son chien. 4,290 fr.

ARMES. Hache d'arme orientale, dont la lame et la hampe sont couvertes d'arabesques damasquinées d'argent; elle renfermait une épée dont la lame était également couverte d'arabesques. 500 fr. — Épée du temps de Louis XVI; la garde et la coquille, ainsi que la garniture du fourreau, étaient en acier ciselé, et représentaient des combats de cavalerie sur fond damasquiné d'or. 400 fr. Autre épée, de la même époque, dont les sujets représentaient des bustes de guerriers, et ceux de Louis XIV et de Louis XV. 590 fr. Sabre indien, lame en damas gris, avec poignée et garde en fer entièrement couvertes d'ornements damasquinés d'or. 620 fr. Casque à visière, du XVIe siècle, décoré de bandes d'arabesques, gravé et doré. 951 fr. Devant de cuirasse, en acier poli, du xvi" siècle, décoré d'arabesques gravées et dorées, portant les armes d'Autriche, et au-dessus le Christ en croix. 4,433 fr. - Pistolet à rouet, époque Henri II; la batterie, le canon et le pommeau, en fer ciselé et doré, offrent des figures allégoriques, des marsarons et des arabesques; la monture en bois était couverte d'arabesques découpées à jour, d'un style très-élégant. Cette arme magnifique, payée 3,600 fr. à la vente Humann, a été adjugée pour 4,030 fr.

Les tableaux n'étaient pas très-nombreux, mais ils étaient d'un bon choix, et leur prix a été proportionné à celui des curiosités et du mobilier.

PAUL DELAROCHE. Jésus au Jardin des oliviers. 8,000 fr. Ce tableau a été gravé récemment. Son acquéreur, M. Yakountschikoff, vient de l'envoyer très-obligeamment à l'exposition du boulevard des Italiens, dont nous annonçons plus loin les nouveaux remaniements.

GREUZE. Une Bacchante. 22,200 fr. C'était un simple buste de jeune fille, la tête renversée en arrière, les yeux à demi fermés, les narines palpitantes, et les joues empourprées par le plaisir. Qu'il nous soit permis de trouver ce prix exorbitant, car ce n'est là qu'une excellente tête d'étude, et non point un tableau. (Vente Patureau, 17,000 fr.)

MARILHAT. Passage d'un gué en Orient. 6,700 fr. Ce tableau était très-terminé, mais un peu lourd dans les tons de vigueur.

MEISSONIER. Un Hallebardier. 5,500 fr. Petite figure de la première manière du maître, qui avait également beaucoup poussé au noir.

PATER. Établissement d'un camp français et Un Campement. Ensemble, 25,000 fr.!! (Vente Patureau, 15,400 fr. — Du même maître, les Baigneuses. 9,600 fr. Cette petite toile avait été payée 900 fr. à la vente du docteur Véron.

CAMILLE ROQUEPLAN. Un Moulin en Hollande. 940 fr. Très-excellente étude, dont les terrains n'étaient point terminés.

TROYON. Vaches au pâturage (effet d'orage). 3,000 fr.

ZIEM. Vue du grand canal de Venise. 3,880 fr.

VENTE DE TABLEAUX ANCIENS

Un admirable portrait de Madame Récamier, peint par Gérard, a appelé devant lui pendant deux jours une foule d'amateurs. Quelques-uns venaient en curieux pour juger de l'œuvre d'art; beaucoup aussi, personnes du plus grand monde et d'un âge avancé, se pressaient, tout émus et silencieux, devant cette toile qui leur rappelait une

femme spirituelle et belle, et leur rendait, avec les souvenirs de la jeunesse, comme une apparition de la société des salons de la Restauration. Disons tout d'abord que ce portrait a été acheté 19,800 francs. Par qui? nous l'ignorons; mais ce n'est point pour nos musées, et l'on nous pardonnera d'en exprimer ici le plus vif regret. Outre les souvenirs historiques qu'il réveillait, car toutes les âmes d'élite, parmi les gens du monde de cette époque, se sont pressées autour de cette royauté sereine et absolue, le portrait de madame Récamier est une des bonnes peintures de Gérard. Il en est peut-être de plus vives de ton, il n'en est point de plus spirituelles. Madame Récamier, en peignoir blanc serré sous les seins, avec un cachemire jaune jeté en travers des jambes, est assise sur un fauteuil à coussins lilas, dans une sorte d'étuve antique. La vapeur sort du plancher en spirales bleues comme celles de l'encens qui brûle. Derrière son siége, une corbeille pleine de linge repose à terre, et une draperie de laine rouge est tendue pour séparer cette salle de bain d'un jardin où l'on entrevoit la cime de quelques arbres. Ses mains et ses pieds sont d'une mignonnerie exquise; la gorge est un peu prononcée; les cheveux noirs sont retenus sur le chignon par une longue épingle d'or; les yeux sont noirs, grands, d'une expression indécise; la bouche est pourpre, pleine de malice et de séduction. C'est plus qu'une jeune fille, ce n'est point une femme, et nous nous rappelions, devant cette spirituelle peinture, cette fine et juste pensée de M. Guizot : « Il a « manqué à madame Récamier les deux choses qui peuvent seules remplir le cœur et « la vie; il lui a manqué le sort commun des femmes et le privilége, quelquefois chè«rement acheté, de quelques-unes, les joies de la famille et les transports de la pas« sion. »>

COLLECTION PIÉRARD, DE VALENCIENNES.

M. Charles Blanc a dit, dans ces colonnes', ce qu'était M. Piérard. Nous venons de voir réunie à l'Hôtel des Ventes son importante collection, et le public a montré le cas qu'il faisait de quelques-unes des belles toiles qu'elle renfermait. On sait que cet amateur aimait les maîtres des écoles hollandaise et flamande, à l'exclusion de tous les autres. Il possédait de ces maîtres quelques fort beaux échantillons; mais il faut bien convenir, sans prétendre blesser le goût de personne, qu'à part les choses incontestablement belles, les toiles hollandaises sont d'une désespérante monotonie. Nul esprit d'invention dans les groupes, nulle émotion dans les acteurs, nulle variété dans les procédés. Toujours des plans arrondis, des touches parfondues, des intérieurs sans âme, des accessoires cherchés et précieux. Une patience à vous donner le vertige, une propreté à vous faire envier l'odeur du fumier, ainsi que madame de Grignan l'écrivait à sa mère. Je veux bien que nos yeux aient été un peu blasés par les rugosités des panneaux modernes, que notre goût ait été un peu violenté par les audaces des nouvelles écoles; mais, avec la meilleure foi du monde, c'est avec un sincère regret que nous verrions les amateurs français se passionner, comme pendant le XVIIe siècle, pour une école peu sympathique à l'esprit français. Chardin se garde bien d'épousseter ses meubles, comme le fait Gérard Dow, et Téniers la respectait aussi, cette belle poussière qui donne aux moulures du chêne ou du noyer des accents si fins et si doux! M. Decamps nous a fait voir que l'on pouvait être lumineux en plein soleil, et non pas seulement en faisant

1. Voir la Gazette des Beaux-Arts.

passer un rayon par le soupirail d'une cave; et l'école de 1825 nous a montré que les combats de l'ombre et de la lumière, les jeux de la couleur et des tons n'étaient point seulement une difficulté vaincue, mais qu'ils devaient concourir à l'impression générale d'une scène pathétique ou gracieuse sur l'âme du spectateur. Ceci dit pour l'acquit de notre conscience personnelle, nous entrons en matière, en avouant au lecteur que, selon notre habitude, nous l'arrêterons de préférence devant les toiles qui nous ont le plus charmé.

Cette vente a produit près de 396,000 francs.

CORNEILLE BÉGA. La Bohémienne. Elle est assise à terre, et chante en s'accompagnant de la guitare. Derrière elle, une table couverte d'un tapis, des instruments et des cahiers de musique. A droite, un rideau relevé. Haut., 37 cent.; larg., 31 cent. 1,260 fr. C'était, à notre avis, un excellent panneau, d'un dessin serré, d'un ton cherché et fort, d'une exécution précieuse sans fatigue, et qui, eu égard à d'autres prix obtenus, valait bien au delà de celui-ci.

JEAN BOTH. Paysage. A gauche s'élève un monticule traversé par un chemin couvert d'arbres, et que suivent des voyageurs et des bestiaux. Sur le premier plan, à droite, un gros arbre au pied duquel passe un muletier conduisant deux mules chargées. Dans le lointain, une rivière traversée par un pont antique, garni de tours. Plus loin encore, deux plans de montagnes, peints d'un seul ton avec une merveilleuse franchise. 2,400 fr.

JOOST VAN CAPELLE. Marine. Plusieurs bateaux, barques et navires voguent sur une mer calme. Au premier plan, sur la grève, un marin chargé d'une hotte, se dirige vers une barque amarrée au rivage, dans laquelle sont deux hommes occupés à débarquer le produit de leur pêche. Plus loin, des embarcations à voiles sont à l'ancre. A droite, dans le lointain, un navire s'éloigne à pleines voiles en tirant un coup de canon. 3,000 fr. Ce maître, dont les œuvres sont très-rares, n'est point représenté au Louvre. Nous ignorons quel a été l'acquéreur, mais nous le félicitons sincèrement. Cette marine était, avec un Everdingen que nous allons citer, une merveille de finesse et de goût.

ALBERT CUYP. Paysage. Au premier plan, un groupe de sept figures, parmi lesquelles un cavalier monté sur un cheval blanc. Au second plan, à droite, des ruines, près desquelles un troupeau de moutons est surveillé par des pâtres; trois vaches et leur gardien se dirigent vers un pont jeté sur une rivière à gauche. Dans le lointain, au bord de l'eau, s'élève une tour. 7,000 fr. Le ciel était peint avec une rare habileté ; les nuages sont d'un ton indécis, gris-bleu verdâtre, comme l'eau vue dans un verre de cristal.

GÉRARD Dow. Portrait de l'Artiste. Gérard Dow s'y est représenté à l'âge de 40 ou 45 ans; il tient de la main gauche sa palette et ses pinceaux, tandis que de la droite il tourne avec distraction les feuillets d'un livre qui repose sur le mur d'appui d'une fenêtre. Ce tableau, gravé par Tardieu et cité dans la Vie des Peintres de Descamps, a appartenu à Voyer d'Argenson, puis aux collections Érard et Étienne le Roy. 37,000 fr. Il nous semble avoir souffert de dévernissages maladroits.

ALDERT VAN EVERDINGEN. Marine. Sur une mer agitée, une embarcation à voiles portant plusieurs personnes, se dirige à droite vers un vaisseau que l'on aperçoit dans le lointain. A gauche, sur le rivage, des cabanes de pêcheurs; plus loin une barque,

et, au dernier plan, le clocher d'un village. 3,710 fr. D'une admirable exécution. Le vent souffle, l'eau clapote, le ciel est lourd; mais, par-dessus tout, on emporte de cette belle toile l'idée sentie et précise du site que le peintre a voulu rendre.

KAREL DU JARDIN. Le cuirassier démonté. Sur un chemin sinueux aboutissant, au premier plan, à un monticule qu'il traverse, un cavalier portant une cuirasse et un casque, conduit en main un cheval gris que précèdent deux chiens. Au deuxième plan, derrière le monticule, s'avance un fourgon pesamment chargé, suivi de deux arquebusiers à pied, du chef à cheval, de quelques fantassins et d'un autre cavalier. Des collines sablonneuses se perdent au loin dans un horizon montagneux. 17,000 fr. Ce tableau avait été payé 14,000 fr. à la vente Patureau. Les cavaliers sont lourds, mal à leur plan; mais toute la magie du tableau est dans l'apparition du crépuscule qui dore la partie gauche du ciel, et va mourir, par d'insaisissables transitions, dans la campagne, à droite, emperlée par le brouillard. Il a été acheté pour le musée de Bruxelles.

JEAN LEDUC. Un seigneur, suivi de son domestique et de son chien, entre dans une cuisine d'auberge. 400 fr. Le dessin en était maniéré, mais la tournure élégante et fine, et il valait vraiment bien au delà de ce prix dérisoire.

Arent van der NEER. Canal pris par la glace. Aux environs d'Amsterdam, au point où l'Amstel prend le nom de canal d'Utrecht, de nombreux patineurs, des traîneaux attelés de chevaux ou poussés par des bras robustes, glissent, par une belle journée d'hiver, sur un miroir de glace. 6,000 fr.

EGLON VAN DER NEER. Une grande dame descend un escalier de deux marches, ayant à sa droite son chien, et regardant à sa gauche un singe enchaîné sur un pilastre où se trouve jeté un tapis. Elle est vêtue d'une jupe en satin cerise brodée d'or, et d'un corsage avec seconde jupe en satin blanc et crevés en satin cerise. 3,750 fr. Les tableaux de ce maître sont très-rares, et cette figure, bien qu'un peu maniérée, était d'une grande élégance.

BALTHAZAR PAUL OMMEGANCK. Animaux dans un pâturage, peinture savonneuse. 8,200 fr.

ADRIEN VAN OSTADE. Le Joueur de vielle. Un aveugle, jouant de la vielle, est arrêté devant la porte d'une auberge. L'aubergiste, coiffé d'un bonnet de coton, se tient dans son logis, appuyé sur sa porte. A droite de la porte, un buveur assis tient à la main un verre de bière; derrière lui, une petite fille et un gamin contemplent le musicien. Sur le côté gauche, d'autres enfants et un chien. Une échelle en planches, à l'usage de la volaille, est appuyée au mur; au-dessus de l'auvent de la porte, une cage grossière servant de pigeonnier. Au pignon de l'auberge, un arbre touffu s'élève auprès d'un saule. 25,100 fr. (collection Patureau, 18,000). Ce charmant tableau était d'une rare chaleur de ton. Du même maître, le Trio flamand. Trois musiciens, un chanteur, une flûte et un violon, improvisent un concert rustique devant la porte d'un cabaret. 6,850 fr. Les têtes étaient d'un esprit charmant, mais les feuilles de vigne rondes et lourdes, les mains d'un dessin indécis.

PIERRE-PAUL RUBENS. Portrait d'Élisabeth Brant, première femme de Rubens, connu sous le nom de la Dame à l'éventail. Elle est vêtue d'une robe de satin noir avec crevés en satin blanc, et tient de la main droite un éventail fermé, sur l'extrémité supérieure duquel elle appuie la main gauche. Elle porte sur le bras gauche un manteau garni de fourrures; un double rang de perles entoure le cou, et une broche en rubis avec une

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