MERCURE DE FRANCE. SAMEDI 18 NOVEMBRE 1780. PIÈCES FUGITIVES EN VERS ET EN PROSE. HOMMAGE à Mlle Ch..... d'A..... Lisz réunit tout, Esprit, Grâces, Talens ; Avec elle les jours deviennent des momens : Et c'eft l'Amour fous le manteau d'un Sage. Sam. 18 Novembre 1780. E A Mlle *** (1), fur l'extrême peur qu'elle O v a du Tonnerre. U règne la vertu la crainte eft inutile: Les méchans feuls doivent trembler; Mais vous, jeune & belle Lucile, Fait gronder fon tonnerre & balance sa foudre La frapper, la réduire en poudre, Il fuffit de fa volonté. Laiffez-donc les éclairs, les vents & les nuages Banniffez loin de vous cette crainte éphémère ; Ne doit pas être en fouci du réveil. (1) De Lub. **. (Par M. l'Abbé Dourneau.) Explication de l'Enigme & du Logogryphe du Mercure précédent. LE mot de l'Enigme eft Seringue; celui du Logogryphe eft Frugalité, ou fe trouvent Tage, Ligue, eau, Légat, rage, tie, gale, lit, rue, rate, Alger, furie, figue, galet, rat ÉNIGM E. JE fers à la Ville, à la Cour, Et même on m'emploie au Village De moi l'œil de la None en fecret fait usage. L'une de mes vertus eft la fincérité, Et je fuis, par l'effet d'une heureuse imposture, Et le peintre de la Nature.. Mais cenfeur courageux de la difformité, Si quelque fot, par aventure, Dont j'offenfe la vanité, Pour le venger de cette injures i Par un merveilleux ftratagême, Il me voit auffitôt renaître de moi-même, Pour l'offenfer encor, malgré son vain courroux. (Par M. Joly, de Bagneux.) LOGO GRYPH E. Vaux-ry couvrir de l'ombre du mystère Un entretien, un déduit amoureux ? Veux-tu fecrètement traiter de quelque affaire ?.. D'un coup de main j'aveugle un curieux. Or fus, voyons: fix pieds forment mon être; Combines-les, & tu verras ton maître; Puis deux fluides élémens; Puis une note de mufique; Ce qu'au befoin on doit offrir aux gens; Pour les vaiffeaux un sûr asyle ; Enfin, pour que tien je n'oublie, (Par M. C. A.) NOUVELLES LITTÉRAIRES. TRAITE hiftorique & dogmatique de la vraie Religion, avec la Réfutation des erreurs qui lui ont été oppofées dans les différens fiècles; par M. l'Abbé Bergier, Chanoine de l'Eglife de Paris, 12 volumes in-12. A Paris, chez Moutard, Imprimeur-Libraire, rue des Mathurins. Il n'y eut jamais fur la terre de vraie Reli gion que celle qu'il a plu à Dieu de révéler; & il l'a donnée telle qu'il la falloit, relativement aux divers états de l'humanité. Telle eft la proposition fondamentale du Traité que nous annonçons: elle eft développée dans une Introduction qui fe trouve à la tête des trois parties de l'Ouvrage. Nous allons en donner l'analyfe, enfuite nous préfenterons celle des trois parties de ce Livre. Dans le premier âge du monde, il ne pouvoit y avoir entre les hommes d'autre fociété que celle de la famille; Dieu leur donna une religion domeftique. Les dogmes la morale, le culte extérieur, prefcrits aux Pa triarches, concouroient à établir que Dieu feul eft le créateur & le confervateur du monde, le père du genre humain, le protecteur des familles, l'auteur de la fociété |