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fulté par les gens de l'Art; it eft mar qué au coin de l'utilité publique, tels que font tous les Ouvrages de ce célè bre Médecin.

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Précis de la matière médicale, contenant ce qu'il importe de favoir fur la nature, les propriétés & les dofes des médicamens, tant fimples qu'offici naux, avec un grand nombre de for mules; par M. Lieutaut, Docteur Régent de la Faculté de Médecine de Paris, premier Médecin du Roi, de Monfieur & de Monfeigneur le Comte d'Artois, de l'Académie Royale des Sciences de Paris, & de la Société Royale de Londres, noa velle édition, revue par l'Auteur. 2 vol. in 8°. A Paris, chez P. F. Didot le jeune, Libraire de la Faculté de Médecine de Paris, quai des Auguftins 1776, avec approbation & pri vilége du Roi. Prix 1 liv. relié.

Quoique la Médecine embraffe prefque toutes les fciences, il n'eft pás moins rai d'obferver qu'il faut les diriger vers la partie qui traite des médicamens ; & en effet, le but qu'on doit fe proposer

que trop

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opprimer

dans l'art de guérir, confifte dans leur emploi on exige aujourd'hui d'un Médecin la connoiffance des Mathématiques, de la Physique & de l'Anatomie; mais avec ces fciences, on ne guérit pas la plus légère indifpofition; on ignore les reffources que nous fournit journellement la nature; on accable les malades de beaucoup d'ordonnances; &, par une infinité de juleps, d'émulfions & d'apor sêmes, on ne parvient malheureusement les efforts que la nature fait pour éloigner ce qui l'opprime. Souvent auffi il fe trouve des Médecins qui, pour s'accréditer aux dépens de leurs Confrères, & pour les fupplanter, foumettent la fanté des hommes à un vil intérêt, & rejettent le trai tement le plus fain, pour en adminiftrer un autre conforme à leurs faux préjugés. Nous fommes cependant obligés de rendre juftice ici au plus grand nombre des Médecins François, & principalement de cette Capitale, qui montrent, pour la plupart, de la délicateffe dans ce point.

Deux chofes font abfolument néceffaires à un Médecin : il faut qu'il fache faire un bon choix des médicamens, &

qu'il connoiffe le temps propre à les ap pliquer mais, combien de difficultés n'a-t-on pas à vaincre pour remplir ces deux conditions! Une infinité de circonftances fait varier les maladies; rarement s'en trouve-t-il deux qui foient exactement femblables. Dans un pareil embarras, quoi de plus utile que d'avoir fous les yeux une quantité fuffifante de remèdes choifis & rangés dans un bon ordre, pour pouvoir y prendre, au moment favorable, ce qui paroît être le mieux indiqué? C'eft auffi ce que M. Lieutaut s'eft propofé en publiant cet Ouvrage.

Les médicamens font tirés des trois Règnes de la Nature: on en trouve d'excellens parmi les minéraux ; mais il faut beaucoup de fageffe pour les adminiftrer: on en tire un plus grand nombre des végétaux. M. Buc'hoz a rapporté, dans fon Hiftoire Univerfelle du Règne Végétal, dont il paroît déjà fix volumes de difcours, tout ce qu'on peut defirer für les propriétés médicinales des plantes, chofe qui n'avoit pas été faite avant lui avec autant d'étendue. Les fubftances enfin tirées des animaux, font la partie la moins confidérable des médicamens;

mais elles font, fuivant M. Lieutaut, pour la plupart, plus analogues à l'économie animale, & méritent fouvent, à ee titre, la préférence fur les autres. Ces médicamens font fouvent foumis aux opérations très-variées de la Chymie & de la Pharmacie, & pour lors on les appelle officinaux. Ils font par-là toujours prêts pour le befoin. M. Lieutaut nous les fait connoître dans l'excellent Ouvrage que nous annonçons. Ce feroit peu que de connoître les médicamens fimples, fi un Médecin ne connoiffoit pas les compofés. M. Lieutaut, en parlant du baume de Leucatel, s'exprime ainfi :

« Ce baume, dit-il, fe compofe avec » de la cire jaune & de l'huile d'olive, » bouillies dans du vin d'Espagne. Lorf » que celui-ci eft confommé, on ajoute » de la thérébentine & du bois de fantal » rouge. Ce baume, dont Marquet a fait, » contre la phtifie, l'ufage le plus heu» reux, fait partie des remèdes vulné »raires décififs, & s'emploie principa

lement dans le traitement des maladies » de poitrine. Il produit d'heureux effers » dans la phtifie, quand on le donne à » propos, & après avoir fait prendre.

» les remèdes convenables. On ne fe ≫ trouve pas moins bien d'en faire ufage dans les ulcérations & évafions des au » tres vifceres. Le baume de Leucatel fe prend fous la forme de bol: fa dose peut aller jufqu'à un ou deux fcrupules; on peut la porter à un gros & plus, lorfqu'on donne ce baume dans un bouillon. Il y a des Médecins qui n'hé» fitent pas d'en faire prendre de deux » gros à demi-once. Je doute que leur fuccès juftifient leur conduite. On peut » auffi s'en fervir à l'extérieur, & alors » il n'eft pas un des moins bons vulnéraires; mais rarement l'emploie-t-on » de cette manière ».

"

M. Marquet n'eft pas le feul qui ait fait ufage, avec fuccès, du baume de Leucatel pour les maladies de poitrine. M. Buc'hoz, fon gendre, ancien Médecin du feu Roi de Pologne, l'a auffi employé en pareils cas pour efficacité. Voyez Ja Médecine moderne, qui fe trouve chez Lacombe.

L'article du baume de Leucatel, que nous venons de rapporter, peut faire juger des autres. On y remarque, dans chacun d'eux, de la clarté, de la précifion, & de l'instruction.

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