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Françoise, commandée par le Maréchal de Villars, fit, avec fuccès, les fiéges de Gerra d'Adda, du Château de Milan, de Novarre & de Tortonne, & s'empara en peu de jours de chacune de ces places, ainfi que de toute la Lombardie. Dans la campagne de 1734 les batailles de Parme & de Guaftalle, deux des plus fanglantes dont l'hiftoire moderne faffe mention, furent gagnées, fur les Impériaux, à trois mois l'une de l'autre, par l'armée Françoife aux ordres des Maréchaux de Coigny & de Broglio, combinée avec l'armée du Roi de Sardaigne. Tous ces exploits font décrits dans ces Mémoires, par un Militaire refpectable qui

en a été témoin oculaire, & qui donne fur cette guerre les détails les plus exacts qui aient été publiés jufqu'à préfent, comme il le démontre luimême par la comparaifon & la critique des différentes relations qui parurent dans le temps.

Lettres Écoffoifes, traduites de l'Anglois, par M. Vincent, Avocat. 2 Parties in-12. A Amfterdam; & fe trouve à Paris, chez la Veuve Duchefne, Lib. rue S. Jacques.

que

L'Éditeur Anglois, ou plutôt l'Auteur de ces Lettres, les donne comme une copie de celles Miff Elifabeth Aureli, petite nièce du célèbre Docteur Swift, écrivoit, pendant fes voyages, à fes amis en Angleterre. Il affure les avoir reçues à Genève des mains de cette Voyageufe. Sans doute qu'il laiffe à fes Lecteurs la liberté d'ajouter ou de ne pas ajouter foi à ce cadre ingénieux.

Miff Elifabeth eft fuppofée écrire en 1764. Ses réflexions fur les pays qu'elle parcourt, font remplies de fel & de fineffe; il s'y mêle auffi quelquefois un peu de critique, comme on en pourra juger par la tirade fuivante, dans laquelle la petite nièce du Docteur Swift ne fe montre pas trop prévenue en faveur de la Nation Hollandoife. « Depuis quinze jours je fuis en Hollande. Quel "pays! Quelle Nation! Des Marchands. » qui n'ont d'autre plaifir que celui d'amaffer; des filles fottes & libertines; des jeunes gens ftupides & groffiers; des femmes fages à la vérité, mais impérieufes, fe faifant craindre de » leurs maris, parlant plus haut qu'eux, » & dont la léfine fait une partie de la dot; enfin des efpèces de machines

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» montées avec des refforts d'or: voilà »les habitans de cette trifte contrée. Qui » a vu plufieurs François, les connoît » tous, dit un Auteur moderne. Il en » eft de même des Hollandois; qui en » a vu un, les a vus tous. Un Voyageur qui veut les connoître, n'a qu'à s'arrêter quelque temps à Rotterdam; il lui feroit inutile d'aller plus loin. "Les villes fe reffemblent; les hommes font par-tout les mêmes. Un Négo»ciant d'Amfterdam, un Bourgeois » d'Harlem, un Docteur de Leyde, un " Payfan de Serdam, un Noble d'Utrecht » ou de la Haye, penfent, agiffent, se

comportent de la même façon; tous » vivent mefquinement, élèvent mal » leurs enfans, fe laiffent mener par » leurs femmes, n'aiment point la liberté pour elle feule, mais à caufe » de l'avantage qui en réfukte pour le

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» commerce ».

Le jugement de Miff Aureli eft plus favorable à la Nation Françoife, qu'elle femble même préférer à la fienne. Plus

j'examine cette Nation, dit elle, plus » je me vois forcée de lui rendre juftice. » Elle fe fait un plaifir de nous prêter des » vertus que nous n'avons pas, & de

* nous élever au-deffus d'elle. Tant de bonhommie, ou, pour mieux dire, » tant de générofité, me paroît préférable au fot orgueil de nos infulaires; » j'aime mieux un peuple doux, com55 patiffant, qui a le défaut de ne pas s'eftimer affez, qu'un peuple dur, impérieux, extrême dans fes paffions, ne voyant jamais les objets tels qu'ils font, & prefque toujours la dupe des fourbes & des enthounaftes. En France, » on vous accueille, on vous fourit, on vous tend les bras, & on fe prête à svotte façon d'exifter. En Angleterre, on rebute, on méprife tout ce qui l'air étranger; pour plaire à la Nation, il faut prendre fon maintien, fon encolure, louer jufqu'à fes fortifes, s'exstafier aux repréfentations du monf»trueux Shakespear, & dire que Londres eft la première ville de l'Europe, parce qu'elle a une grande Eglife, une belle Bourfe, une Tour bâtie par le » Roi Guillaume, & un Wauxhall qui » peut contenir trois mille filles de joie ».

Cer Ouvrage femble promettre une fuite; car l'Auteur laiffe fon héroïne à Genève, après avoir fait feulement le voyage de Hollande & celui de Paris,

de

pendant qu'il annonce, dans fon Avantpropos, qu'elle a parcouru auffi l'Italie & l'Allemagne. Quoique les voyages Miff Aureli faffent le fond des deux petits volumes qu'il publie, la partie la plus confidérable en eft remplie par

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des détails fur les amours de la même Miff Aureli avec le Lord Waller & fur ceux de Miff Charlotte Tilnei, fon amie & fa correfpondante, avec le Lord Tompfon; ce qui achève de nous déterminer à regarder les Lettres Ecoffoifes -comme un Roman, dont le défaut eft d'être trop court. Le ftyle du Traducteur nous a paru facile & élégant.

Nouvelles Espagnoles de Michel de Cervantes; traduction nouvelle, avec des notes, ornée de figures en taille-douce. Par M. le Febvre de Villebrune. Le Jaloux d'Eftramadure, Nouvelle IV. Brochure in-8°. A Paris, chez la Veuve Duchefne, Libraire, rue Saint Jacques.

Un Gentilhomme d'Eftramadure, après avoir diffipé dans les plaifirs la plus grande partie de fon patrimoine, prit le parti, à F'âge de 48 ans, de paffer aux Indes. I

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