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leur. Le Roi s'étant rendu dans la première; & ayant pris place fur fon trône, les Nonces lui envoyèrent une députation pour lui annoncer l'élection du Maréchal, & S. M. envoya trois Sénateurs pour les complimenter & les prier de fe réunir avec leur Maréchal au Sénat. Cela eut lieu vers midi; le nouveau Maréchal prononça un difcours à cette occafion; l'assemblée après avoir baifé la main du Roi, se sépara à deux heures.

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La Diète s'eft occupée enfuite de l'arrangement d'un nouveau Confeil permanent : les difficultés que cette affaire a occafion-nées feront, à ce que l'on efpère, applanies aujourd'hui. On dit que le Prince Sapieha, Général d'Artillerie de Lithuanie fera revêtu de la dignité de Maréchal de ce Tribunal. Les Délégués qui doivent former la commiflion chargée de faire l'examen de tout ce que le Confeil permanent a fait depuis la dernière Diète, sont déjà

nommés.

Il eft maintenant certain que les troupes Ruffes ont reçu de Pétersbourg l'ordre de quitter ce Royaume; on ne croit pas cependant qu'elles fe mettent en marche avant que la Diète ait terminé fes féances. On compte que leur départ caufera à ce Royaume une perte annuelle de 100,000 ducats, que ces troupes dépenfoient pour leur confommation en vivres, & autres articles que nous leur fourniffions.

ALLEMAGNE,

De VIENNE, le 10 Octobre.

L'IMPERATRICE - REINE a quitté aujour d'hui le Château de Schonbrun, où S. M. fe trouvoit avec les Archiducheffes MarieAnne & Elifabeth; elle eft revenue dans cette Capitale, où toute la Cour paffera l'automne & l'hiver.

On affure que la cargaison du vaiffeau le Prince de Kaunitz, venant de la Chine, & arrivé à Trieste, eft fi riche que les inté reffés gagneront 40 pour cent. La fociété qu'ils forment eft compofée, pour la plus grande partie, de perfonnes établies à Anvers, & dans d'autres places des Pays-Bas. Son fonds eft de 6 millions de florins. Depuis quelque tems cette fociété follicite un octroi; mais la Cour ne s'eft point encore expliquée fur ce fujer. On affure que l'Empereur a déclaré qu'il ne fera connoître fa volonté qu'après le retour des deux bâtimens que le fieur Boltz & fa Société ont expédiés pour les Indes, & dont on attend le retour à Triefte ou à Livourne dans trois ou quatre femaines. En attendant, on équipe deux autres bâtimens qui pourront encore entreprendre le voyage des Indes avant la fin de cette année.

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De HAMBOURG, le 17 Octobre. On écrit d'Elfeneur que le vaiffeau de guerre Danois le Mars, commandé par le Capitaine Lutken eft arrivé le 6 de ce mois à Flaftrand en Jutland, & qu'après y avoir débarqué les quatre enfans du feu Duc Antoine Ulric de Brunswick, il a remis à la voile, & eft arrivé le lendemain après-midi à trois milles d'Elfeneur. Ces illuftres enfans, qui font deux Princes & deux Princeffes, ont une fuite de vingt-fept perfonnes, y compris les Gentilshommes & les Dames qui fort auprès d'eux. Ils ont apporté avec eux beaucoup d'or & d'argent, ainfi que des effets précieux. L'Officier qui les a conduits d'Archangel à Bergen, a reçu un préfent de 3000 roubles. La penfion de 40,000 roubles qui leur avoit été affignée, leur eft continuée, & le fera tant qu'il y aura un rejetton de cette illuftre famille. L'une des Princeffes a écrit à la Reine de Danemarck une lettre datée de Bergen en Norwege fait beaucoup de plaifir à S. M.

qui a

Les lettres de Lubeck portent que le Roi de Suède y arriva le 11 de ce mois à quatre heures du matin; S. M. dîna chez le Duc d'Oldenbourg, Prince-Evêque de cette Ville, qui lui rendit vifite l'après-midi. Le lendemain elle a vu la bibliothèque publique, où l'on conferve l'habit que portoit Guftave I, lorsqu'il arriva à Lubeck le

30 Septembre 1519; elle partit enfuite à une heure après-midi, au bruit du canon continuant fon voyage fur Travemunde, d'où elle paffera par mer en Suède.

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On apprend journellement de triftes nouvelles des dommages caufés fur mer par les dernières tempêtes. Trois navires de guerre Suédois qui fe trouvoient à la voile dans la Baltique, ont été obligés de retourner à Carlshaven. Le vaiffeau que montoit le Commandant, avoit perdu tous fes mâts, & un autre, fon mât de beaupré. Les fix autres navires de guerre de la même Nation, équipés en dernier lieu, & qui étoient auffi en mer, ont été forcés également par les gros tems de rentrer dans le port de Carlfcron.

Sidi Hadgi Abdrahman, Aga, envoyé de Tripoli, qui a rempli une commiffion en Suède & en Danemarck, eft arrivé dans cette Ville. On dit qu'il a pris un paffe-port du Miniftre de la République des ProvincesUnies, dans le deffein de retourner par la Hollande & la France, à Tripoli. Sa fuite confifte en fept perfonnes.

ITALIE.

De LIVOURNE, le 8 Octobre.

DES avis reçus de différens endroits, nous annoncent l'arrivée prochaine, de l'efcadre Ruffe qui doit hiverner dans ce port.

On mande des ifles d'Eres que l'arme

ment de la République de Gênes contre les corfaires Barbarefques, a été obligé de s'y arrêter & d'entrer dans la rivière du Ponent à caufe du mauvais tems.

Les lettres de Rome portent que le Pape a continué encore pour 3 mois les Confervateurs de la ville, dont le terme alloit expirer. Le, trifte avis de la mort du Prince Victor Amédée de Carignan, a suspendu le départ de D. Philippe Colonna, GrandConnérable du Royaume des deux Siciles', qui devoit fe rendre à Turin pour y époufer la Princeffe Catherine-Louife, fœur du Princé défunt.

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On écrit de Naples qu'on y a arrêté encore depuis peu un Franc - Maçon dont la dépofition a occafionné l'emprisonnement de plufieurs autres; on attend quelle fera l'iffue de cette affaire; on en augure bien, puifque l'on fait que celle du Confeiller Pallante refte fufpendue. La févérité de quelques Gouvernemens du Midi contre cette fociété, paroît un peu extraordinaire à ceux qui la comparent avec la protection qui lui eft accordée dans le Nord, où les Princes ne dédaignent pas d'en devenir Membres en prenant le titre de Grands Maîtres, & où les Rois honorent quelquefois les Affemblées de leur prefence.

Des lettres de Reggio en Calabre, portent qu'on a effuyé dans ces contrées des inondations effrayaiites qui ont emporté des maifons, des métairies, des plantaas

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