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un projet de Théâtre propre à donner divers genres de fpectacles, des Tragédies, des Comédies, des Opéra, des Concerts, des Bals, & même des Fêtes publiques. Ce projet eft décrit dans le : plus grand détail; & pour ne rien laiffer à defirer, il lui fuppofe un emplacement donné dans cette Capitale, afin que les principales difpofitions de ce monument, ne femblent pas avoir été prifes au hafard, Cet emplacement, eft l'ancien Hôtel de Condé, terrein destiné à cet ufage.

Journal des Caufes Célèbres, curieufes & intére fantes de toutes les Cours Souve raines du Royaume, avec les Juge-. mens qui les ont décidées, pour le quel on fouferit chez le St Lacombe,, Libraire, rue de Tournon, 12 vol. in- 2 par an. Prix de la Soufcription, 18 liv. pour Paris, & 24 liv. pour la Province, franc de port.

Les trois volumes de ce Journal qui ont paru (cette année), renferment des Caufes qui méritent d'être connues. Le premier contient la fameufe affaire de la Demoiselle Peloux. Les détails

en font on ne peut pas plus piquans. Nous allons en donner une idée.

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« Une fille vertueufe trompee par un nféducteur, doit fans doute être protégée par les Loix; fon honneur doit » être vengé par les Magiftrats, lorfqu'elle apporte la pureté des mœurs dans les Tribunaux, & qu'elle a pour objet de rétablir fa répuration ourragée; mais quand une fille s'eft manquée à elle-même, avant de con»noître celui qu'elle voudroit rendre

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fa victime; quand elle a été errante » dans les Provinces; quand plufieurs » Villes ont été tour-à-tour les théâtres » de fes débauches; lorfque fes proches » parens fe font élevés contre fon in" conduite, & ont provoqué des ordres

fupérieurs pour prévenir un plus grand » fcandale; qu'à l'âge de trente-fix ans elle a employé la féduction, la rufe & l'artifice, pour enchaîner à sa pasfion un jeune homme de vingt-deux ans; quand fon action n'eft dirigée que par la haine & la vengeance; quand elle n'a ni titre ni droit pour efpérer le triomphe qu'on accorde à » la vertu; quand elle a trompé la Juftice & le public pour exciter la pitié

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» en fa faveur, & le foulèvement con» tre celui qui doit fe reprocher fa trop » grande facilité pour une femme qui » s'eft rendue indigne de fes bienfaits » alors elle doit être rejetée, avec indignation, du fanctuaire de la Juftice.

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On doit être étonné qu'elle ait trouvé autant de partifans & de protecteurs. Telle eft l'idée que le Defenfeur du Sieur de la Touloubre, a donnée de cette affaire. Celle que la Demoiselle Peloux en a donnée, eft bien différente.

Si je n'avois à me plaindre (difoitelle) que de l'inconftance d'un amant, » ce ne feroit pas aux pieds des Tribunaux que je viendrois demander ven » geance. La loi qui punit les crimes » n'a point encore févi contre l'infidé»lité cette espèce de coupables ne connoît de Juge que fa confcience,

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» de châtimens que fes remords; mais » la trahifon dont je fuis la victime; » n'a été que le premier des crimes. qu'a commis contre moi le plus lâche »& le plus fcélérat des hommes. C'est » du fein de la misère où il m'a plon: gée, que j'élève la voix : déjà la pitié » m'a donné un défenfeur; l'équité me

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» promer des vengeurs dans mes Juges. » Mon devoir à moi, eft de dice la » vérité aux uns & aux autres : j'en fais » le ferment; & j'ai pour garant de » ma fidélité à le remplir, l'obligation » que je contracte de faire la preuve » juridique de tous les faits que je vais » expofer. L'hiftoire de mes malheurs »prend un air de Roman, que je ré» douterois fi je ne favois pas que la » vérité difpenfe de la vraisemblance ».

D'après ces points de vue oppofés, fous lefquets chacune des Parties préfentoit fa défenfe, on peut juger de l'intérêt du développement de cette affaire. Les circonftances en font rappe lées avec le plus grand ordre. On y trouve des Lettres écrites pendant la durée de la paffion des deux Amans qui répandent l'intérêt le plus vif dans la narration. Le ftyle en eft correcte, & la difcuffion des Moyens y eft appro fondie.

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Le fecond volume contient quatre: Caufes. La première, eft une réclamation de Vaux. La feconde, eft une vifite indécente & illégale, faite d'une jeunefille, fous prétexte qu'on la croyoit en ceinte. La troifième, eft un Vieillard

amoureux qui promet d'époufer une jeunefille, refufe enfuite d'exécuter fa pro-. meife. La trième contient le procès, d'un Saxon contrefaifant le fourd & le

muet.

La manière dont la première de ces Caufes eft traitée, la réclamation de. Veux) doit intéreffer toutes fortes de. Lecteurs. Voici un des morceaux les plus frappans qu'on y trouve:

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Il y a long-temps que la philofo-. phie agite devant la raifon un grand problème, celui de favoir fi les corps religieux font vraiment utiles, jufqu'à quel point ils font utiles, s'il » eft bien effentiel qu'il y ait, dans un » état, des corps qui, féparés de la fo»ciété, faffent profeflion de vivre fans »elle, des corps où, fans ceffer d'être, » homme, on tenonce à tous les rap»ports attachés à ce titre par la na»ture; où, fans ceffer d'ètre fujet d'un » gouvernement, on ceffe d'en être » citoyen; des corps qui, fe recrutant » perpétuellement pour ne jamais s'é» teindre, parviennent à ne compofer, » qu'une vafte & éternelle famille, for-: » mée des débris de toutes les autres; » des corps enfin qui, fubfiftant tou-s

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