quoi je veux vous traiter tous de même, & ne prétens pas que vous ayez d'avantage l'un sur l'autre. Pendant la prison du Prince de Condé à Vincennes , la Princesse son épouse y étant accouchée de deux enfans morts, un Conseiller du Parlement de Provence regrettoit pathétiquement la perte que l'Etat venoit de faire de deux Princes du Sang : Eh! Monsieur, lui dit brusquement Malherbe, vous ne manquerez jamais de Maîtres. Un de ses Neveux vint le voir à la sortie du Collége où il avoit été neuf ans. Il lui demanda s'il éroit bien savant; & ouvrant un Ovide, il voulut lui en faire expliquer quelque chose. Le jeune hoinme se trouvant embarrassé, Malherbe lui dit : Croyez-moi , mon Neveu, Soyez brave; vous ne valez rien à autre shofe. Un homme de robe & de condition lui apporta de méchans vers qu'il avoit faits pour une femme; Malherbe, après les avoir lus, lui demanda s'il avoit été condamné à être pendu , ou à faire ces vers-ld. Malherbe étant un jour allé dîner chez l'Abbé Desportes, trouva qu'on avoit déjà fervi les potages. Desportes se levant de table , reçut très-poliment Mal herbe , & voulut d'abord lui donner un exemplaire de ses Pseaumes, qui étoient nouvellement imprimés. Comme il se mettoie en devoir de monter dans son cabinet pour les aller chercher, Malherbe lui dit : Qu'il les avoit déjà vus, que cela ne méritoit pas qu'il prît cette peine, & que fon potage valoit mieux que fes Pseaumes. Cette brusquerie piqua tellement Desportes, qu'il ne lui dit pas un mot duranr tout le dîner. Aufli-tộc qu'ils furent fortis de table , ils se séparèrent, & ne fe virent plus depuis: Cette nouvelle édition, remarquable par l'exactitude de la correction, & la beauté de l'exécution typographique fait honneur aux presies de Barbou. Elle est ornée du portrait gravé de Malherbe. Fables, par M. Willemain d'Abancourt, 2 parties in-8.9. en un seul volume. A Amsterdam; & se trouve à Paris , chez L. Cellor y. Imprimeur-Libraire's. sue Dauphine. Ces Fables, divisées en huit liyresign sont au nombre de cent. « Dans le nom. » bre des sujets que j'ai traités, il en eft » peu, dic modestement M. Willemain » dont l'invention m'appartienne. J'ai » mis à contribution les Muses Alle » mandes; les Fables de MM. Gellert, » de Hagedorn, Schlegel, Lichlwers, » Gleim & Lelling... Je ine suis auli approprié quelques-uns des Apologues » de MM. de Saint-Lambert & de Sau. vigny». Si M. Willemain n'a pas puisé dans son propre fonds tous les sujers de fes Fables, on ne peut qu'applaudir à la manière, souvent très-heureuse, dont il les a mis en cuvre. En voici une qui réunit la naiveté, la facilité & l'agrément propres à ce genre, ou où il eit fi difficile, & fur-tout fi rare de réuffir après La Fontaine. Peut-être eût-elle été meilleure, en faisant disparoître quelques longueurs, & quelques cours un peu trop prosaïques. Les deux Renard's I faut avoir grand soin de traiter son semblable Comme on veur en être traité:. L'adage est un peu vieux; oui, mais la vétufte. Nela rend pas moins respectable.. Vivant pour foi, le moquant des égards, Libre du joug de la férule, b1!. fcrupule, Oral advint que l'égrillard, (Ces Messieurs-là ne vivent que de fraude): Vir un de ses voisins:pris dans un traquenærd, Et qui, hanteyx.comme un caffard chaude. Dans une telle circonstance? Qui donnoit à la bienfaisance Tout au rebours, afficha l'importance : Qu'on luigendių dans chaque baile cour; Qui, fans le secourir, firent maintes gambades, Et lui donnèrent le bonjour. Ce n'étoit pas con compte; il avoit tout à craindre, Et contre les Fermiers peftoit de tout son cæur. Voilà qu'il apperçoit , pour l'achever de peindre, Ce Renard , qu'il avoit bravé dans son malheur, Qei, de ses procédés, avoit tant à se plaindre, Et qu'il croyoit sans doute, ainfi que le Lecteur, Descenda chez les morts, ou du moins mis en cages Ed servant de jouer aux enfans du village. Il s'étoit échappé, je ne sais trop comment; Mais au forplus, cela n'importe guère: Il s'étoit échappé, c'est le point important: « Oh! oh! dit-il en voyant le compère, •Qui vouloit l'éviter: ch! notre ami , vraiment so La rencontre est bien fingulière: so plaifant. » Eh bien ! qu'en dites-vous; confrère ? » Le gîte est-il passable ? en êtes-vous content ?o... > Le jour paroît ; je vais rentrer dans ma tandière; Adieu, portez-vous bien... J'ai pitié cependant ». De l'excès de votre milère, » Et, pour cette fois seulement, Je veux bien vous aider à vous cirer d'affaire: „La leçon est complette & vous rendra prudenta Je pourrois à mon tour vous envoyer aux > piąucresi |