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vée des fubfides. On prétend que leur plan eft celui-ci.

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» Après avoir réglé la taille des terres, ainfi que les droits fur la drêche, conftaté le fond d'amortiffement, articles qui fourniront au-delà de millions, perçu les millions de la Compagnie des Indes, & levé trois millions par billets d'échiquier on fe procurera le refte des fonds nécessaires, non par un emprunt onéreux femblable aux précédens, mais en faifant autorifer la Trésorerie à emprunter dix millions en petites fommes de 100, de so & de 25 liv. fterl. às pour cent d'intérêt, recevables à la Douane, à la caiffe, ainfi qu'aux autres Bureaux d'impôts. On ne dit pas encore fur quelle hypothèque fera áfluré ce nouvel emprunt, ni par quel moyen le Gouvernement fe procurera enfuite des fonds effectifs que ces billets représenteront, & qui devront être alloués par lui à ces Bureaux forfqu'au lieu de verfer dans le Trésor de la Nation des espèces ou des valeurs en circulation, ils n'y porteront que des papiers, qu'on ne devra plus confidérer que comme des acquits. Cette opération, fi elle a licu, fera que le Parlement n'aura réellement que 4 à 500 mille liv. fterl. à trouver pour

fournir à l'entretien de cette nouvelle création mais les difficultés fur les fonds effectifs ne fubfiftent pas moins ce.

"La négociation entre le Gouvernement & la Compagnie des Indes n'eft point terminée. Les Miniftres font convaincus qu'il eft impoffible d'ob tenir d'elle une fomme plus forte pour les fubfides de l'année préfente. Les coffres de la Compagnie font épuifés; fon ambition dans 1 Inde lui a acquis d'immenfes territoires, fans aucune augmentation de revenu. Ses dépenfes fe multiplieront encore par fes folles conquêtes, & elle s'engagera dans de nouvelles guerres dont elle ne tirerà aucun profit & qui au contraire lui feront un tort infini. La

Compagnie ne peut donc pas, fi elle confulte fes intérêts, adhérer à la demande des Miniftres & prêter un million & demi à un pour cent, encore moins donner un Capital, Qu'en résultera-t-il ? C'eft que le Lord North s'il ne peut pas parvenir a déterminer les Gens à foufcrire pour le nouvel emprunt, fera obligé de fe retirer du ministère & de remettre les rênes du Gouvernement en d'autres mains ".

A l'occafion de la promotion nombreuse que le Roi a faite dernièrement dans la Marine, on a mis dans un de nos papiers le tableau fuivant.

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» En 1725, nous n'avions que huit Amiraux, favoir: Un Vice-Amiral de la Grande-Bretagne, le Comte de Berkley, qui étoit auffi premier Lord de l'Amirauté. Un Contre-Amiral de la GrandeBretagne, le Lord Torrington. Un Amiral de la Blanche, le Chevalier John Jennings, auffi Lord de l'Amiranté. Un Amiral de la Bleue, le Chevalier John Norris, auffi Lord de l'Amirauté. Un ViceAmiral de la Rouge, le Chevalier Charles Wager, auffi Lord de l'Amirauté. Un Vice - Amiral de la Bleue, Francis Hozier. Un Contre - Amiral de la Rouge, Edward Hopfon. Et un Vice-Amiral de la Bleue, le Chevalier George Walton; & notre Marine confiftoit alors en 118 vaiffeaux de ligne, 56 frégates & 31 vaiffeaux de moindre force.

Nous avons aujourd'hui. Un Amiral de la Flotte. Huit Amiraux de la Blanche. Huit Amiraux de la Bleue. Huit Vice-Amiraux de la Rouge. Dix Vice-Amiraux de la Blanche. Sept Vice - Amiraux de la Bleue. Huit Contre- Amiraux de la Rouge, Cinq Contre-Amiraux de la Blanche. Et fix ContreAmiraux de la Bleue. En tout 61 Officiers de Pavillons, outre les Contre-Amiraux à demi paye (appellés Amiraux-Jaunes) qui font au nombre de 23,

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& dont la demi-paye à 17 f. 6 d. par jour faie une fomme annuelle de 6068 I. 2 f. 6 d. «. ÉTATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE sept.

De Bofton, le 20 Août. Nous attendons avec impatience des nouvelles de RhodeInland, & des opérations de l'armée Françoise réunie à celle du Général Washington. Tout nous fait efpérer qu'elles feront fatisfaifantes.

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La Gazette de Penfylvanie, du 8 de ce mois contient l'adreffe fuivante du Confeil fuprême, exécutif de cet état aux habitans.

Amis & Concitoyens, lorfque nous prîmes la réfolution de réfifter aux ufurpations tyranniques de la Grande-Bretagne, & de la combattre aux champs de Mars comme ennemie, plutôt que de nous foumettre à fa domination illégale, l'Univers contempla notre fermeté avec une furprise mêlée d'admiration, & rendant hommage à la juf tice de notre caufe, ainsi qu'à l'intrépidité avec laquelle nous la foutenions, il trembla pour l'évènement. D'un côté la Grande-Bretagne, parvenue au faîte de la gloire, maitreffe de l'Océan, puiffante par fes armes, liée par l'amitié ou par des traités avec toutes les nations de l'Europe; de l'autre, l'Amérique fans amis dont elle pût recevoir des confeils, fans alliés dont elle attendît du secours, fans expérience dans les armes dénuée de fonds, de reffources; telle étoit Pinégalité qui fe trouvoit entre les deux Nations; elle parut fi grande que l'ef poir de jouir long-temps des douceurs de la liberté, joint à la confidération qui prête des charmes à la mort, lorsqu'on la compare à l'esclavage, pouvoit feul juftifier le parti que nous prîmes. Nous recom mandant à celui qui règle l'Univers, & pleins de confiance dans la bonté de notre caufe, nous nous

déterminâmes à en appeller aux armes: il s'agiffoit' de voler au fervice de la liberté. A fa voix, nous bravâmes les difficultés, les dangers, nous cûmes la noble audace de compter pour rien la difparité de forces, & nous prîmes la téfolution de foutenir notre caufe, en la défendant : l'amour de la liberté & d'un gouvernement égal nous infpira cette réfolution. En effet, fuccomber en combattant pour une cause fi glorieuse, étoit une fin digne des hommes libres qui fe portoient à cette extrémité : c'étoit enfuite à celui qui dirige les confeils des humains, qu'il appartenoit de récompenser pleinement cet effort généreux. A cette époque, notre ambition eût été fatisfaite si nous euffions obtenu le redreffement de nos griefs & la révocation de quelques actes du Parlement qui nous donnoient de l'ombrage; mais les décrets de l'Eternel nous appelloient à la gloire & à l'empire, fa volonté étoit de nous ti rer de l'humble état de dépendance qui nous afferviffoit à une Inle éloignée de l'Atlantique, pour nous affigner un rang parmi les Nations. Sous la conduite & la direction immédiate, nous avons fait avorter les efforts les plus vigoureux, les plus affidus des armées les mieux difciplinées, les mieux commandées, les plus formidables; nous avons humilié, au delà de toute idée humaine, au-delà même de ce que nous avions pu espérer de plus flatteur, la Nation la plus hautaine, la plus orgueilleufe de l'Europe. Pour mettre à jamais un terme à fon infolence, à fa puiffance, à fes cruautés, il ne nous refte plus à faire qu'un vigoureux effort. arrivé où une paix honorable doit être le vœu le plus ardent de quiconque eft ami du bonheur du genre humain; la guerre a été conduite, de la part de l'ennemi, de manière à convaincre ses adhérens les plus obstinés, que quiconque fe propose de réfider en Amérique, doit concourir à maintenir fon indépendance; mais pour parvenir à ces fins defirables, il faut commencer par purger ces Etats de

Le tems eft

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L'ennemi. On nous a fouvent amufé de la perfpective d'une paix prochaine. Les commotions furveRues en Irlande, les comités d'affociation formés en Angleterre, & les fentimens favorables qu'entretiennent pour nous les puiffances de l'Europe, nous ont été préfentés comme autant de préfages précurfeurs de cet heureux évènement; mais il devroit être gravé dans le cœur de tout Américain, que F'orgueil, l'entêtement & l'efprit vindicatif de la Puiffance à laquelle nous avons affaire, ne nous accorderont jamais une paix qui mérite d'être ассерtée, tant quelle pourra fe conferver un feul pofte dans notre pays, ou l'ombre d'une armée parmi nous. La fureur de dominer, l'espoir de femer la divifion, les faux avis qu'elle reçoit de ceux qui font mal intentionnés pour nous, la rapacité de fes troupes la détermineront à chercher encore des renforts, & à tenter du moins de prolonger la guerre. Voulons-nous la forcer à la paix balayons fes ar mées de deffus la furface du Continent, alors la folie britannique même ne pourra plus former l'espoir de les remplacer. On doit regarder comme fuperflu tout ce que l'on pourroit dire aujourd'hui pour animer des hommes qui, dans les moments froids d'une délibération niodérée, ont déja engagé leurs vies, leur fortune & leur honneur facré, à des hommes qui en appellant au ciel de la justice de leur caufe, de la droiture de leurs intentions, de la fermeté de leurs réfolutions, ont tiré l'épée pour la défense de leur liberté. Cependant comme à aucune époque de la guerre il n'a jamais exifté de motifs qui demandaffent d'une manière fi preffante qu'aujourd'hui tout le développement poffible de la vigueur & de l'activité : comme jamais la combi naifon des circonftances n'a offert une perspective fi glorieufe, nous avons cru dans une occafion d'un fi haut intérêt, devoir vous adreffer quelques réflexions. Nos ennemis ayant abandonné depuis

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long-tems

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