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fante furvient, & l'oblige de fortir » de fa cabane ruftique: il n'étoit befoin que ce père tendre excitat » par des chanfons, l'enfant au fommeil, » il dormoit déjà dans fon berceau. » Un Mâtin étoit couché auprès de lui; » & c'eft fur la fidélité que l'homme de campagne fe repofa pour garder fa » maifon. Cette affaire finie, il fe hâte » de revoir fon bien aimé nourriffon. » Il lève le loquet; car il n'y avoit pas d'autre barreau, ni d'autre cloture » à fa petite cabane. Le Mâtin, par fa façon d'aboyer, & fon empreflement à faire jouer fa queue, (eh! la perfidie fe trouva-t-elle jamais dans cet » animal?) exprime, ce femble, un fentiment de joie plus fort qu'à l'or dinaire. Il s'entrelace dans les jambes de fon maître, & ne ceffe de le ca reffer, Mais quelle fut la furprife de celui-ci, lorfqu'il vit fon chien tout » couvert de fang! Sa gueule effroyable le diftilloit encore, & donnoit des indices qui faifoient foupçonner quel que meurtre. Le père épouvanté regarde autour fans découvrir fon en» fant, l'unique objet de fa tendreffe & il apperçoit fon berceau renverfé.

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» L'effroi, le défefpoir dans l'ame, il jette un regard farouche fur tout le » refte chaque objet lui confirme Je » malheureux fort de fon fils; & il ne » voit plus dans fon chien que le meur"trier de cet enfant. Alors il s'aban"donne à la fureur, s'arrache les che» veux, jure d'abattre d'un coup de la » hache qu'il tenoit à la main, la tête » du prétendu coupable, & fur le champ le Mâtin eft cruellement tué. » Le Campagnard court enfuite vers le » berceau, le lève; &, tout étonné voit fon petit tréfor endormi, fans » avoir reçu le moindre mal. Auprès de 5 lui il apperçoit un ferpent monftrueux, » fraîchement déchiré & faignant en»core; de forte qu'il étoit évident que » ce chien fidèle, trop inhumainement » immolé, avoit tué le ferpent pour dé

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fendre le fils de fon maître, & l'arracher à la mort. La Fable dit que, »dans le combat, l'enfant & le ber» ceau avoient été renverfés. Jugeons » nos amis comme les autres hommes, » ne les condamnons jamais fans les entendre.

La Fable du Poëte & de la Paille belle d'Alexandre-le Grand, &c. prou

vent que M. de Trefféol fait varier fon ton, & le monter à l'uniffon des fujets qu'il traite.

Mémoires fecrets, tirés des Archives des Souverains de l'Europe, contenant le règne de Louis XIII, Ouvrage traduir de l'Italien, onzième & douzième Parties. A Amfterdam; & fe trouve à Paris, chez Nyon l'aîné, Libraire, rue Saint-Jean-de-Beauvais, 1776. Prix broché, 3 liv, les deux Parties.

Ces deux nouveaux volumes comprennent l'histoire des années 1616 & 1617, & font remplis principalement par des détails de négociations, & par les pièces qui y ont rapport. Le fecond volume eft cependant compofé, pour la plus grande partie, du tableau des derniers momens du pouvoir du fameux Maréchal d'Ancre, & de détails curieux fur tout ce qui précéda & fuivit la mort tragique de ce favori de la Reine Marie de Médicis. L'Auteur des Mémoires raconte ainfi cette catastrophe. « Le lundi » 24 d'Avril 1617, à dix heures du ma» tin, le Maréchal s'étant avancé à pied fur le pont-levis du Louvre, pour

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»entrer, dans le tems que les Gardes de » la Porte en écartoient la foule; Vitry, qui fe promenoit dans la cour, averti » de fon arrivée, courut à fa rencontre, » & fendit la preffe avec tant de précipi » tation, qu'il le paffa de trois ou quatre pas; lorfque fa fuite, qui ne le quittoit point, lui faifant appercevoir fon er»reur, il rétrograde, fe préfente devant » le Maréchal, en lui mettant devant » l'eftomac le bout de fa canne, & lui

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dit: Je vous arrête de la part du Roi. » Moi! répond le Maréchal, en mettant » fa main (dans laquelle il tenoit un » petit bouquet ) fur la poitrine. A l'inf»tant, Perfan, qui étoit derrière Vitry, lui tira, par-deffus l'épaule de celui-ci, » un coup de pistolet qui lui porta dans » le cœur, & qui le renverfa par terre, fans qu'il pût proférer une parole. Il » fut auffi-tôt dépouillé, à la chemise » près. On trouva fur lui des écrits pour » des affaires lucratives, de la valeur de plus de cinq cents mille livres ». Vitry reçut pour récompenfe le bâton de Maréchal de France.

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On trouve auffi dans ce même volume, l'hiftoire du procès fait à la Maréchale d'Ancre, accufée de fortilèges; les

dépofitions des témoins, leurs confrontations avec la Maréchale, les interrogatoires de cette dernière, & l'Arrêt qui la condamna à être décapitée & brûlée. Cet Arrêt, rendu par le Parlement de Paris, le 8 Juillet 1617, fut exécuté le même jour.

Les douze parties qui paroiffent de ces Mémoires fecrets, commençant à l'année 1611, & au règne de Louis XIII, font une fuite néceffaire des quatorze autres qui ont para précédemment, & qui contiennent une partie du règne de Henri IV, depuis 1601 jufqu'en 1610. Elles fe trouvent chez le même Libraire.

Les Penfées, Maximes & Réflexions morales de François VI, Duc de la Rochefoucaud, avec des remarques & notes critiques, morales, politiques & hiftoriques fur chacune de ces Penfées, par M. Amelot de la Houffaye & l'Abbé de la Roche ; & des Maximes Chrétiennes, par Madame de la Sablière. A Paris, chez Nyon l'aîné, Libraire, rue Saint-Jean-de-Beauvais, 1 vol. in-12. Prix relié, 3 liv.

Dès l'inftant où l'on vit paroître, dans

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