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a reçu les hommages de toute la Cour. Cette nouvelle Souveraine, pour fignaler fon avéne ment au Trône, par des actes de clémence, déjà rendu la liberté à un nombre de Prifonniers détenus depuis plufieurs années, & a rappelé d'autres particuliers de l'exil auquel ils avoient été condamnés.

De Londres, le 1 Mars.

Des lettres particu li res nous apprennent que le Congrès Américain fait de grands préparatifs pour la campagne prochaine;qu'il a publié unes Ordonnance qui confifque les biens de ceux qui fe font rangés du parti de la Cour, & que toutes fes opérations civiles & militaires ne laillent rien foupçonner de la terreur dont on le prétendoit, affecté.

On dit que le Congrès ayant été inftrnit de la prife du Général Lée, a dépêché un Meffager au Général Howe, à qui il a fait notifier, que fi ce Prifonnier étoit envoyé en Angleterre, ou qu'on attentât à fa vie, il exerceroit für le champ la repréfaille fur, deux des principaux prifonniers qui feroient entre les mains.

Tout s'expédie avec la plus grande diligence, pour l'embarquement des renforts qui doivent paffer en Amérique, & pour le départ des vaiffeaux de guerre, qui doit s'effectuer dans le cousant de ce mois.

On fait qu'il a dû partir une flotte confidérable de New-York, vers la fin de Janvier, & on atend ici, fous peu de jours, différens bâtimens de

cette flotte, qui confirmeront ou détruiront le bruit répandu, que le Général Washington, a la tête de douze mille hommes, s'eft placé entre le Lord Cornwallis, retiré à Brunfwick, & la petite armée de New-Yorck. On a vu des lettres" de cette Ville, datées du 20 Janvier, qui ont caufé de l'étonnement à quelques perfonnes, parce qu'elles ne contenoient que la cérémonie du revêtiffement de l'Ordre du Bain, envoyé au Général Howe, avec toute la pompe civile & militaire que pouvoit comporter la fituation actuelle de la Ville & de l'armée, & le détail des bals, aflemblées & réjouiffances générales, aux quels cette cérémonie a donné lieu. Quelques perfonnes difent que les Américains avoient voulu profiter de ce jour de fête pour furprendre le Fort l'Indépendance, avec deux mille hommes mais qu'ils s'étoient retirés à l'approche du Major Rogers.

On mande de Dublin, que le Comte de Buc kingham-Shire, Vice-Roi d'Irlande, doit y faire la propofition d'un changement que la Cour de fire ardemment; c'eft de réunir le Parlement d'Irlande à celui de la Grande-Bretagne, de la même manière que celui d'Écoffe y a été réuni Il a déjà fondé, à ce que l'on dit, quelques-uns des principaux Membres des deux Chambres du Parlement Irlandois, auxquels it a fait obferver tous les avantages qui en réfuiteroient pour la Nation; mais on croit que malgré le crédit que le Vice-Roi a déjà acquis dans ce Royaume, ce changement important fera susceptible de beauoup de difficultés

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On voit ici un acte du 18 Février dernier, fous le titre d'Affeciation de Londres, à la Taverne du Globe, par lequel ies Affociés, effrayés de la fufpenfion de la foi Habeas corpus, ont arrété que la Nobleffe du Royaume, les Représentans dans le Parlement, & tous les amis de la glo»ricufe révolution, & de la forme du Gouvernement à laquelle lle a donné lieu, feroient priés & exhortés de fe rappeler la conduite que repoient leurs illuftres ancêtres, dans des temps de détreffe & de calamité nationales, & de fe joindre à la Bou gcoifie de Londres, affemblée en Communes, pour délibérer enfemble, & former une remontrance générale au Trône fur l'état de la Nation, fur la ruine du commerce fur le fardeau accablant des taxes... feule reffource, dans la crife actuelle, qui puifle fauver l'Etat. Cer acte eft figné HENRY JOHN MASKALL, Préfident.

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Le Ministère paroît attendre avec impatience des nouvelles ultérieures du fiége ptincipal de la guerre en Amérique, pour être éclairci fur des faits répandus ici par plufieurs lettres particulières, tel, par exemple, que celui du départ du Général Howe de New Yorck, à deffein de fe porter jufqu'a Philadelphie, dès que la Delawarre fera prife par les glices, &c. &c. Ferfonne ne peut fe diffimuler combien un pareil fait eft contradictoire avec ce que d'autres lettres nous apprennent. Suivant ces lettres, les Américains en poffeffion des Jerfeys, à l'exception d'Amboy & de Brunf wick, ont coupé au Lord Cornwallis, qui occupe cette dernière place, fes communications

avec New-Yorck: on dit même qu'un corps affez confidérable des infurgens, a tenté d'enlever le Général Lée de fa prifon à Brunswick, & qu'il n'a été arrêté dans cette expédition, que par la menace du Commandant du Fort de placer fon prifonnier à l'embouchure du canon qu'ii tireroit contre eux. Or, dans cette fituation, comment pouvoir le perfuader que le Général Howe, avec un armée qu'il a réduite à peu de chofe, l'envoi qu'il a fait de onze mille hommes à Rhode Island, puifle traverser une Province ou les forces ennemies viennent de le réunir pour : mettre la Penfylvanie à l'abri de toute attaque? = Ce Général oferoit-il même luler New-Yorck fans défenfe, fachant qu'un autre corps d'enne mis, dans le Weft Chefter, menace le Pont du Roi & les autres Forts qui protègent la Viile de ce côté ?

par

De Verfailles, le 12 Mars.

Le ro de ce mois, Suleiman Aga, Envoyé du Bey de Tunis, a eu une Audience du Roi. Cet Envoyé, après avoit remis fa Lettre de créance, a prononcé devant fa Majesté le Difcours fuivant:

« SIRE,

Le Bey de Tunis, mon Maître, m'a commandé de me rendre auprès de Votre Majefté Impériale, pour la féliciter fur fon avénement "a Trône de fes Ancêtres. Jaloux de remplir tous les devoirs que li preferit fon artache. »ment inviolable pour l'augufte Maifon de France, ce Prince auroit depuis long temps.

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fait paffer un Envoyé dans votre Cour Impé riale, pour lui préfenter l'hommage de fes fentimens, fes regrets fur la mort de fon Illuftre & grand Allié & Ami l'Empereur de France Louis XV, de glorieufe mémoire, & fon com»pliment fur le bonheur que la Providence a préparé aux François, en appelant à leur tête une jeune Monarque, qui réunit au plus haut degré les vertus & les qualités les plus éminentes, fi les circonftances où mun Maître s'eft trouvé, depuis cette époque à jamais mémorable, lui avoient permis, jufqu'ici, de suivre ce que fon cœur lui infpiroit.

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»Chargé aujourd'hui de fes ordres fuprêmes, j'apporte aux pieds de Votre Majefté Impériale les voux les plus ardens pour la profpérité de votre Empire, les marques es les plus fincères de fon refpect & de fon entier dévouement pour Votre Perfonne facrée,& le tribut d'admiration qui eft dû à la fageffe de Votre Majesté Im» périale, & à fa fidélné aux Traités.

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» Rien ne pourra jamais rompre les liens qui uniffent, fous de fi heureux aufpices, les Nations foumiles à la Couronne de France, & les Sujets du Royaume de Tunis.

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Daignez, SIRE, agréer comme une preuve » du defir que mon Maître aura toujours de mé riter la haute bienveillance d'un auffi grand Empereur, les Efclaves & les autres Préfens » que j'ai remis, en fon nom, aux Officiers de Votre Majefté Impériale.

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Le plus beau moment de ma vie eft celui où j'envisage la gloire de Votre Trône Impé

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