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déclaration entre les Corinthiens qui étoient es agreffeurs, & les Athéniens, qui venoient de s'allier avec les Corcyréens, & les fuites en devinrent funeftes à toute la Grèce.

que

Si la République d'Athènes n'eût jamais employé fes forces qu'à protéger le foible Contre l'oppreffeur, & à maintenir les droits de fa liberté & d'un commerce légitime, elle eût confervé plus long-temps fon opulence & fa gloire; mais avec des formes de politeffe & de fociabilité plus attrayantes que celles de Carthage, elle ne fut ni moins avide d'or, ni moins injufte dans les moyens de s'agrandir, ni moins tyrannique à l'égard de fes Alliés; elle traitoit fes Colonies comme fes ennemis : « vos Généraux, leur difoit Démofthène, vos » Généraux qui fortent de vos Ports, exigent de l'argent des Chiotes, des Eythéréens » & de tous les peuples de l'Afie, auxquels » ils peuvent en arracher. Ceux qui ont fous leurs ordres un ou deux navires, en » prennent moins, & les autres qui com» mandent de plus grandes forces en touchent davantage. »

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Phocion ne ceffoit d'exhorter le peuple de ne point s'irriter contre les Colonies révoltées, mais plutôt contre fes Généraux, devenus la terreur de ceux mêmes qu'ils étoient chargés de défendre. Plutarque nous apprend que lorfque les flottes Athéniennes devoient aborder dans quelque port, on fe

hâtoit de le combler; que fes Colons d'Afie & d'Europe s'enfermoient dans les murs de leurs villes, & fe hâtoient d'elever de nouveaux remparts pour y cacher leurs femmes, leurs efclaves & leurs troupeaux. La bataille de Chéronée fut le terme des vexations d'Athènes; réduite à la poffeffion de quelques Ifles chétives, elle délibera s'il ne feroit pas à propos de vendre même ces triftes reftes de fa grandeur éclipfée. Une Métropole qui s'énorgueilliffoit auparavant d'as Voir mille villes pour Tributaires, ne vit plus dans fon fein que des fophiftes, des intrigans, des hommes vains & lâches, un peuple auquel il ne refta plus d'autre liberté que celle de flatter fes maîtres.

Tel eft le tableau que l'Auteur nous retrace de la fin déplorable des Athéniens. Pour donner une idée de fon ftyle, nous tranf crirons le morceau fuivant: c'eft un parallèle entre Périclès & Milord Pitt, Comte de Chatam." Semblable à Périclès, l'homme » célèbre dont je viens de parler, a inspiré » à fa patrie cette ambition dévorante & » convulfive, fi nuifible à fon bonheur. Le » Général Grec préféra toujours l'utile à » l'honnête, & dicta aux envoyés d'Athènes » ces maximes odieufes de tyrannie * dont

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* Pour juftifier les brigandages & l'ambition d'Athènes, fes Ambaffadeurs difoient aux Lacédémoniens: « c'eft de tout temps que les plus forts » font les maîtres; nous ac fommes pas les Au

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»ils osèrent fe fervir pour juftifier la con» duite de cette République. Le Miniftre Anglois fut plus jaloux d'augmenter fon credit auprès de fes Concitoyens, que de réparer leurs injuftices, & ne craignit » pas d invoquer le droit des gens, ou plutôt d'en prostituer le nom pour leur en affurer » le fruit. Tous les deux épuisèrent les » tréfors de leur nation pour corrompre fes » principaux membres, & furent l'idole du peuple, qu'ils maîtrisèrent à leur gré par » leur éloquence, & en flattant fon orgueil. Le Héros Athénien oppofa aux ca» lamités publiques un courage & une fer"meté qui fufpendirent la ruine de l'État. » Au fein même des revers, l'habile &

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heureux Pitt prit les rênes du Gouver»nement, & obligea bientôt la fortune à changer. Ils expirèrent bientôt l'un & l'autre, peu de temps avant qu'elle commençât à févir, & prédirent les mauxqui menaçoient leurs compatriotes. Périclès n'oublia rien pour détourner les » fiens du projet d'envahir les Colonies de

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»teurs de cette loi; elle eft fondée dans la Nature. » Voyez Thucyd. L. I, No. 84.

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Dans les négociations de la dernière paix, le Gouvernement d'Angleterre ofa foutenir que la reftitution des vaiffeaux pris avant la Déclaration de Guerre, étoit contraire au droit des gens. Voyez l'art. X de fa réponse à l'Ultimatum de la France, dans les négociations de 1761.

Sam. 25 Novembre 1780.

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»Sicile. Perfonne n'ignore que le Comte » de Chatam a exhorté jufqu'au dernier foupir le Parlement de faire la paix avec » les Anglo - Américains. Ses efforts n'ont pas été plus efficaces que ceux de Périclès, parce qu'il avoit travaillé comme lui à les rendre impuiffans par les principes de » fon administration. »

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Cette hiftoire n'eft pas toujours auffi bien écrite; elle offre quelquefois ou la féchereffe de l'érudit, ou l'emphafe du rhéteur. L'une tient peut-être à la difette de faits, qui fouvent rompt le fil de la narration l'autre aux fentimens de patriotifme & d'humanité qui animent l'Auteur. Il emploie auffi des mots & des tournures furannés qui font un contrafte défagréable avec le ftyle moderne. Telles font les phrafes fuivantes : «ces pouvoirs dangereux faillirent caufer fa ruine.

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» Les diffentions dont il étoit naturel que » de pareilles gens fuffent agités, faillirent » détruire cette ville.

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» Une révolte de mille efclaves faillit » faire périr la République.

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Depuis lors cette cité ne fut plus comptée parmi celles de la confédération » Ionienne. »

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On y trouve auffi des méthaphores trop long-temps foutenues; celle de la page 184 eft de ce nombre. La comparaifon fuivante 'n'eft guère moins répréhenfible, fur-tout dans une hiftoire. « Un peuple tyran est

plus à craindre qu'un Prince defpote. La force de ce dernier reffemble à celle » du lion, qui eft fouvent tempérée par la clémence & la magnanimité; au lieu que » le caractère du premier l'approche de la nature du tigre, qui eft baffement féroce, » cruel fans juftice, c'est-à-dire, fans né ceffité, comme l'obferve M. de Buffon. » Malgré ces défauts, l'Ouvrage eft précieux par les recherches, par un grand nombre de citations, & par le but moral de l'Auteur; il nous femble préférable à tout ce qu'on a écrit jusqu'à présent sur cette matière.

GYMNASTIQUE Médicinale & Chirurgi cale, par M. Tiffot, Docteur en Médecine, & Chirurgien-Major du quatrième Régiment des Chevaux-Légers. A Paris chez Baftien, Libraire, rue du Petit-Lion, Fauxbourg S. Germain, 1780, in-12.

LA Gymnaftique Médicinale enfeigne la méthode de conferver ou de rétablir la fanté, par le moyen de l'exercice. Hérodicus de Léontini, né quelque temps avant Hippocrate, & fon contemporain, en eft regardé comme l'inventeur. Cet Art utile fut dans la plus grande vogue parmi les Anciens. Ils fe raffembloient dans des lieux appelés gymnafes, où ils fe livroient à différens jeux. Ils fréquentoient fur-tout les falles destinées aux bains, & ils s'y faifoient frotter avec divers inftrumens faits exprès, & oindre

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