Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

cin. Il eût pu s'élever contre la prétendue économie de ces charbons, annoncée par le fieur Ling, & contre la plus grande force qu'il donne à ces brafiers; mais il a voulu fe reftreindre aux trois remarques qu'il étoit de fon devoir d'expofer au Pu blic, qu'on ne doit pas ainfi tromper.

des ex

Le fieur Carrouge, néanmoins, a effayé de défendre cette caufe; & au lieu de démontrer par périences que ce charbon épuré ne peut être nuifible dans fes émanations; au lieu de reconnoître des travaux antérieurs aux fiens fur cette matière, il s'eft donné la peine d'écrire dans le Mercure que M. Morand ayant propofé jadis l'ufage de la houille native comme non dangereufe, c'étoit le contredire, & fouffler le froid & le chaud.

Il me paroît que dans cette réponse le Sr Carrouge fe joue des Savans & du Public; car, quand même la houille propofée par M. Morand, autrefois avec fes modifications, feroit nuifible & fuffocante, comme le dit le fieur Carrouge, cela n'améliore roit pas fa préparation ; il refteroit toujours démontré que le fieur Ling propofe des houilles prétendues épurées, qui peuvent occafionner les mêmes morts fubites que le charbon de bois.

Non-feulement M. Morand ne fe contredit pas, mais fa méthode de chauffage, décrite dans fes divers Ouvrages, démontre que fes houilles natives, avec les précautions qu'il a prifes, ne font pas dangercufes; il a décrit des cheminées qui étant fans foupape, & donnant un libre paffage a l'air méphiti que, laiffent perdre tout miafme dangereux, foit des houilles, foit de tout autre combustible.

L'Ouvrage de M. Morand étoit fait d'ailleurs non pour prouver que le charbon natif & brûlant eft fans principe nuifible, puifque ce Savant donne les moyens de s'en garantir; mais pour annoncer à toute une Capitale, à une Province entière, que

P'ufage général de charbon de terre ne corrompt jamais la maffe de l'athmosphère, & ne produit point la confomption, que quelques Auteurs attribuoient à l'air des environs de Londres. M. Morand détruifoit donc un préjugé national; mais il ne voulur jamais qu'on fermât les yeux fur le principe nuifible qui émane des charbons enflammés auffi la Faculté de Médecine décida-t-elle avec lui, que.. l'usage de ce charbon ne feroit jamais nuifible tant qu'on conferveroit à l'air une libre circulation, une iffue libre aux vapeurs.

M. Morand a done reconnu une fumée nuifible, & il a décrit des cheminées fans foupape pour s'en garantir, tandis qu'il a prouvé que l'ufage des hoailles ne pouvoit rendre l'air d'une Capitale fufceptible de donner des maladies de confomption. On voit donc que les remarques de M. Morand inférées dans le Journal de Phylique, font pleines de fageffe, de juftice & d'égards pour cette entreprife; tandis qu'il refte toujours prouvé, 1°. que les fieurs Ling & Carrouge ont introduit, fans précaution, un minéral dont la combustion peut être dangerenfe; 2°. que les travaux fur la purification des houilles, appartiennent à des Savans refpectables, & non point aux fieurs Ling & Carrouge.

La reconnoiffance la plus vive nous a ordonné de relever les attaques de ces Meffieurs contre un Savant auquel nous femmes entièrement dévoués, & pour la vie; nous favons combien M. Morand eft jufte, combien il eft bienfaisant, & nous avons. faifi cette occafion pour le lui témoigner

Nous

jouiffons d'un vrai plaifir de rendre hommage à fes favantes recherches fur la partie économique & fcientifique des houilles de la France, lors même que nous gardons l'Anonyme. Nous fommes d'ailleurs frappés avec M. Morand de voir offrir au Public & au Peuple far-tout, un combustible économi

que que les Artifans & les Pauvres pourroient employer dans leurs Laboratoires,en y concentrant une chaleur & des miafmes mortels; & il nous paroît que ceux qui ont entrepris de faire adopter ce com buftible, le font bien basardés: il ne faut qu'un malheureux accident, occafionné par la combustion de ›ces charbons dans un lieu clos, pour dévoiler aux yeux les moins clairvoyans de toute une Capitale, le danger de ces houilles; tandis que cette entreprise, propofée & dirigée par des Savans, par des Médecins, par des Perfonnes enfin au fait de cette parție, eût été un établissement utile à la Nation,

On ne perfuadera jamais en effet à toute perfonne la moins initiée dans la Phyfique ou la Chi mie, que ce charbon en combuftion dans un lieu clos ne feit dangereux. La houille ne brûle que par fon phlogistique; elle ne continue de brûler en braife que par un refte de phlogistique: fans phlo giftique il n'eft point de feu dans le monde.

Or, fi la houille ne brûle que parce qu'elle ren ferme éminemment ce principe, il fuit qu'après l'é puration il en reste encore une portion, & cette portion inflammable, le principe gazeux, cet air méphitique, fulphureux, acide, ne peut s'exhaler pendant la combuftion, fans donner un coup mortel aux animaux qui l'inspirent.

Il en faut donc venir aux précautions de notre favant Académicien, avouer fa fageffe, & ne pas infulter aux Mémoires que lui a dictés le bien public. Voilà ce que m'inspirent l'amour du vrai & la gratitude. Si MM. Ling & Carrouge trouvent que je ne raifonne pas jufte, je les prie de m'honorer d'une réponse, & je leur promets d'étendre mes vues, & de railonner encore fur leur entreprife; mais aujourd'hui je me borne à la défenfe de M. Morand,

GRAVURES.

LISTE des Ouvrages gravés de M. Buc'hoz, avec le prix de chacun d'eux.

[ocr errors]

1. HISTOIRE Générale des trois Règnes, repréfentée en gravures, rangée fuivant le fyftême de Linnaus. Les deux premiers cahiers paroiffent; chaque cahier, 10 liv.

2. Hiftoire Naturelle de la France, représentée en gravures, rangée suivant le fyftême de Linnaus. Les deux premiers cahiers paroiffent; chaque cahier, 10 liv.

13. Plantes nouvellement découvertes, récemment dénommées & claffées, représentées en gravures avec leurs defcriptions. Les deux premiers paroiffent ; chaque cahier, 15 liv.

4°. Collection de Planches enluminées & non enluminées, représentant au naturel ce qui fe trouve de plus intéreffant & de plus curieux parmi les Animaux, les Végétaux & les Minéraux. Dix-huit cahiers. Prix de chacun, 30 liv.

5. Collection précieufe & enluminée des Fleurs les plus belles & les plus curieufes qui fe cultivent tant dans les Jardins de la Chine que dans ceux de l'Eu1ope. Collection complette; vingt cahiers. Prix de chaque cahier, 24 liv.

6o. Les Dons merveilleux & diversement coloriés de la Nature dans le Règne Végétal. Il en paroît deux cahiers. Prix de chacun, 24 liv.

On trouve ces différens Ouvrages chez l'Auteur, rue de la Harpe, vis-à-vis la Sorbonne.

ANNONCES LITTÉRAIRES.

RECHERC

ECHERCHES fur la Rage, par M. Andry, lues à la Société Royale de Médecine, nouvelle édition, augmentée dans quelques endroits, & fuivie du Traitement fait à Senlis à quinze perfonnes mordues par un chien enragé. A Paris, chez Didot le jeune, Libraire de la Société Royale de Médecine, quai des Auguftins, 1 volume in-12, 3 livres relié.

Defcription du Mangoftan & du Fruit à pain. Le premier eftimé l'un des plus délicieux, l'autre le plus utile de tous les fruits des Indes Occidentales; Ouvrage traduit de l'Anglois de John Ellis Únier, Membre des Sociétés Royales de Londres & d'Upfal. A Rouen, chez Machuel, Libraire, rue Ganterie, Hôtel S. Wandrille; & à Paris, chez Hardouin, Libraire, rue des Piêtres S. Germain l'Auxerrois. Prix, 36 fols.

Loix Municipales & Économiques du Languedoc, in-8°. A Paris, chez Didot le jeune, Imprimeur des États de Languedoc, quai des Auguftins. A Montpellier, chez Rigaud & Pons, Libraires, rue de l'Aiguillerie.

Catalogue raifonné des Minéraux, Pierres fines & cryftallifées, Pétrifications, Coquilles, Madrepores & autres Curiofités de la Nature & de l'Art, qui compofent le Cabinet de M. Galois, & dont la vente fe fera à l'Hôtel d'Aligre, rue Saint Honoré. A Paris, chez Didot jeune, Imprimeur de MONSIEUR, quai des Auguftins.

[ocr errors]

La vraie manière d'apprendre une Langue quel

« VorigeDoorgaan »