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Moins favantes, nos immortelles

Auroient pu trouver des maris.

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Le fecond vers de cette Ode: Non, je n'aimerois pas te voir, renferme une faute contre la langue, il falloit : Je n'aimerois pas à te voir. Nous aurions pu relever encore, dans la même pièce, quelques légères taches, mais qui font peu fenfibles dans le ftyle facile & négligé ordinaire aux Poéfies anacréontiques, & fur lefquelles par conféquent la critique ne doit pas s'appefantir.

L'Ode troisième du quatrième Livre, intitulée les Baifers, eft un badinage plein de fel, qui réunit à ce mérite celui de la brièveté convenable à un tel fujet.

Donne-moi, Thémire, un baifer;
Non de ces baisers de famille,
Qu'à fa mère, pour l'appaifer,
Prodigue une difcrette fille

Quand fon cœur appelle un époux :
Non de ces baifers d'hymenée
Que, pour les maris d'une année,
L'habitude rend fi peu doux:
Non de ces bailers d'étiquette
Que l'on fe donne à certain jour,
Et qu'à pareil jour on répète:.
Donne-moi des baifers d'amour.

L'Ode intitulée la Raifon ivre, Fune des plus agréables de cette Bibliothèque, eft vraiment dans le genre d'Anacreon:

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Entre ma Bergère & l'Amour;
Chacun de nous, dans fa folie,
Chantoit & buvoit tour-à-tour.

Entre tout à-coup la grondeuse, En me jetant un noir regard: «Eh! bon jour, la belle prêcheufes » Vous arrivez un peu trop tard.

Je vous croyois feul, me dit-elle... Le monde vous feroit-il peur? Prenez place entre nous, la Belle, Et goûtez de cette liqueur ».

Se livrant au jus de la treille,
Je lui verfe encore une fois ;
A la troifième elle fommeille...
Nous en profitons tous les trois.

Je donne un baifer à Glycère;
Glycère en donne un à l'Amour;
L'Amour le rend à ma Bergère
Qui vient me le rendre à son tour.

L'Amour (d'accord avec mamie,
Concertant une trahison),
Fit, du grelot de la folie,
Un ornement à la raison.

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La raison en cet équipage,

Se réveille; & dans le miroir
Vit fa honte, fit grand tapage,
Sortit & ne vint plus me voir.

A la fuite des quatre Livres d'Odes érotiques, fe trouvent quelques autres Poéfies moins confidérables, comprises fous le titre de Mélanges, & qui terminent cette Bibliothèque des Amans. Nous n'en rapporterons qu'un Dialogue en profe, entre une Bergère & un Enfant, la dernière pièce du volume, & la feule qui foit en profe. « LA BERGÈRE, part. Quel est cet enfant? il excite » ma curiofité. L'ENFANT, à part. » Voilà une Bergère qui m'examine beaucoup.... La B. haut. Quel eft, »ton Maître ? L'E. Je n'en ai point. » La B. Tes patens? L'E. Je fuis le feul » de ma famille. La B. Quel âge as-tu? » L'E. Toujours enfant. La B. Où loges» tu? L'E. Dans le cœur. La B. D'où » viens-tu? L'E. De ma demeure. La B. Où vas-tu? L'E. J'y retourne. La B. Qu'y fais-tu? L'E. Des heureux. La B. Quelle est ta Patrie? L'E. L'Univers. » La B. Et ton nom? L'E, L'Amour ».

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Quelques Odes de ce Recueil avoient déjà paru dans différens Journaux; mais l'Auteur les a retouchées depuis. En général, M. Maréchal s'annonce avec un talent décidé pour la Poéfie érotique & légère.

Traité de la conftruction des Théâtres & des Machines théâtrales, par M. Roubo le fils, Maître Menuifier. A Paris, chez Cellot & Jombert fils jeune, Libraires, rue. Dauphine, un vol. in-folio de 67 pages, & dix planches gravées.

-Ce nouvel Ouvrage de M. Roubo fils, déjà fi avantageufement connu par la description de l'Art du Menuifier, complette en quelque façon celui-ci, & peut en être regardé comme la fuite. Cet Artifte habile, à qui fa profeffion doir beaucoup, par le luftre qu'il lui a donné par fos Ouvrages littéraires & méchaniques, a tâché de raffembler dans un petit volume, ce qui regarde la conftruction des Théâtres, tant chez les Anciens que chez les Modernes, fur-tout chez les Grecs, les Romains les Italiens & les François. Il y a join

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