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avec des parfums. Des hommes préposés à ces différens exercices, en déterminoient les heures, la manière & la durée. Là fe réunif foient les Philofophes, les Gens-de-Lettres; & l'efprit y trouvoit, ainfi que le corps, un delaffement utile, & une occupation agréable.

Les Romains ne bâtirent des gymnafes que long-temps après les Grecs, mais ils les furpafsèrent par la magnificence de ces édifices. Bientôt on vit fe multiplier le nombre des moyens que l'on y mettoit en ufage, & en même-temps celui des perfonnes qui y étoient occupées. Outre une claffe particulière de Médecins, dont les fonctions étoient concentrées dans le gymnafe, & que l'on connoiffoit fous le nom de Jalatripta, on y diftinguoit encore ceux qui vendoient ou appliquoient des onguens, des huiles ou des parfums, ceux qui frottoient les différentes parties du corps, & enfin ceux qui, avec ume main exercée, palpoient doucement les jointures pour en entretenir ou en augmenter la foupleffe. Ces différens emplois étoient défignés par les noms de unctores, unguentarii, olearii, fricatores, & tractores, Les préceptes relatifs à ces pratiques nombreufes, furent réunis dans de volumineux Ouvrages; l'Art le plus fimple devint le plus compliqué, & la molleffè pénétra dans des afyles uniquement confacrés à la force & à l'adreffe.

Ce que plufieurs Auteurs anciens ont fait

en traçant les règles & le régime à fuivre dans les gymnafes, M. Tillot a entrepris de l'exécuter relativement aux jeux & aux différens exercices les plus en ufage parmi nous. Il les diftingue en trois claffes. Les uns font actifs, les autres paffifs; les derniers font mixtes. Dans les premiers, le mouvement eft entièrement produit par les perfonnes qui s'exercent; dans les sefe conds, il eft operé par des caufes externes; dans les troisièmes, le mouvement est tourà-rour donné & reçu.

L'Auteur range dans la première claffe le jeu de billard, celui de la boule, des quilles, du palet, du volant & de la paume; le ballon, le mail, la chaffe, la natation, le faut, les armes, la danfe, la course, la promenade, & les mouvemens de la voix.

Le palet, le billard, la boule, les quilles, exercent fur-tout les extrémités fupérieures. La paume, le mail, développent toutes les parties du corps; la voix, par les alterna-: tives de l'infpiration & de l'expiration, fupplée au défaut des autres mouvemens. Si les femmes parlent mieux que les hommes, c'eft qu'elles font plus exercées dans ce genre; & fi clles parlent plus fouvent, c'est qu'étant d'ailleurs plus fédentaires, la Providence a voulu que, pour leur fanté & pour notre plaifir, elles fe dédommagent de cette manière.

Dans la feconde claffe, eft comprife l'agi

tation caufée par la litière, la chaife à por teur, le carroffe.

Le jeu de l'efcarpolette & l'équitation, fi utiles aux perfonnes menacées d'obftructions & de phthifie, compofent la troisième claffe.

M. Tiffot fait connoître l'efpèce d'exercice qui convient le plus, à raifon des circonftances, le temps qu'il eft à propos d'y confacrer, & les rapports que l'on doit établir entre la mefure & la durée proportionnées à l'âge, au fexe, au tein pérament & à la faifon.

Enfin, après avoir parlé très-longuement des avantages attachés au repos & à la tranquillité, l'Auteur, fans profiter de cette doctrine, entre de nouveau en matière & recherche quels mouvemens font les plus propres au traitement de toutes les maladies, qu'il paffe fucceffivement en

revue.

Tel eft le plan de l'Ouvrage dont nous avions à rendre compte. Nous aurions defiré pouvoir en détacher quelque remarque faillante pour orner cet Extrait; mais nous n'y avons rien trouvé qui puiffe être avec avantage féparé de l'enfemble. Chaque article ifolé expofe, en affez bons termes, une fuite de réflexions, qui, fans avoir le mérite de l'intérêt, ont celui de la fageffe & de la vérité. L'Auteur avertit, dès les premières pages, qu'il a été obligé d'être fort long: lui feul en a fenti la néceflité; tous fes Lecteurs

regretteront qu'il n'ait pas été plus précis, alors il auroit été plus utile & plus agréable. En parlant des nerfs & des fibres du cerveau qui font molles & pulpeufes, il auroit pû fe difpenfer de regarder leur tenfion comme une caufe de maladie, & il auroit dû ne point admettre la fecrétion de la lymphe dans le cerveau, où les Anatomiftes n'ont point encore vu de vaiffeaux lymphatiques. Quel que foit le fort de cet Ouvrage, le Médecin eftimable qui en eft Auteur, & qu'il ne faut pas confondre avec M. Tiffot de Laufane, trouvera une ample confolation dans l'exercice d'un Art où il excelle. L. N.

HYMNE au Soleil, fuivi de plufieurs morceaux du même genre, par M. l'Abbé de Reyrac, Cenfeur Royal, Correfpondant de l'Académic Royale des Infcriptions & Belles-Lettres. Cinquième édition. A Orléans; & fe trouve à Paris, chez Debure l'ainé, Libraire, Quai des Auguftins; Efprit, au Palais Royal, &c.

ON a eu tant de fois occafion de parler de T'Hymne au Soleil, & de louer la profe élégante & harmonieufe de M. l'Abbé de Reyrac, que nous ne pourrions en reparler fans répéter les mêmes éloges. Cette cinquième édition donnera néanmoins lieu à une réflexion qui n'a pas encore été faite.

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C'eft que cet Hymne eft un véritable Poëme en profe fur les Saifons, fi toutefois il y` a des Poëmes en profe, & que de plus l'Auteur a le mérite d'avoir obfervé l'art difficile des tranfitions, & de former un total régulier & méthodique. Il a prouvé que le manque de progreflion & d'enfemble, dans quelques-uns de nos Poëtes modernes qui fe font exercés fur des matières à peu près femblables, eft le défaut du talent bien plus que celui du fujet. C'eft un préjugé injurieux à la Poéfic, de prétendre qu'elle peut fe paffer de progreffion méthodique dans les idées. J'aimerois autant dire que la Peinture peut fe paffer de la correction du delfin Comme les plus belles couleurs ne fufifent pas pour faire un tableau, fi elles ne font appliquées fur des figures bien deflinées, quelque gradation qu'on ait d'ailleurs obfervé dans les teintes; de même les plus beaux vers ne fuffifent pas pour faire un Poëme, même dans le genre defcriptif, s'ils ne font adaptés à un plan régulier, & foumis à cette efpèce de méthode que l'on exige dans les Cuvrages d'agrément, & de laquelle des Georgiques de Virgile nous offrent un modèle.

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Au furplus, on reconnoîtra la plume élégante & nombreufe de l'Auteur de PHymne au Soleil, dans les fix morceaux du même genre qui viennent, enfuite, & qui font intitulés: la Nuit, Regrets fur la Mort d'un Frère, le Verger, la Fin de

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