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Lecteur, es-tu fans me connoître ?
Lis donc, & ne vas pas plus loin.
Tu trouveras dans ma carcalfe,
Le plus grand bien qu'on puiffe avoir;
C'est lui qui donne tout pouvoir,
Hormis que qui l'a, ne l'entasse.
En me coupant par la moitié,
On voit alors dans ma dernière,
Chofe équivalente à chaumière,
Ou l'afyle d'un insensé.
Mon tout ne meut que par reffort;
J'accompagne par-tout la mort:
J'orne l'appartement du1tiche;
De mes faveurs fi tu n'es chiche,
Prends garde d'en payer l'emploi
Bien plus cher que la taille au roi.

Par M. l'Abbé P.

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I

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AUTRE.

L prend, dit-on fouvent, cela fous fon bonnet; Moi je l'ai pris, d'acco d; tout ce qui fuit en naît, Et de ce tout, Lecteur, une grande partie, Et certes, très-utile aux befoin de la vie.

D'abord c'eft ce qu'on veut quand le Dieu du reposs

En nous fermant les yeux, y verfe fes pavots ; Quand,dans les premiers ans de notre foible en

fance,

Des mères, par état, nous vendent leur fubftance.
Demandez-vous à table une nappe & du pain,
Pour les faire tous deux, pour exciter la faim,
Vous aurez ce qu'il faut, à deffert une pomme,
Une volaille avant, je fatisfait mon homme;
Ce n'eft pas tout,
je donne un maître aux Mate-

lots,

Quand fur la vafte mer le vaiseau fend les flots.
J'oubliois fous le lit un meuble très-fragile,
Un qui, chez le Grand Turc, fans feu, refte inutile.
Vous trouverez auffi deux préfens de l'été,
Plus foible qu'un rofeau par les vents agité;
L'un eft fur un long corps une tête chérie;
Ce corps eft le fecond quand fa tête eft meurtrie,
Ce qui fit diftinguer Efau de Jacob,

Les Aéaux de l'Egypte ou l'épreuve de Job;
Une géniffe errante, & qui, felon la Fable,
Pour découvrir fon nom, le traça fur le fable;
Une taxe, une pierre, un oiseau babillard;
Le nom d'un Souverain prefque toujours vieillard;
De la mer ou d'un fleuve une terre entourée,
Ce qui porte l'oifeau fous la voûte azurée,
La couleur des mourans, le reste du tonneau ;
Enfin, Lecteur, je touche au bout de mon ron-

leau ;

La volonté du Prince, un animal immonde.

Adieu, mon dernier mot fera le bout du monde.

Par M. des Landes.

D

AUTRE.

EUX membres, cher Lecteur, me forment en) entier ;

De ces deux membres le premier

Met, contre un air trop froid, ton chef en ga-. rantie:

Tu peux voir le dernier

Dans la Géométrie ;.

Si tu veux le tout rassembler,

Tu me trouveras à l'Egl.se :

C'en eft affez, je crains que trop long je n'en dife.

Par M. I Abbé Raux, Chanoine

à Châteaudun.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

Lettres de Clément XIV, (Garganelli) tome III, chez Lottin le jeune, rue Saint-Jacques.

CE troisième volume, promis & at tendu depuis fi long-temps, répondau jufte empreflement du Public, par tout ce qu'il contient outre quelques Lettres intéreffantes, écrites à différentes perfonnes, dont plufieurs font encore vi vantes, il renferme des Panégyriques & des Difcours où règne une éloquence mâle, accompagnée d'une véritable

onction.

L'Éditeur, dans un Avertiffement de 35 pages, cite des témoignages authentiques en faveur des Lettres, & il invite tous ceux qui doutent encore, à venir chez lui pour s'en affarer; les Critiques devroient profiter de cette invitation, & demander à M. Carraccioli tous les éclairciffements qui pourroient fervir à diffiper tous les nuages que l'on cherche à entaffer fur l'authenticité de ces Lettres. Nous avons mieux aimé profiter

des maximes excellentes de ce faint Pontife, que de nous livrer à des difputes interminables. Une doctrine n'eft pas vraie, parce qu'un Docteur illuftre l'a enfeignée. Mais ce qu'il a enfeigné mérite attention, felon ce qui eft conforine au vrai. La vérité tire fon prix d'ellemême. L'homme n'a de prix que par la vérité la vérité fe retire, l'homme refte & ne montre que fon néant.

Ce qu'il y a d'avantageux pour ce livre, c'eft qu'il fe foutient par lui-même, ne renfermant que des maximes aufli fages qu'utiles. La religion y paroît en grand, telle qu'on la voit dans d'Evangile, dans les Apôtres, dans les Conciles, & dans les Pères.

Ce qu'on y lit fur la double fubftance dont nous fommes compofés, eft digned'admiration. « L'homme, dit Ganga» nelli, dans le tableau qu'il en trace, » eft vraiment une créature toute cé» lefte, & un être tout animal, qui, par fon ame tient à Dieu de la maniè»re la plus glorieufe; & qui, par » fon corps, touche au néant de la façon » la plus fenfible & la plus humiliante. » Ici il eft un jour qui réjouit par fa pureté, là, une nuit qui effraye par fes » ténèbres.

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