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Il n'y a point de Lecteur judicieux qui ne foit frappé de l'excellente morale, des fages maximes, des vues fublimes qu'on trouve dans cet Ouvrage, & qui ne le regarde, avec raifon, comme une des meilleures productions dont le fiècle puiffe s'applaudir; mais plus la lecture en eft utile & agréable, plus elle excite des regrets fur la perte d'un Pontife que fa belle ame, que fon amour pour la concorde & pour la paix, rendirent cher à toutes les Communions.

Il y a des penfées fur les diverfes Nations, qui fuppofent une profonde politique, & qui nous apprennent que Ganganelli avoit réellement des vues très-étendues, & qu'il ne jugeoit des chofes qu'en parfait connoiffeur.

Quant à fon Éloge de Benoît XIV (Lambertini), qu'il prononça en 1741, au Chapitre Général des Cordeliers, on y trouve des beautés dont les plus célèbres Orateurs fe feroient honneur. Ce Panégyrique, comme dit très-bien P'Editeur des Lettres, prouve que Ganganelli favoit écrire d'une manière fublime & touchante. Ce qui eft encore confirmé par l'Épître dédicatoire d'une Thèfe foutenue à Turin en 1749, où

l'on fait l'éloge de fa fcience, de fon goût, de fon génie & de fes écrits, qui, quoique non imprimés, étoient déjà connus & admirés dans tout fon Ordre.

Hiftoire de la Reine Marguerite de Valois, première femme du Roi Henri IV, par M. A. Mongez, Chanoine Régulier, Bibliothécaire de l'Abbaye de S. Jacques de Provins. A Paris, chez Ruault, Libraire, rue de la Harpe, 1777, I vol. in-8°.

Il paroît furprenant, que parmi tant d'Auteurs qui ont écrit la vie particu lière des Princes, aucun n'ait encore donné celle de la Reine Marguerite de Valois. C'est cet oubli que M. Mongez entreprend aujourd'hui de réparer, & qui lui paroît impardonnable, fi l'on

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confidère les bienfaits dont cette Princeffe combloit les Gens de Lettres, protection ouverte qu'elle leur accordoit, & les connoiffances étendues dont elle étoit elle-même douée.

Quoi qu'il en foit, on ne peut plus fe plaindre du filence des autres Biographes, puifque M. Mongez l'a 6 bien réparé; fon hiftoire eft bien écrite &

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traitée d'une manière intéreffante. Il a fuivi, pour la compofer, les Mémoires que Marguerite a donnés elle-même de fa vie; mais cette reffource lui manque à l'année 1582, où ces Mémoires finiffent. M. Mongez affure qu'on ne peut trop en regretter la fuite. « L'élégance, » dit-il, avec laquelle ils font écrits la chaleur du ftyle dans les narrations, la connoiffance du cœur hu» main qu'ils annonçent par-tout, & » le développement d'une partie des intrigues de la Cour de Henri III, tout » augmente nos regrets, fur-tout lorf» que nous voyons l'efpace qui refte jufqu'à fa mort, auffi dénué de faits que ceux qui l'ont précédé le font peu. L'unique reffource eft de raffembler » les morceaux épars çà & là, dans les Hiftoriens, où il eft fait quelque men»tion de la Reine de Navarre ; & après » de longues recherches, on n'eft que plus convaincu de la vérité de ces paroles du favant Auteur de l'Efprit » de la Ligue Depuis cette époque, tout ce que peut faire de mieux un » Hiftorien, eft de paffer fous filence le refte de fa vie ». Effectivement, M. de Mongez parcourt, avec beaucoup

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de rapidité, cette partie de l'hiftoire de Marguerite, qui comprend trente-trois années, depuis 1582, jufqu'à fa mort, arrivée en 1615. Elle étoit née à Fontainebleau, le 14 Mai 1552, & fut le huitième fruir du mariage fécond de Henri II, Roi de France, avec Catherine de Médicis.

Nous rapporterons le portrait que M. Mongez trace de certe Reine, à la fin de fon hiftoire, quoiqu'un peu étendu, parce qu'il eft bien fait, très-propre à donner une jufte idée du caractère de Marguerite de Valois, & en mêmetems à faire connoître à nos Lecteurs le ftyle de l'Ouvrage. « On peut, à juste ritre, la regarder comme la Princeffe » la plus extraordinaire de fon fiècle ; , elle réunit en elle toutes les vertus

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& tous les défauts des Rois de la » fouche d'Orléans-Valois. On retrou» voit dans Marguerite les mœurs dou

ces & faciles, la bonté de Louis XII, » & en même tems fon aveuglement » entier pour ceux qu'il aimoit & qui » avoient acquis fur lui quelque empire, le même attachement à fes propres » idées, & toute la confiance de Louis, » avant que l'infortune & les années

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» euffent mûri fa raifon. Marguerite, » comme François I fon grand-père, » apporta en naiffant un génie propre » aux fciences, une grande facilité pour » l'étude des langues qu'elle poffedoit parfaitement, & des Belles Lettres qu'elle cultivoit avec fuccès. On " trouve encore dans les cabinets des curieux, quelques-uns de fes vers, qui » valent ceux des meilleurs Poëtes de » fon tems. Ses Mémoires prouvent "fon éloquence & l'élégance de fa dic» tion; toute la vanité, tout l'amour » de la gloire qui avoient animé Fran» çois I, fembloient être paffés dans » l'âme de fa petite-fille. Les Gens de » Lettres qu'elle aimoit, & dont elle étoit fans ceffe entourée, lui prodiguèrent les noms de Déeffe, de Vénus » Uranie; & Marguerite favouroit ces éloges avec complaifance. Comme lui, » enfin, elle protégea les Guerriers dont » elle chériffoit la valeur, les Savans qu'elle étoit en état de juger, & les » Artiftes dont elle eftimoit les talens. » Elle tenoit de fon père, Henri II » l'affabilité, les airs & les manières populaires; mais elle avoit auffi fa légèreté & fon inconftance; fes lai

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