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diftingué par les armemens les plus confidé. rables pour la courfe, en prépare auffi de la première force: Madame, de. 36, le Patriote & le d'Agueffeau, de 34, & l'Américaine, de 32.

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» Le Corfaire le Duc d'Eftiffac, écrit-on de Dunkerque, Capitaine Hardouin qui avoit conduit à Oftende une rançon de 83,000 liv., en eft parti le 17 du mois dernier, & quelques heures après fa fortie, on a entendu une canonnade très-vive qui a durés heures. Un navire Suédois entré dans ce port, a rapporté avoir vu une frégate Françoife qui combattoit deux caiches Angloifes. On ignore le réfultat. Le Corfaire le Hardi Mendiant de ce port, y eft rentré le mois dernier, ayant fini fa croifière, & ayant fait pour 180 guinées de rançon. Il étoit commandé par le Capitaine Mille de cette ville «.

On mande de Toulon que la construction du Majestueux, vaiffeau neuf der io canons, avance tellement, qu'on croit qu'il fera en état de fortir du baffin à la fin de ce. mois. La frégate la Veftale a été lancée à l'eau, & P'Alcefte le fera inceffamment.

Dans un moment où la guerre actuelle fixe l'attention für notre marine, que l'activité & le génie ont reffufcitée, où nous attendons avec autant d'impatience que de curiofité, quels feront fes effets, nous ne pouvons mieux remplir le vuide momentané que nous laiffent les nouvelles, qu'en plaçant ici des réflexions fur la navigation & la conftruction anciennes & modernes : nous les devons à un Ecrivain diftingué, qui a entrepris un Ouvrage également important & confidérable, qui avance avec

fuccès, & qui fournira, lorfqu'il fera fini, la feule Hiftoire Univerfelle qui mérite d'être lue par les Philofophes.

Les Phéniciens établirent des colonies à l'entrée de notre Océan Atlantique, & au Sud de la mer des Indes; ils firent le tour de l'Afrique, & doublèrent le Cap de Bonne-Efpérance, qui fut enfuite oublié pendant 2000 ans. S'il eft vrai, comme notre fuperbe ignorance voudroit le faire croire, que ces Navigateurs audacieux firent tous ces prodiges fans avoir la bouffole; ils le durent fans doute à la perfection de leur architecture navale, & alors du moins il ne faudroit pas dédaigner cette architecture. Nous écrivons fous un Gouvernement qui appelle les lumières, & la vérité ne le bleffera point, pourvu qu'elle foit utile à la patrie; je dirai avec franchife que l'Europe, eft bien loin encore d'avoir perfectionné fon architecture navale... Nous avons d'abord marché long-temps au hafard, parce que nos conftructeurs ne lifoient point les Anciens, re rapprochoient point leurs découvertes des nôties, préféroient la routine qui confacre les erreurs, à ces innovations heureufes qui fecouent l'art & lui donnent tout fon développement. Ce qui retarda encore les progrès de notre architecture pavale c'eft que le premier Conftructeur qui innova, fut fans génie. Cet Artiste, qui fe nommoit Pierre de Horne, imagina, au commencement du fiècle, pour faire un navire indeftructible, il falloit prendi c pour modèle l'Arche de Noé; & le premier coup de

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* Nous tirons ce morceau de l'Epître Dédicatoire qui fa trouve à la tête du Tome VIII qui vient de paroître dd PHiftoire des Hommes, contenant celle des Phéniciens!! Cette Epître eft adreffée à M. le Comte de Tréffan, dont nom dit plus que tous les éloges que nous pourrion joindre. Pour fe procurer l'Histoire des Hommes, il far s'adreffer à M. Buhot de la Chapelle, rue Baffe Saint-Denis.

pors

vent lui fit faire naufrage. Nos Constructeurs fe traînèrent depuis péniblement d'effais en effais pendant près de 80 ans. Enfin Louis XIV, qui vouloir avoir une Marine pour donner la loi à l'Europe', engagea le Mathématicien Renau & le célèbre Duquefne à travailler ensemble à un plan uniforme de conftruction; leurs idées furent adoptées, & une Ordonnance de 1689 prefcrivit de s'y conformer dans tous les Arfenaux. Duquefne & Renau, tous deux hommes de génie, firent faire fans doute un pas à l'Architecture navale; mais ce pas, tout étonnant qu'il étoit, n'atteignit pas au bout de la carrière. Il paroît d'abord que les proportions établies par l'Ordonnance des Arfenaux, ont pour base des principes mathématiques, plutôt que l'examen raifonné des mouvemens des vaiffeaux & de leur fillage. Renau, tout Géomètre qu'il étoit, fe trompa fur le calcul de la dérive, comme Huygens & Bernoulli, hommes fupérieurs à cet Académicien, le démontrent..... Le dirai-je encore? On s'eft trop occupé dans le systême adopté par Louis XIV, de la forme du navire, & pas affez de l'action du vent fur les voiles. Enfin, le favant Bouguer a très bien prouvé que notre mâture gigantefque n'étoit point en proportion avec le corps de nos vaiffeaux. Cette forêt d'arbres dont on les couronne eft moins un mobile qui les fait cingler, qu'un poids énorme qui les écrafe. - Je trouve dans les débris de l'hiftoire Phenicienne, une foule d'idées lumineufes qui germant dans la tête bien organifée d'un homme de l'art, rectifieroient peut-être nos fyftêmes erronés de conftruction.... D'abord nos bois ne valent ni le cèdre, ni le ciprès des Anciens. Les Navigateurs de la Phénicie, avec leurs vaiffeaux de cèdre, faifoient plufieurs fois le tour du monde connu. Il étoit Be cyprès, ce fameux navire de Trajan, qui refta 1300 ans fous l'eau fans perdre fa forme & fans fe Jéfunir. Nos Chefs-d'efcadre dans leurs expédi

tions navales, regrettent fouvent de n'avoir pas à leurs ordres un genre de vaiffeaux fi légers, qu'ils paflaffent devant une flotte ennemie fans les atteindre. Les Architectes de la Marine ne pourroient-ils pas, à cet égard, étudier la conftruction des trirêmes des Anciens ; de ces trirêmes qu'on faifoit paffer par-deffus les Ifthmes, à qui il ne falloit pas un mois pour paffer des Palus Méotides aux fources du Nil, & qui, avec un vent peu favorable, fai foient encore par jour so lieues. Ces navires légers des Anciens avoient encore un avantage inappréciable à des yeux philofophiques, c'eft qu'il étoit trèsdifficile de les couler à fond, à cause des vuides en compartiment que les conftructeurs avoient ménagés dans leurs maffes. Comme ces vuides féparés par de grands intervalles ne communiquoient point entr'eux, fi la pointe d'un rocher ou le choc d'un vaiffeau ennemi faifoit quelque ouverture dans le corps du bâtiment, un des vuides fe remplifoit, mais le navire reftoit à flot. Chez nous où la cale n'eft point ainfi divifée, dès que l'eau y pénètre à une certaine hauteur, le jeu des pompes eft inuti le, & le vaiffeau eft fubmergé. Ce qui rend fur tout à mon gré la marine des Phéniciens bien fu périeure à la nôtre, c'eft l'heureufe combinaifon qu'ils trouvèrent de la force des voiles avec celle des rames, pour maîtriser toujours les mers, foit dans les calmes, foit dans les tempêtes. Nous favons, j'en conviens, grace à l'ingénieufe diftribution de notre mâture, tirer le plus grand parti du vent mais ce vent quelquefois nous échappe fous les tropiques, & par-tout nous contrarie par des bouraf ques; c'eft alors qu'il faudroit employer la force motrice des hommes toujours fabfiftante, pour fuppléer à l'absence du vent dans le calme, ou pour rendre fes fureurs inutiles dans les tempêtés. Imaginons une coupe de vaiffeau telle qu'il puisle voguer également par le fecours des voiles & par celui des

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rames. L'artillerie ennemie a-t-elle démâté un navire il rame contre le vent, fe met en 20 minutes hors de la portée du canon, & trompe ainfi l'espoir du vainqueur qui vouloit le prendre ou l'engloutir. Dans les navigations périlleuses, au travers des mers inconnues, fi des courans portent des vaiffeaux contre des pointes de rochers une demi-heure de travail de la part des rameurs les dégage. Le Capitaine Cook, le plus grand homme de mer qui ait exifté, fut fur le point de faire naufrage fur un récif de corail de la nouvelle Zélande, parce qu'il ne pouvoit ra mer contre le courant; il n'y avoit plus de danger pour ce navigateur célèbre, fi au lieu de commander l'Endeavour, il avoit commandé une trirême du Péloponéfe On éprouve de tems en tems fous la ligne, de ces calmes perfides, pendant lefquels un vaiffeau embrafé par le foleil, fe décompofe; fi on pouvoir, à l'aide des rames, le transporter feu. lement à un degré au-delà de ces parages funeftes, on retrouveroit alors l'ufage de fes voiles, & on fauveroit ainfi le navire & l'équipage .

On mande de Vaivre, près de Vefoul, en Franche-Comté, qu'on y a reffenti ainfi que dans cette dernière Ville, une fecouffe de la terre par ofcillation qui a duré environ 4 fecondes, accompagnée d'un bruit ondulant, au milieu duquel s'eft fait entendre une forte d'explofion fourde & brufque. Un vent d'oueft aflez impétueux avoit foufflé toute la nuit, & s'eft renforcé après le coup. La veille un baromètre du Château s'étoit conftamment foutenu à 27 pouces 4 lignes; le tems avoit été bas, noir, humide & doux. L'ébranlement a paru avoir fa direction d'occident en orient: c'eft celle de la plupart des gros tems & des orages dans

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