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cès qui lui ont été intentés relativement à la prife de plufieurs vaiffeaux neutres, dont quelques-uns ont été rendus à leurs propriétaires par S. M. T. F. Quelques-uns de nos papiers obfervent qu'il y a du froid entre le Commodore & le Ministère; ils ajoutent qu'on ignore fi cela vient de la conduite qu'il a tenue à Lisbonne ou de la découverte qu'on a faite de toute fa correfpondance avec un ancien Préfident du Congrès.

La grande efcadre eft en mer depuis quelque tems; on ignore pofitivement les parages dans lefquels elle croife; on n'en a des nouvelles que par quelques vaiffeaux qui la rencontrent de tems en tems. L'Amiral Darby écrit fouvent à l'Amirauté qui ne publie point fes dépêches.

En vertu d'une Ordonnance du Confeil du Roi, du 27 du mois dernier, on va lever fuccellivement fix nouvelles compagnies de foldats de Marine; ainfi ce corps confiftera en 146 compagnies, ce qui fait onze de plus qu'il n'y en a eu dans le fort de la guerre dernière. Ce n'eft pas d'aujourd'hui que l'on remarque que nos dépenfes actuelles font infiniment plus confidérables, & nos efforts, à en juger par les effets, moindres qu'ils ne l'étoient alors. Le Parlement a fait plufieurs fois cette remarque, & ne manque pas de la refaire encore; elle a fourni quelques détails intérelfans aux débats du 6 dans la Chambre

des Communes; ils méritent d'être rappor tés, & nous reviendrons un inftant fur cette féance.

Dans les débats du 6, le parti Ministériel convint

que vainement on tenteroit par une négociation particulière de féparer l'Amérique de la France, à qui elle eft attachée par les liens de la reconnoifanee.-L'Oppofition le montra perfuadée que dans la fituation vraiment épineufe des affaires, reconnue par le Roi lui même, la Nation n'a rien de mieux à faire que de terminer la guerre avec l'Amérique, dût elle avoir la guerre avec tout le refte de la terre. M. Pultney frère du GouverneurCommiffaire-Commodore Johnstone,fut relevé par M. Townshend,fur ce qu'il avoit dit qu'il regardoit comme très-condamnables ceux qui déclamant dans le Parlement contre cette guerre d'Amérique, tenoient le même langage dans le monde. Que penferoit donc M. Pultney de ceux qui l'approuvent dans le Parlement, & la condamnent au dehors? Il y a longtems qu'elle auroit ceffé, fi chacun avoit eu le courage d'expofer dans le Parlement fes vrais fentiLe même député marqua auffi fon étonnement de ce que le Chevalier Horace Mann avoit fondé l'efpoir de voir l'Angleterre triompher de la puiffante ligue formée contre elle, fur le peu d'effet qu'eut celle de Cambrai contre la République de Venile. » Dieu nous préferve, dit-il, du trifte fort » qui en est résulté pour cette République; elle eft » reftée circonfcrite par les limites que lui a donné >> la nature & depuis ce tems - là elle n'eft plus comptée que par fon nom dans le nombre des »Etats Souverains, & ne tient aucun rang parmi » les Puiffances «. Le Général Smith contesta auffi au Chevalier Mann que la fituation de l'Angleterre eût aujourd'hui un afpect plus favorable qu'à la fin de l'année 1777, lors de la convention de

mens.

כן

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Saratoga, & il rappella à la Chambre que depui ce tems il avoit été dépensé 40 millions fterl. fans obtenir aucun fuccès décifif, tandis que les Américains ne faifoient qu'acquérir de nouvelles forces, & journellement un nouveau degré de crédit auprès de toutes les Puiffances de l'Europe, dont l'Angleterre fe voit abandonnée. M. Fox convint avec le Chevalier Horace Mann, que la grande alliance formée contre Louis XIV n'avoit pu l'anéantir ; mais il foutint que la France étoit reftée dans un dépériflement, d'où elle n'auroit jamais pu fe relever, fi le mauvais génie de l'Angleterre n'avoit donné les affaires de la nation Angloife à conduire aux Miniftres actuels à qui la France devra uniquement fon falut. - Il fit auffi voir que les dépenfes de l'Angleterre excèdent encore de 40 millions fterl. celles de la France, & qu'elle a fur l'Angleterre l'avantage de n'employer fes troupes que chez elle ou chez les amis. Il fe moqua de M. Pultney, qui prétend que quoique les Américains aient eu raifon dans le principe, ils ont tort dans les conféquences, & qu'ils doivent abandonner une indépendance qu'on les a forcés à embraffer, & des alliés dans les bras defquels on les a pouffés. Dans les reproches qu'il fit aux Miniftres, il remarqua que leur fyftême avoit changé la nature des chofes en ce qu'ils avoient converti l'Angleterre en puiffance continentale, & la France en puiffance infulaire avec tous les avantages de cette pofition. Enfin, il obferva que quoique le projet d'adresse des Communes n'articulât point comme celle des Pairs un engagement formel d'aider le Roi dans la pourfuite de la guerre d'Amérique ; cependant cette piomeffe s'y trouvoit implicitement, puifque les félicitations de la Caroline & de la Georgie précédoient immédiatement l'affurance de foutenir toutes les mefures qui feroient néceffaires pour le maintien des droits effentiels de l'Angleterre. Il échappa

Milord Germaine de dire que fi on vouloit accorder l'indépendance à l'Amérique, on feroit für de traiter avec elle, & qu'il ne falloit plus comp ter qu'on la foumettroit, mais qu'il efpéroit bien la regagner en ne négligeant rien pour la soumet tre. Cette déclaration lui valut un compliment d'un des Membres de l'Oppofition (le Colonel Hartley) qui lui rappella le tems où il avoit infifté pour qu'on réduisît l'Amérique à une foumiffion abfolue & fans conditions. Un autre Membre du même parti prit la liberté d'observer à ce Miniftre, que peut-être il fe flattoit vainement aujourd'hui d'affranchir l'Amérique du prétendu joug de la France, & il le pria de fe fouvenir que dans chaque feffion il s'étoit flatté de l'espoir de délivrer l'Amérique de la tyrannie du Congrès. L'Amiral Keppel ne laiffa pas tomber la promeffe que fir le même Miniftre, que l'année prochaine l'Angleterre auroit à la mer une armée navale fupérieure à tout ce qu'elle avoit pu encore avoir de forces dans cette guerre ou dans la précédente. C'est ce que j'ofe nier, dit haus tement M. Keppel, je fouhaite que nous ayons des forces égales à celles de la guerre dernière, mais pour fupérieures, cela n'eft pas poffible. Le résultat de ces débats eft que le Miniftère a déja fait deux pas pour le rendre au vou de l'Oppofition contre lequel il lutte depuis fi long-tems. L'unven ce qu'il reconnoît que l'Amérique ne peut être fub, juguée; l'autre, en ce qu'il alloue la légitimité de fon attachement à la France, & défefpère de l'en féparer. Il lui en refte un feul à faire, c'eft de ceffer au plutôt cette cruelle & inutile guerre, pour profiter d'un refte d'affection nationale dans les Américains, & faire avec eux & leurs alliés un traité plus avantageux qu'il ne fera poffible quand les dernières reffources de l'Angleterre en argent & en hommes feront épuilées, & qu'elle aura elle même anéanti tous les fupports de l'ancienne confi. dération dont elle a joui en Europe.

Il paroît d'après les liftes de la Chambre des Communes que du nombre des Membres de cette Chambre qui, dans le précédent Parlement, votoient régulièrement avec le premier Miniftre, on en a élu de nouveau 222, & qu'il n'y a que 184 Membres de l'Opposition qui l'aient été. Il a vaqués places depuis l'Election générale; & il faut en faire refaire une encore dans 15 endroits où l'on a choisi un représentant déja nommé ailleurs. On faura bientôt fi elle fera en faveur de l'Oppofition.

» La première partie de la feance du 7, roula fur divers changemens à faire dans la manière de régler les Elections conteftées. M. Dunning proposa d'en faire trois claffes, la première des Elections de deux fujets pour une feule place, la feconde des Elections d'un même fujer pour deux places, & la troisième de celles contre lefquelles des Candidats qui n'avoient pas eu la pluralité des voix croyoient pouvoir reclamer. Cette méthode adoptée, il fut préfenté douze pétitions de la première classe, dont trois feront jugées avant les premièrs vacations de fêtes, & les autres pafferont fucceffivement à l'examen de la Chambre les Mardi & Mercredi de chaque femaine. M. Fox pria la Chambre de permettre qu'il le fit expliquer par Milord Germaine, une affertion de ce Lord dans fon difcours du 6, à laquelle il n'avoit ceflé de rêver depuis. » Ce Lord »nous a dit que, fi nous voulions allouer aux » Américains l'indépendance, nous pourrions traiter » demain avec eux. Entend-il que l'Amérique trai, ≫ teroit à cette feule condition, fans la participation » ou l'intervention de la France? Si telles font les

difpofitions de l'Amérique, c'eft la meilleure nouvelle qui foit arrivée ici depuis long-tems, &

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