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la Mufique du Roi; l'Evêque de Caftres officia Pontificalement & la Comteffe de Berchigny fit la quête. L'après-midi la Cour affifta aux Vêpres & au Sermon, qui fut prononcé par l'Abbé Rouffeau, Prédicateur ordinaire du Roi, Vicaire-Général d'Alby. Le foir LL. MM. foupèrent à leur grand couvert, & les Muficiens du Roi exécutèrent plufieurs fymphonies fous la conduite de M. Girouft, Surintendant de la Mufique en furvivance de M. de Buri.

De PARIS, le 7 Novembre.

LES coups de vent que l'on a effuyés fur mer dans le commencement du mois dernier, ont fait craindre que M. de Guichen n'en eût éprouvé auffi quelques-uns; des lettres de Rochefort, en date du 27 Septembre, ont confirmé ces craintes.

» Hier Y lit-on, il vint mouiller à l'Ile d'Aix un brigantin commandé par un Capitaine Provençal, forti du Cap le 14, avec M. de Guichen. Le Capitaine rapporte que le convoi compofé de 22 vaiffeaux & d'environ 130 navires marchands, fut pris du calme vers le 37me degré de latitude & le 40me de longitude, méridien de Paris, & enfuite tourmenté par quelques coups de vent qui les féparèrent, lui douzième, de la flotte, dans la nuit du 18 au 19 Septembre. Ce brigantin a effuyé depuis. d'autres tourmentes qui l'ont éloigné des navires avec lefquels il naviguoit. Ce Capitaine eft perfuadé que le convoi qui eft en trois divifions aux ordres de MM, de Guichen, de Sade & de la Motte-Piquet doit fe rendre la premiere à Cadix avec tous les navires de Marfeille, la deuxieme à Bordeaux, & la troifieme à Nantes «.

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Des avis poftérieurs ont confirmé le rapport de ce Capitaine. Le Ministère a été informé auffi que la frégate l'Iphigé nie, commandée par M. de Kerfaint, venant de la Martinique en 28 jours de traverfée, eft auffi arrivée dans le même port de Rochefort; cette frégate a rencontré fur fa route l'Amiral Rodney, faifant voile vers Halifax, à ce qu'elle a pu juger elle a reconnu l'Amiral Anglois au nombre des vaiffeaux de ligne qu'il conduifoit avec lui. Elle a échangé en même tems quelques coups de canon avec une frégate ennemie, qu'elle n'a ofé pourfuivre de crainte de tomber dans la flotte.

Les lettres de Cadix, en date du 13, ne font mention que de l'activité avec laquelle M. le Comte d'Estaing travaille à l'approvi→ fionnement de fa flotte, pour la mettre en état de fortir auffi-tôt que M. de Guichen paroîtra.

On dit qu'un courier extraordinaire, arrivé de Madrid avec des dépêches de la Cour, a apporté la nouvelle que 14 navires Ang glois, chargés de vivres & de raffraîchiffemens de toute efpèce, ont attendu fur la côte de Portugal à Lagos, près du Cap St-Vincent, le premier coup de vent d'oueft, & qu'ils en ont profité pour s'approcher de Gibraltar: le vent & la nuit les ont fi bien favorifés que le Chef-d'efcadre Bar-' celo n'en a pu intercepter que deux; & Gibraltar en a vu 12 mouiller dans fa rade. ds

Des avis moins certains font prendre à la divifion de M. de Marin is vaiffeaux, venant de Terre-Neuve, fur 27 dont la flotte étoit compofée; mais cette nouvelle eft encore fort douteufe.

On n'apprend rien de nouveau de Breft: les régimens d'Orléans & de la Sarre, en garnifon dans cette Ville, ont reçu ordre de fe rendre le premier à Poitiers & l'autre à Toul & à Verdun.

M. de Marchais, Intendant de Rochefort, étant mort, va, dit-on, être remplacé par M. de la Faiffole de Villeblanche Commiffaire ordonnateur au port de Breft.

On écrit de Nantes qu'un corfaire Anglois ayant échoué fur la côte, a été fecouru par un chaffe-marée qui eft parvenu à le fauver & à l'amener dans le port; cette prife lui fera certainement adjugée.

En parlant dans un de nos précédens journaux des transports par terre des pièces de mâture de Hollande fous la direction de M. de la Gatinerie, Ingénieur-Conftructeur de la Marine, nous avons dit qu'il n'en coûteroit guère plus cher que par mer: nous devons rectifier cette affertion d'après des mémoires exacts, & fur lefquels on peut com

pter.

Plufieurs raisons particulières, nous marquet-on, nous défendent d'entrer dans les détails de ce qu'il en coûte pour conduire d'Amfterdam à Nantes par l'intérieur du Royaume, des transports de cette nature; mais on peut affurer que la Marine &

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Etat y trouvent de grands avantages du côté de la fûreté & de l'économie : ce font les motifs qui ont déterminé M. de la Gatinerie à préfenter le plan de la route que fuivent les mâts. De fimples réflexions démontrent la vérité avancée ici. Sans avoir les données qui conduisent au résultat de la dépenfe, on peut voir qu'il eft néceffaire d'entretenir des forces dans la Manche pour fe procu rer des approvifionnemens du Nord. Or, ces forces font très-difpendieufes, & peuvent être employées plus avantageufement, puifqu'elles ne font pas néceffaires pour l'opération de M. de la Garinerie. -L'emploi des bâtimens neutres fait paffer l'argent du Royaume dans des mains étrangères. En faifant ufage au contraire des communications intérieures, le prix du transport refte dans le pays, contribue au bien-être des fujets, & entretient l'émulation & l'activité. Ce bénéfice est réel. Le Miniftre qu'on vient de perdre, déterminé par cette confidération, avoit ordonné un effai qui a réuffi au delà de toute efpérance. Le tems à employer eft indéterminé par mer, & peut être calculé en fuivant la route tracée. Il importe peu d'ailleurs qu'il foit plus long, il fuffit d'en avoir affez pour approvifionner les ports. Il eft bon qu que le Public, dont les yeux font toujours ouverts fur des opérations nouvelles, ne foit pas dans l'erreur, en calculant que le transport par l'intérieur du Royaume, coûte plus que par mer; il eft dans le fait moins difpendieux. Il eft certain que la comparaifon du prix par l'une ou l'autre voie, ne permet pas de balancer à choisir celle de l'intérieur; l'Entrepreneur fe trouvera fort riche avec le bénéfice. Il feroit à fouhaiter que M. Romberg fût dans l'intention d'exécuter la communication de l'Efcaut avec la rivière d'Oife; il pourra y contribuer, mais le projet est trop vaste pour un Négociant «<.

L'Intendant de Valenciennes a fait depurs peu des difpofitions, & rendu une Ordonnance dictée par la fageffe & l'humanité pour prévenir les crimes qu'on ne commet que trop fouvent à l'égard des enfans trouvés. La lettre fuivante donne des éclairciffemens fur ce Règlement intéréffant, & fur les évènemens qui l'ont caufé.

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...

» Il n'eft malheureufement que trop vrai que le Magiftrat de cette Ville inftruit un procès contre des particuliers habitués de porter à Paris des enfans nouveaux nés, & foupçonnés de laiffer péir par une barbarie inouie les malheureux fruits du libertinage confiés à leurs foins par leurs auteurs, pour écarter les témoins de leur honte & de leur débauche; ce procès doit traîner en longueur. Tout ce que je puis en dire pour le moment, c'eft que dans le courant du mois de Janvier dernier, le Magiftrat informé de la barbarie du nommé. fit rendre plainte par le Prévôt le Comte, & qu'en conféquence il fut nommé un Echevin-Commiffaire pour faire des perqui fitions. Ce dernier s'étant rendu au domicile de la femme. y a trouvé quatre enfans nouveaux més prefque mourans, un cinquième mort depuis deux jours, un fixième depuis trois, que la femme. avoit fait porter chez fa fille. Recherches faites dans la cave & dans le grenier, on a trouvé des offemens dans des tas de cendres. On a pareillement trouvé dans la maifon de cette femme deux filles étrangères & enceintes. La femme..

...

fa fille & les deux étrangères ont été conduites en prifon, & peu de jours après le mari a été arrêté. Telle eft l'origine de ce procès criminel. La nouvelle de cet évènement répandue auffi - tôt dans la ville, y a excité la plus vive indignation. M. de Senac de Meilhan, qui s'occupoit déjà de la res cherche des moyens d'aflurer le fort des enfans

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