Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

crayon & un agenda fur lequel il peut faire quelques notes. Le Warden de la Tour, ('un des Officiers fous le Concierge) & un autre garde (à Yeoman of the Guard) font conftamment à fes côtés ; ils ne firent cependant rien pour arrêter l'entretien. MM. Manning & fon propre fils étant les premiers qu'il ait vus, peut-être a-t-il été bien-aise de se plaindre de la rigueur du traitement qu'il éprouve, afin qu'ils puiffent le faire connoître au dehois, où l'on publioit qu'il étoit très-bien traité. Jufqu'à préfent il a refufé tout avis de Médecins & toute vifite de la part des créatures de la Cour. M. Penn follicite la permiffion de lui en faire une, & il l'obtiendra probablement mais on doute que fon fils obtienne une feconde permiffion. Le traitement que fon père effuie étant à préfent connu, tout le monde le condamne & le regarde comme un procédé dont la honte rejaillit fur la nation.

FRANCE.

De VERSAILLES, le 14 Novembre.

M. de Vaivre, ci-devant Intendanr de l'ifle St-Domingue, a eu l'honneur d'être présenté au Roi le 4 de ce mois par le Marquis de Caftries, Miniftre & Secrétaire d'Etat au département de la Marine.

M. Jeaurat, Membre de l'Académie Royale des Sciences, ancien Profeffeur de Mathématiques, & Penfionnaire de l'Ecole Royale & Militaire, chargé par l'Académie de calculer chaque année la connoiffance des Tems, & la connoiffance des mouvemens Céleftes pour l'usage des Aftronomes & des Navigateurs, a eu l'honneur de pré

fenter les de ce mois à S. M., le volume de l'année 1783. Ce volume eft le 105e que l'Académie publie fans interruption depuis l'année 1679. Comme les Navigateurs ont befoin de fe pourvoir de cet Ouvrage plufieurs années avant l'époque des phénomènes aftronomiques, M. Jeaurat accélère actuellement la publication de ces Volumes.

De PARIS, le 14 Novembre.

UN Courier extraordinaire venant de Madrid & arrivé le 8 de ce mois, nous a appris que M. de Guichen avoit mouillé à Cadix le 23 Octobre avec 18 vaiffeaux de ligne & 6 frégates, ayant fous leur escorte 100 navires marchands tous prêts à entrer dans la baie. Cette nouvelle agréable eft arrivée quatre jours plus tard qu'on auroit pu la recevoir, parce que c'eft le Courier ordinaire qui l'a portée de Cadix à Madrid. Elle confirme que nous étions bien informés lorfque nous annonçâmes il y a environ un mois le retour de M. de Guichen avec 18 vaiffeaux. On ne dit pas s'il a envoyé des renforts à Rhode-Ifland. Le feul bâtiment qui s'étoit féparé de lui, & qui à fon arrivée à l'ifle d'Aix avoit rapporté qu'il y en avoit 1 qui s'étoient pareillement égarés, s'eft trompé. Le convoi a fouffert quelques gros tems fans doute; mais fon escorte a toujours veillé fur lui, & il eft en très-bon état. Comme il n'y a point encore de lettres par

ticulières, on n'a que de foibles détails fur la navigation de cette riche flotte. On fait feulement que M. le Comte de Sade, Chefd'Efcadre, montant le Triomphant, eft mort dans la traversée, ainsi que M. de Brach, commandant le Magnifique, & le plus ancien Capitaine de la flotte. On fait auffi que M. de la Motte-Piquet a touché en entrant dans la baie. Les premiers avis nous apprendront fi le dommage qu'il a fouffert eft confidérable. M. le Comte d'Eftaing, ajoutet-on, a donné ordre d'être prêt pour le 27, afin que tous les vaiffeaux puiffent appareiller en même-tems. Mais il paroît bien difficile que M. de Guichen foit en état de le fuivre 4 ou 5 jours après fon arrivée. Les marins comptent qu'il lui en faut au moins 7 ou 8 pour qu'il puiffe remettre en mer avec fon convoi, à caufe de la difficulté qu'il y a à faire de l'eau dans la baie, quoique M. d'Estaing ait pris toutes les précautions pour que les vaiffeaux fuffent promptement ravitaillés.

Toutes les lettres de Londres s'accordent à dire que l'Amiral Darby a mis à la voile le 18 Octob.; il ne peut avoir que 22 vaiffeaux de ligne, puifque l'Amiral Digby a été en Amérique à ce qu'on affure avec 12. Si cela eft, & fi l'Amiral Darby va croifer, comme on l'annonce, à la hauteur du Cap St-Vincent, il pourra bien rencontrer M. d'Estaing. Mais il n'eft pas vraisemblable que les Anglois s'approchent des côtes d'Espagne, tant

qu'ils fauront que la flotte de Cadix peut leur tomber fur les bras ; & fans doute ils ne s'écarteront pas de l'ouvert de la Manche.

C'eft vers les 40. degrés de latitude & les 60 de longitude, que l'Iphigénie a rencontré l'Amiral Rodney. Comine il avoit dépaffé la latitude de New-Yorck, M. de Kerfaint fuppofe qu'il alloit à Hallifax, ou bien qu'il revenoit en Europe; car il lui étoit libre à cette hauteur de prendre l'une ou l'autre route. On croit ici que Rodney va à New-Yorck; & comme il eft actif & entreprenant, il ne tardera pas à fe montrer devant Rhode-Island, où il rifquera peutêtre de perdre quelques vaiffeaux pour brûler ceux de M. de Ternay. Si l'Iphigénie avoit apporté des dépêches intéreffantes, elles feroient à préfent publiées.

Le Pilote du vaiffeau de ligne l'Orient, commandé par M. d'Orves, en ftation aux Indes, & connu ici, écrit-on de Saint-Malo, pour un homme fenfé & véridique, écrit à fa four que fon vaiffeau a pris 3 navires de la Compagnie des Indes Angloifes, & les a conduits au Cap de Bonne-Efpérance, d'où il écrit. On m'a offert, ajoute-t-il, 60,000 liv. pour la part qui me revient de ces riches prifes; mais je n'ai pas voulu la vendre, parce qu'à vue d'œil, il me reviendra une fomme plus confidérable. Cette lettre eft venue par la voie de Hollande; & fi la nouvelle eft faufle, il faudra dorénavant ne plus ajouter foi à rien «.

Il y a déja quelques tems que l'on parloit de la bonne aventure de M. d'Orves; cette lettre en paroît offrir la confirmation; cepen

[ocr errors]

dant le Miniftre n'a point encore reçu d'avis à ce fujet, ce qui laiffe des doutes, & permet de douter de la véracité de cet honnêre Pilote.

Quelques Gazettes étrangères ont annoncé & répété que M. Fabre va avoir le commandement d'une frégate armée par un grand Seigneur, cela eft faux. M. le Chevalier de Luxembourg, Capitaine des Gardes du Corps du Roi a fait conftruire, il eft vrai, une frégate en Hollande; mais elle n'est pas encore prête à mettre en mer, & le Commandant en eft déja nommé; c'eft un Commodore Américain; au refte, M. de Luxembourg a vendu cette frégate à une compagnie, & ne fe mêle plus de l'armement.

Le port de Breft offre peu de nouvelles, & n'en fourniras vraisemblablement d'intéreffantes qu'à l'arrivée de M. d'Estaing, alors les troupes s'embarqueront, M. de la ToucheTréville partira, & peut-être M. le Comte d'Estaing lui-même. Il est arrivé dans ce Port un convoi de Bordeaux & de Nantes; & le même jour la corvette du Roi l'Epervier, la gabarre la Boulonnoife, & une chaloupe canonnière de St-Malo, y entrèrent avec une flotille de la Manche qu'ils efcor

toient.

de

On mande de St-Malo qu'il y a dans ce Port plufieurs corfaires en armement, notamment le Bougainville & le Malouin, 40 canons, le Duc de Chartres, de 24. Le Port de Granville, qui depuis la guerre s'eft

[ocr errors]
« VorigeDoorgaan »