qué que celui qui a fervi de bafe à cet On vrage. Mais comme il n'a été fait que pour fe conformer à des avis dictés par la bienveillance, on doit favoir gré à M. D. B. d'une docilité rare & eftimable,mais à laquelle l'intérêt de l'art exige que l'on mette quelquefois des bornes, & nous croyons que c'étoit ici le cas d'en mettre.

Tout ce que nous venons de dire, prouve que fi la Tragédie de Nadir a des défauts, elle a auffi des beautés qui méritent qu'on les diftingue. On nous objectera peut-être que nous n'avons pas fait à l'Auteur tous les reproches dont fon Drame eft fufceptible; nous en conviendrons; mais nous. ajouterons aufli que fi, par égard pour un débutant, dont l'Ouvrage annonce du mérite, nous ne nous fommes pas permis toutes les critiques que nous aurions pu faire, nous nous fommes auffi arrêtés fur une partie des éloges auxquels il a droit de prétendre. M. D. B. tiendra-t-il ce qu'il promet? Nous l'ignorons ; mais quand il tromperoit nos efpérances, nous ne regretterions pas les encouragemens que nous lui avons donnés Nous Nous croirions croirions encore avoir rempli la miffion de tout Critique qui veut être utile, & ne pas écarter d'une carrière difficile ceux qui s'y préfentent avec d'heureufes difpofitions: reproche fait trop fouvent aux Obfervateurs, &, ce dont il faut convenir, avec raifon.

(Cat Article eft de M. de Charnois.)

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RÉPERTOIRE UNIVERSEL & raisonné de Jurifprudence Civiles Criminelle, Canoni que & Beneficiale; Ouvrage de plufieurs Jurifconfultes, mis en ordre & publié par M. Guyot, Écuyer, ancien Magiftrat, Tomes 33, 34, 35 & 36. Paris, chez Panckouke, Hôtel de Thou, rue des Poitevins chez Dupuis, rue de la Harpe, près de la rue Serpente, & chez tous les principaux Libraires de France.

On a déjà rendu compte plufieurs fois de cet Ouvrage dans le Mercure.

L'Éditeur a promis au moins foixante Volumes; le voici déjà à plus de la moitié, de fon entreprife.

Ceux qui connoiffent combien l'on a écrit fur notre Jurifprudence, & combien les détails de cette Science font néceffaires à ceux qui la cultivent, ne doivent pas être étonnés qu'un Recueil qui embraffe toutes les parties de cette Science, & qui ne les traite pas fuperficiellement, aille jufqu'à foixante Volumes in-8°.

Un travail auffi immenfe feroit au-deffus des forces du plus favant & du plus laborieux de nos Jurifconfultes. L'Éditeur n'eft qu'un des Rédacteurs de l'Ouvrage; il a appelé les fecours d'un grand nombre d'Avocats, qui traitent chacun la matière fur laquelle ils ont le plus d'inftruction.

Les articles principaux font des réfumés

très-étendus de toute la matière; les autres articles ne préfentent que les notions particulières qui n'ont pu entrer dans la rédaction de ces principaux articles.

Une nouvelle Collection de Jurifpru dence, faite dans ce temps où l'on porte dans toutes les Sciences moins de préjugés, plus de critique, plus d'ordre & un meilleur ftyle, devenoit très précieufe: auffi le fuccès de celle-ci augmente-t-il tous les jours.

On a remarqué auffi que les Auteurs avoient redoublé de foins & perfectionné leur talent à mesure qu'ils ont avancé dans la rédaction de cet Ouvrage; on a même vu des Jurifconfultes, très-diftingués par leurs travaux au Palais, fournir plufieurs excellens articles: c'étoit encore là de bonnes raifons pour obtenir à l'Ouvrage plus de bienveillance de la part du Public.

Les articles les plus confidérables de ces nouveaux Volumes font ceux de Jeu de Fief, par M. P***; de Juge, par le même; de Juftice, par M. Merlin; de Légataire, de Légitimation, de Légitime, de Legs, par le même (l'article Légitime contient seul plus d'un Volume).

Nous avons remarqué dans ces articles une granule & judicieufe étude de la matière, une doctrine faine, des recherches & des difcuffions particulières, un ftyle court & clair; mais peut-être ces qualites, très-e ftimables,, ne fuffent-elles pas dans

les grands objets de la Jurifprudence. Ces objets femblent demander les vues élevées de la Législation en même-temps que l'exactitude des Loix pofitives; ils feroient fufceptibles auffi d'un ftyle plus noble : en général, c'eft manquer à fon fujet, quand il a de la dignité & de l'intérêt, de ne pas en rendre la difcuffion auffi attachante qu'utile.

Plufieurs articles d'une moindre étendue nous ont paru joindre au mérite effentiel d'un développement complet des notions de la matière, une rédaction plus précise, plus vive & plus élégante.

Il en eft un que nous avons lu avec un plaifir particulier; c'eft celui des Libertés de l'Églife Gallicane: ce fujet, qui eft trèsvafte, parce qu'il tient à-la-fois à la Religion, à l'Hiftoire, à la Politique, & même à la Philofophie, demandoit beaucoup de netteté & de précifion dans l'efprit,pour être traité tout entier dans un petit nombre de pages. L'Auteur s'y montre un zélé défenfeur de ces principes & de ces pratiques de la primitive Églife, qui font les droits de toutes les Églifes, encore plus que les Libertés de la nôtre; mais il les établit aufli folidement qu'il les réclame avec chaleur. Son style n'eft pas égal par-tout; mais il est toujours concis & clair, & il eft fouvent noble & énergique. L'Auteur eft M. Henry jeune, Avocat au Parlement.

Nous avons cherché parmi les noms fouf

crits au bas des articles,celui de l'Auteur de l'article Impuiffance, qui a paru dans un des Volumes précédens. La manière propre de cet Auteur eft de raffembler les principes connus avec une logique excellente, de difcuter en même-temps ces principes, d'en faire fentir la fageffe ou l'erreur, de répandre fur l'objet des vues nouvelles & lumineufes, & d'écrire des Differtations de Jurifprudence comme fouvent les plus beaux fujets de la Philofophie ne l'ont pas été. On ne peut lire cet article Impuiffance fans defirer que l'Auteur confacre une partie de fes talens à la difcuffion de nos Loix, & qu'il enrichiffe fouvent ce Recueil de morceaux rédigés à fa manière. Cet Auteur rappelle celui des belles Notes qui ont été imprimées à la fuite d'un Eloge de l'Hôpital, & celui de deux excellentes Differtations, l'une fur Efclavage des Nègres, l'autre fur le Divorce, inférées dans les Notes du Poëme des Mois.

SPECTACLES.

COMÉDIE FRANÇOISE. LE Samedi 4 de ce mois, on a représenté, pour la première fois, le Bon Ami, Coinedie en un Acte & en profe.