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Que M. Nougaret a fait jouer en fociété des Pièces relatives aux François, parmi lefquelles on diftingue Saint Symphorien, Tragédie en trois Actes, & le Vuidangeur fenfible, Drame en profe. Ce jeune Poëte a du feu & du génie, pourquoi pas du goût ? le choix du fujet de fon Drame pourroit en être une preuve fenfible, &c. &c. &c. &c. *

Avant de paffer au Dictionnaire des Comédiens, dont nous ne dirons qu'un mot, nous reviendrons fur une notice de celui des pièces de théâtre. On lit à l'article de Thelamire, Tragédie par Mlle Denife le Brun, reprefentée en 1739: « Le véritable Auteur » garda toujours l'anonyme ; mais cette » Dame ne vivant plus, on me faura gré » de la faire connoître, quand ce ne feroit » que pour démentir deux jeunes gens de

ce temps là qui fe l'étoient appropriée». Voilà qui eft pofitif; mais comment, dans le Dictionnaire des Auteurs, cette même Tragédie de Thélamire, eft-elle attribuée à M. le Marquis de Thibouville En eft-ce une autre? Cela peut être; mais nous ne la connoiffons pas, & nous ne croyons pas qu'il ait été donné depuis 1739, une autre Tragédie de ce nom: de forte que, d'après l'affertion de M. le Chevalier de Mouhy, nous ferions obligés de croire que M. de Thibouville eft un des jeunes gens qui fe font approprié la Tragédie de Mlle Denife le Brun.

Nous avons promis de dire deux mots, du Dictionnaire des Comédiens; il n'eft

pas moins fautif que les deux autres. On y fait mourir en 1776 Bonneval qui vit encore. On y annonce que M. Grammont a en lui le germe des grands talens pour le Théâtre, dans les deux genres, & à la page fuivante, on ne daigne pas donner le plus petit mot d'éloges au célèbre Grandval, à ce Comédien charmant, que fes fucceffeurs prennent tous les jours le foin de rendre plus regretable.

On n'y trouve point le nom de Dugazon le père, dont le début fut brillant; de Mlle d'Arimath, depuis Mme Durancy, & de quelques autres; mais on y trouve Taconet: Taconet va-t-on dire, Taconet dans le Dictionnaire des Acteurs qui ont paru fur la Scène françoise ! Oui; & voick la raifon qu'en donne l'Hiftorien Académicien de Dijon:" TACONET, Acteur, Far ceur de la Foire, & Auteur d'un fi grand nombre de Pièces, dont aucune n'a été mifé au Théâtre François à Paris, qu'il doit être placé ici. Tout le monde ne comprendra pas cette conféquence; mais comme nous He l'entendons pas, nous renvoyons les Curieux à M. le Chevalier de Mouhy, qui la fera peut-être entendre.

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Nous allons nous hâter de terminer cet article, en donnant une idée fuccincté des objets qui compofent le troisième Volume.

Un Extrait de l'Ouvrage de M. L. D. D. L. V. commence l'Hiftoire abrégée du Théâtre François, & continue jufqu'à présent année par année mais deux lignes fuffifent quel

quefois à M. de Mouhy pour l'hiftorique. d'un an : par exemple, voici celui de l'année 1744.

"Le 28 Juin, le Spectacle donné gratis, à Poccafion de la Prife de Menin. »

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La Noue fe retira à la clôture du Théâtre en 1759, & fit le compliment d'usage. M. de Mouhy le copie; après, il ajoute : » Le Public touché de la fin de ce compliment, le témoigna par les applaudif. femens les plus triftes..... Il fut regretté » comme un des Acteurs les plus éclairés & » les plus humbles de ce Théâtre. » Qu'estce que des applaudiffemens triftes ? C'eft le fecret de l'Hiftorien; celui de tous ceux qui favent la langue, eft qu'humble n'eft pas tou jours le fynonyme de modefte, expreffion qui

convenoit ici.

On retrouve ici tout entier le Difcours prononcé par M. Brifard, avant la première représentation d'Agathocle, donnée le 31 Mai 1779. A chaque Scène, dit M. de Mouhy, une foule de beaux vers furent applaudis avec enthoufiafme leur coloris, leur fraicheur fembloient être fabriqués par une jeune verve: Ce qui n'eft pas exactement vrai, fans que la foibleffe de cette fabrique puiffe faire aucun tort à la réputation de M. de Voltaire. A l'article de la Sophonisbe de Mairet, réparée à neuf par le même M. de Voltaire, Hiftorien affure qu'elle eut quatorze repré fentations les plus nombreufes & les plus bril"lantes, & qu'elle fut donnée avec le plus grand

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fuccès. La première de ces repréfentations fut brillante par le grand nombre de Spectateurs qu'elle attira; quant au fuccès, il fut très-médiocre, & les autres furent à peu-près défertes. On demandera fans doute pourquoi toutes ces exagérations. En voici la raifon que M. de Mouhy nous donne à la page 167 de fon troifième volume. » Il » eft fi doux pour ceux qui ont connu & » aimé M. de Voltaire, de fe rappeler fon » aimable mémoire, que je faifirai toujours » avec vivacité toutes les occafions d'en parler & de le faire valoir. » Après cela, on ne peut que dire à ceux que le fang ou l'amitié attachent à la gloire du Sophocle François, faites la révérence.

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Dans l'Extrait de l'Hiftoire des Dames Lettrées, on trouve, à la page 273, un Paragraphe qui commence ainfi : » Il me fe» foit facile de faire l'éloge de plufieurs au

tres Femmes qui fe font diftinguées dans la » carrière des Belles-Lettres; mais comme » Mde la Marquife de Saint-Ch... & Mde la » Comteffe de B... n'ont point mis leurs noms » dans les jolis Ouvrages qu'elles ont publiés, 5 même pour le Théâtre, je les refpecte trop » pour les faire connoître ici, puifque » trop inodeftes, elles ont toujours gardé l'anonyme. Malgré cette déclaration lé nom de ces deux Dames fe trouve imprimé en toutes lettres dans le Dictionnaire des Auteurs; & à la fin de l'article de la première, on lit: M. fon mari eft un vrai Con

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moiffeur; ce qui prouve merveilleufement le refpect, la difcrétion & la logique de M. le Chevalier de Mouhy.

Par les citations que nous avons déjà faites, on a dû, à peu-près, juger du ftyle de l'Ouvrage dont nous rendons compte. Nous en allons citer encore quelques traits, qui le feront connoître abfolument.

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Troisième Volume, page 89. » Mile la Chaffaigne remplit actuellement cet emploi ( celui des caractères joué, long-tems » avec fuccès par Mlle la Motte) & pro»mer qu'avant peu elle s'en tirera auffi bien » que fa chère tante elle a trop d'agrémens » & d'efprit pour n'en pas fentir l'impor

»tance. »

Même Volume, page 114. » Le 21 Août, » la Dlle Sainval cadette, qui, par des motifs relatifs à fa fœur aînée, ne paroiffoir plus, depuis quelque tems, fur la Scène » a rendu le rôle d'Aménaïde dans la Tra

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gédie de Tancrède. A peine a-t-elle été » reconnue, qu'elle a été applaudie avec » tant de tranfports, qu'elle en a été ti fenfi»blement affectée, qu'elle est tombée fans » connoiffance, &c.,

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Il faut encore tranfcrire ici la façon de penfer de M. de Mouhy fur les talens de Mlle Sainval l'aînée. » L'engouement & le goût qui s'énerve de jour en jour, lui ont trop attiré d'admirateurs enthoufiaftes, » pour toucher à cette corde. Il eft certain cependant que, fans des actes d'explofion,

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