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n'y a prefque plus de remède à y ajouter, qu'il y en a déjà même que trop. Le remède dont il eft queftion dans la brochure que nous annonçons, n'eft pas, la vérité, un de ces remèdes nouveaux introduits depuis peu. Les Anciens fe: font fervis de l'huile de ricin avec fuccès; mais elle a été abandonnée dans les

derniers temps, foit par la difficulté de s'en procurer, foit le mauvais pro

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cédé qu'on employoit pour l'extraire. M. Canvane fait voir dans cette brochure de quelle utilité pourroit être cette huiledans la Médecine-pratique pour plufieurs maladies; & il indique les fubftances avec lesquelles elle peut s'allier: pour: que cette huile foit bonne, il faut qu'elle foit d'une faveur douce, abfolument fans aucune âcreté ; celle qui eft un peu louche, eft plus récente & meilleure que celle qui eft bien tranfparente & d'une couleur fafranée on emploiera. à l'intérieur la plus fraîche, & à l'extérieur celle qui l'eft moins. Herman est le pre mier des Médecins modernes, qui ait donné des inftructions für cette huile. mais M. Canvane en fait connoître plus particulièrement les propriétés dans cette brochure. Rien de ce qui pouvoir rendre

ce remède plus utile, n'a échappé à fes recherches profondes; l'analogie a guidé fes pas, fuggéré fes épreuves, & l'expérience a conduit fa plume. M. de la Chapelle n'a auffi rien négligé pour entrer dans l'efprit de l'Auteur; il dit même s'en être fervi, avec fuccès, dans pluhieurs cas.

Effai fur les Langues en général; fur la Langue françoife en particulier, & fa progreffion depuis Charlemagne jufqu'à préfent; par M, Sablier, in-8°. broché. Prix, 2 liv. 8 f. A Paris, chez Monory, Libraire de S. A. S. Monfeigneur le Prince de Condé, rue & vis-à-vis l'ancienne Comédie Françoife,

1777.

M. Sablier annonce lui-même, dans une courte Introduction, qu'il ne s'eft point propofé, en compofant fon Ouvrage, de percer les ténèbres qui enveloppent l'origine des Langues, fur-tout après tant d'Ecrivains qui ont travaillé à les épaiffir. « Je me bornerai donc, dit-il, » à jeter un coup-d'œil fur les Langues >> anciennes & modernes. Mon Ouvrage n'eft point fait pour les Savans, mais

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» pour ceux,à qui des occupations impor» tantes ne permettent pas de feuilleter beaucoup de Livres, & qui cependant feroient curieux d'avoir une idée géné »rale fur cette matière ».

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L'Ouvrage eft partagé en fept fections: la première traite des Langues de l'Afrique la feconde, de celles de l'Afre la troisième, des Langues Européennes : & la quatrième, de la Langue des Gaules en particulier : la cinquième, contient differentes réflexions fur la Langue françoife: la fixième, traite des Langues de l'Amérique: la feptieme enfin, renferme un abrégé du Roman de la Rofe.

L'Auteur paffe légèrement fur les Lan'gues Africaines. Parmi les Langues Afiatiques, il s'étend particulièrement fur l'Hébreu, le Perfan, le Géorgien & le Chinois. Ses obfervations font encore plus multipliées & plus détaillées, comine de raifon, fur la plupart des Langues Européennes. Nous rapporterons les fuivantes, tirées du chapitre où il parle de l'Allemand. Les Latins, vers le temps » du bas-Empire, fe fervoient de vos au » lieu de dire tu, comme faifoient les »Romains dans les fiècles de la bonne

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latinité. Les Italiens ont imaginé

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de prendre la troifième perfonne. Monfieur voudroit-il? Les Allemands » ont pouffé la politeffe encore plus loin; » car ils difent, au lieu de voulez-vous, » Meffieurs veulent-ils ?

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» Bouhours avoit agité fi un Allemand » pouvoit avoir de l'efprit; mais Gefner, Gellert & bien d'autres ont prouvé, » dans ce fiècle, le ridicule d'une pareille » question. Qu'auroit-il dit, s'il avoit vu » Klopftok, non-feulement fecouer le » joug de la rime, à l'exemple de Milton » & duTriffin, mais employer le rhythme » de la Poéfie Grecque & Latine, inno vation qui a eu le plus grand fuccès. Baif & autres, il y a deux cents ans', voulurent entreprendre la même chose pour notre Langue; mais ils n'en connoiffoient point le génie : ils ne fongeoient pas qu'il étoit difficile, & peutêtre impoffible, d'affurer chez nous les »voyelles longues & brèves. Ronfard qui fentit la difficulté de donner de la grâce aux vers de cette façon, lorf qu'il voulut s'y effayer, fut obligé d'y ajouter la rime. Ils ne fongeoient pas encore qu'avec ces vers mefurés, il faudroit donner une prononciation marquée à nos e muets,qui font à la

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fin de nos vers. L'Allemand n'a point » ces difficultés ».

Dans le chapitre qui traite du Grec, l'Auteur donne une vingtaine d'exemples de la grande différence qui fe trouve entre plufieurs expreffions du Grec ancien & du Grec moderne. Il y en a quelquesuns qui ne nous ont pas paru bien choifis. Exemple: Je bâtis: en Grec ancien, oicodoméo; en Grec moderne, difo; c'est l'ancien verbe xr, qui a la même fignification. Báton, en Grec ancien bactron, en Grec moderne rabdi ; c'est prefque le même mot que pads. Corbeille ou Panier, en Grec ancien Kifté, en Grec moderne Calathi; c'est à-peu-près le même mot que λades, qui fignifie la même chofe. Cruptos, caché, fe dit en Grec moderne erumenos ; mais ce mot eft ; le participe paffif du verbe épú, & fignihe tiré, traîné, mis à l'écart ; on a donc pu l'employer dans le fens du verbe cacher, fans qu'il cefsât abfolument d'être un mot de l'ancien Grec.

Dans la fection où M. Sablier traite de la Langue des Gaules, le Lecteur verra, avec plaifir, la progreffion de la Langue françoife, depuis le dixième fiècle jufqu'au tems où elle a été fixée par

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