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Sur fes courfiers fumans fe croit encor penché; L'Amant fait les lareins, le Marchand fon com

merce,

Chacun avec ardeur dans fon genre s'exerce;
Erle Buveur, qu'abuse un fidèle fommeil,
Boit déjà les flacons gardés pour fon réveil.
Moi, qui de l'art des vers eut toujours la manie,
L'œil à peine fermé, je rêve poësie.

En fonge, l'autre nuit, de l'Olympe écouté,
Je récitois mes vers : il étoit enchanté.

Un fonge flatte, en tout il ne faut pas le croire ;
Du vainqueur des Titans je célébrois la gloire,
Et le brillant accueil que lui firent les Dieux,
Quand des fils de la terre il eut vengé les cieux..
Que la vérité fuit de bien près le menfonge!
Je vois en ce moment réaliser mon fonge.
Je chante Honorius, & fes brillans exploits,
D'une oreille attentive il écoute ma voix;
Son palais eft l'Olympe, & les Dieux qu'on adore,.
Auprès d'Honorius je les retrouve encore.
Le fommeil m'offroit-il rien de plus gracieux ?
Ce que je vois fur terre égale au moins les cieux..
Par M. le Métayer.

HENRI IV & L'AMBASSADEUR

D'ESPAGNE..

UN Roidont les vertus ont l'eftime publique, Sans rifquer pour la gloire, avec tous communi

que,

Méprife ces dehors gênans, pleins de hauteur, A des Princes communs tenant lieu de grandeur.. Tel fut le grand Henri, délices de la France, Fameux par la candeur comme par sa vaillance:: Teleft ce jeune Roi, l'un de fes descendans. Louis, dont la sagesse a devancé les ans,

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Un jour l'Ambaffadeur de la fière Ibérie,
Sondoit Henri le Grand fur l'humeur, le génie
Des trois Grands qui tenoient les rênes de l'Erat „
Pour qu'au ton de chacun le fien s'accommodât.
Tous trois, dit le Monarque, à l'instant vont
paroître ;

Leurs propos, mieux que moi, vous les feront

connoître..

Le Chef de la juftice arriva le premier..
Sillery, dit le Roi, vigilant Chancelier,.
De qui fans doute à tout s'étend la prévoyance,

Je crois ce vieux lambris, de gothique ordonnance,,

Prêt à crouler; voyez, tirez-moi d'embarras.-
Ah! Sire, excufez-moi, je fuis neuf en tel cas;
Combinez gravement le danger, la dépense;
Qu'enfuite les Experts prononcent leur fentence.

Villeroy, d'un efprit plus flexible & moins lent,
Auprès du vaillant Prince eft admis à l'inftant.
Je crains, lui dit Henri, que ce lambris antique
Ne nous écrase un jour de fon poids magnifique;
Il faudroit l'enlever.-Le rifque eft effrayant,
Répondit Villeroy, (fans le voir autrement)
Sire, on doit admirer votre rare prudence.

Le Préfident Janin termina la féance.
Nous allons, dit le Roi, périr fous ce plancher,
Sa vétufté m'effraye; il faudroit le changer.
Janin, dont le coup-d'œil fage & plein de fineffe,
Savoit juger de tout avec goût & jufteffe,

N'apperçoit nul danger.

Je cherche, Sire,

envain

Les défauts du lambris, je le trouve encor fain.. Mais ces crevaffes-là qui figurent un crible, Montrent, fi j'ai des yeux, un péril bien terrible Dormez, Sire, en repos: allez, ce plancher-là, Tout vieux qu'il vous paroît, plus que vous durera..

Les Miniftres partis, le Roi, par complaifance,

Avec l'Ibère ainfi renoua conférence:

Ces gens, d'un zèle égal, en leur ton différent,.
A vous, ainfi qu'à moi, font connus à préfent.
Silleri, formalifte & d'humeur flegmatique,
En les graves avis fuit un plan méthodique ;
Il ne fait ce qu'il veut, fa lenteur me confond:
On radote fouvent pour avoir trop raison.
Si l'on croit Villeroy, je fuis la raifon même;
Paroiffant d'un flatteur adopter le fyftême,
Son amour pour fon Prince eft un voile enchanteur
Qui le montre à fes yeux incapable d'erreur.
Le principe eft très-beau ; mais il faut qu'il foit:
jufte :

L'encens ne peut changer un Tibère en Augufte.
Janin, franc & fubtil, ne me flatte fur rien,
Me dit tout ce qu'il penfe, & penfe toujours bien ;
Il m'offre des confeils au lieu d'encens frivole..
Un Roi de fes Sujets ne peut être l'idole,
Si, rebelle aux confeils, entier dans fon avis,
Il répugne à s'ouvrir à de fages amis:

Les meilleurs ont fouvent l'enveloppe un pet dure;

Mais j'y vois un creufet où notre ame s'épure.
Les caprices du fort, qu'on me vit effuyer,
M'ont rendu des humains chaque ton familier.
Le ton libre est un droit qu'ont acquis, par leur

zèle,

Les Grands dont vous vouliez une efquiffe fidelle. Mais fachez qu'oppofés pour l'humeur & les traits, L'amour du Souverain réunit les Français.

Par M. Flandy.

A MADAME M...

MON ESSAI ou MA FRÉNÉSIE.

D'HYPOCRINE ou de Calistie

Quand j'aurois par hafard bu quelques gouttes. d'eau,

Je ne pourrois, je crois, fentir en mon cerveau
Un plus puiffant attrait pour la Métromanie;
Découvre-moi la caufe, Aglaé, je te prie,
De ce phénomène fecret

Qui trouble ma philofophie
Et tient ma raison en arrêt...
Seroit-ce un transport frénétique
Qui fe feroit en moi foudain manifefté?
Ou bien de l'Hélicon quelque Divinité,
Projettant d'eflayer ma veine poétique,
M'auroit-elle foufflé ce grain métromanique
Pour chaffer ma timidité?

Quoi qu'il en fait, je cède au moteur qui m'engages,
Peut-être, que fait-on, émane-t-il des cieux,

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