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» bois facré, fa femme & fes enfans. » On ne connoît alors de combats, que » ceux que l'amour excite; une porte » forcée, des cheveux arrachés, voilà » ce qui provoque alors les plaintes » d'une amante. Des larmes coulent fur » fes joues meurtries; mais cette vio»lence en arrache bien-tôt au barbare qui ofa vaincre à ce prix. L'amour fe place entre les deux amans, & leur fuggère toutes les paroles qui doivent » irriter & fomenter leur défunion ».

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M. de Lonchamps annonce, dans fon Difcours préliminaire, qu'il ne traduira point Catulle; & il en donne pour raifons la trop grande obfcènité de ce Poëte, le genre de fes beautés qui tiennent trop à la Langue latine, pour qu'il foit poffible de les faire paffer dans un autre idiôme; & l'obfcurité que produifent fes allufions fréquentes à des anecdotes ignorées aujourd'hui, & qui l'étoient peut-être même de la plupart de fes Contemporains.

Cette traduction fait honneur à M. de Lonchamps, comme Traducteur & comme Écrivain. Les notes dont elle eft accompagnée, font pleines d'érudition & de goût. On doit aufli des élo

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ges à l'art avec lequel il a fu jeter un voile fur les endroits trop licencieux de fon original.

Bibliothèque des Amans, Odes éroti ques, par M. Sylvain Maréchal. A Gnide; & fe trouve à Paris, chez la veuve Duchefne, Libraire, au Temple du Goût, 1 vol. petit in-1 2, avec un frontifpice gravé.

L'Auteur de cet agréable Recueil l'a confacré tout entier, comme on peut en juger par le titre, à célébrer les jeux de l'amour. I annonce luimême, dans fa Préface, quels font les Poëtes érotiques de l'antiquité qu'il s'eft propofés pour modèles. « Mânes du voluptueux Anacréon, de la brû lante Sapho, du tendre Tibulle, fi » vous êtes fenfibles encore à ce qui » fe paffe dans un monde que vous avez embelli, tous les échos folitaires tépètent vos douces chanfons; à la fin de nos jolis foupers, fur nos théâtres bruyans, au fond de l'alcove mysté»rieufe; par- tour, jufques dans » nos hameaux, & fur les lèvres de » nos pastourelles, vos charmans cou

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plets hâtent l'heure du Berger. Les » amans délicats vous doivent leur fé>> licité. Puiffiez-vous avoir tranfinis le » feu de votre veine dans le cœur de » votre imitatear fidèle; afin que fes » vers, ouvrage du fentiment, foient placés, après vous, dans la mémoire » tendre de nos Bergères, ou fur le » même rayon, dans la Bibliothèque » peu nombreufe des véritables amans ». Plufieurs des Odes érotiques de M. Maréchal, font dignes de juflifier fon vœu il y en a même quelques-unes que les Poëtes qu'il invoque, n'auroient peut être pas défavouées. Elles ont le ftyle naturel & agréable, plein de douceur & de molleffe, qui doit caractérifer ce genre de Poéfie, dont l'aimable Anacréon, qui lui a donné fon nom, a été le plus parfait modèle. On lira, avec plaifir, l'Ode XV. du premier Livre de M. Maréchal, intitulée : Thémire infidelle.

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:

Bofquets enchanteurs, où ma Belle-
Jura de m'aimer conftamment;

Ma Belle a rompu fon ferment,

Vous n'avez point changé comme elle :
Les mêmes fleurs naiffent toujours

Sous votre épais & doux ombrage;
Plus légère que le feuillage,
Ma Thémire a changé d'amours.

Oifeaux! vous n'avez qu'un ramage
Pour vous exprimer votre ardeur;
Ma Thémire auffi n'a qu'un cœur,
Mais ce cœur a double langage:
A répéter tous les difcours,
Tu te plaifois, écho fidèle!
Répète mes foupirs; ma Belle
Porte ailleurs les mêmes amours.

Toi, voluptueufe fougère,
Témoin difcret de nos plaifirs,
Tu renais envain; mes defirs
Ne font plus ceux de ma Bergère :
Tu pourfuis conftamment ton cours
Ruiffeau fidèle à ton rivage;
Moins belle encore que volage,
Ma Thémire a changé d'amours.

Tout eft ftable dans la Nature;
Rien n'eft fujet au changement
Ma Thémire en fait l'ornement,
Pourquoi feule eft-elle parjure?
Ils font donc paffés, mes beaux jours
Ma Thémire a rompu leur chaînes

Amour, change-toi donc en haine,
Ma Thémire a changé d'amours,

L'Ode fuivante, adressée à une femme Bel-Efprit, eft ingénieufe & piquante.

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Sur les bancs poudreux de l'école,
Non, je n'aimerois pas te voir,
Dans les volumes de Barthole,
Puifer un pénible savoir.

Ne vante pas tant la fcience,
Eve fait ce qu'elle a coûté ;
Il est une aimable ignorance
Qui fied bien mieux à la beauté.

La Beauté fouvent n'eft favante,
Hélas ! qu'aux dépens de ton cœur :
Qu'une Agnès eft intéreffante!
On préfère à tout fa candeur.

De tous les Arts, Pallas eft mère ;
Pallas pourtant n'eut pas le prix :
Vénus, qui ne favoit que plaire,
Le reçut des mains de Pâris.

Les neuf fœurs font encor pucelles
Malgré leurs fublimes efprits:

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