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Les médicamens fe trouvent divifés dans ce Précis, en internes & externes. Ces deux claffes font fubdivifées en différentes familles, relles que les fudorifiques, les purgatifs, les diurétiques, les vulnéraires, &c. & chacune de ces familles comprend d'abord les maladies dans lesquelles on peut employer ces fortes de médicamens, avec quelques généralités fur leur ufage; enfuite on y trouve indiqués tous les remèdes fimples: & officinaux qui en font partie: après quoi M. Lieutaut y rapporte plufieurs formules magiftrales, qu'on peut prefcrire avec ces médicamens en faveur des jeunes Médecins; enfin il termine par des commentaires fur les remèdes particuliers qu'il a rapporté. Que peut-on de plus méthodique qu'un pareil ordre ? It fe rencontre par-tout l'Ouvrage : il ne devoit manquer à fa fuite qu'un Traité des alimens; c'est ce qu'a très-bien apperçu M. Lieutaut, ce fameux Médecin auquel nous fommes redevables de la confervation des jours de notre illuftre Monarque & de fa famille: auffi a-t-il en grand foin d'en placer un à la fuite de ce Précis. La matière alimentaire eft la partie effentielle de la matière › mé

dicale; & en effet, cette dernière doit embraffer tout ce qui peut être employé à la guérifon des maladies. Il eft furprenant qu'avant M. Lieutaut, on ne l'air: pas encore envifagé fous ce point de vue. Ce célèbre Médecin voudra bien nous permettre, en finiffant cet extrait, de rapporter ici, d'après lui, ce qu'il a dit dans la Préface au fujet des encouragemens qui feroient néceffaires pour perfectionner l'étude de la Médecine, & des différentes parties qui la constituent.

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«Il ne manque, dit ce premier Médecin, que quelques encouragemens: c'eft l'aiguillon, comme on le fait, » qui réveille l'émulation, & excite cette » chaleur fi propre à développer les talens & à leur donner tout le luftre dont ils font fufceptibles. Je ne prendrai, parmi » les exemples dont fourmille notre hif toire littéraire, que celui du célèbre Tournefort. Ce Botaniste incomparable » feroit refté dans l'obfcurité, fi un pro»tecteur puiffant & éclairé (M. Fagon, premier Médecin du Roi) ne l'en avoit retiré ». M. Lieutaut eft auffi premier Médecin du Roi; &, par cette facon de penfer, que n'y a-t-il pas à efpérer de la protection pour ceux qui ferdon

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nent aux fciences utiles & dépendantes de la Médecine? Auffi c'eft de fon temps que paroît en France le plus grand Ouvrage qu'on ait jamais publié fur la Botanique, je veux dire, l'Hiftoire Univerfelle du Règne Végétal par M. Buc'hoz, qui mérite le plus d'être protégé.

Difcours choifis fur divers fujets de Religion & de Littérature, par M. l'Abbé Mauri, Abbé commendataire de la Frenade, Chanoine, Vicaire-Général & Official de Lombez, & Prédicateur ordinaire du Roi. A Paris, chez le Jay, Libr. rue S. Jacques.

Ce Recueil renferme le Panégyrique de S.Louis, prononcé en préfence de l'Acadé mie Françoife. Les applaudiffemens d'un pareil auditoire, font le plus bel éloge qu'on puiffe recevoir, & font en mêmetemps les garans les plus fùrs de la bonté d'un Ouvrage oratoire. Ainfi la gloire du Panégyrifte ne peut plus recevoir la plus légère atteinte. Malgré la multitude de Difcours fur ce même fujet, on trouve dans celui-ci des idées neuves, & des traits hiftoriques bien choifis & bien II. Vol.

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approchés. Saint Louis, créateur de for fiécle, Saint Louis bienfaiteur de tous les fiécles qui l'ont fuivi. Cette divifion. embraffe toute l'étendue du fujet ; l'Orateur ne le perd pas un inftant de vue, & ne reffemble point à ces prolixes Rhétheurs qui, au lieu d'entrer d'abord en matière, & de tout approprier à leur but, fe tournent & fe retournent dans tous les fens, & laiffent l'Auditoire incertain fur la matière qu'ils ont traitée, Le Panégyrifte ramène tout fon Difcours à la fin principale que doit fe propofer un digne Miniftre de l'Eglife. C'est le riomphe de la Religion Chrétienne qu'il cherche à établir, en louant les vertus qu'elle feule peut produire. « Par fes » loix contre le blafphême, & fur-tout » par fes exemples de piété, Saint Louis

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confacra le refpect dû à la Religion. » Le Chriftianisine, qui a eu la gloire » de réclamer, avant la raifon même » en faveur des ferfs, la liberté qui est » la vie civile de l'homme, comme la » verta eft fa vie morale; le Chriftia»nisme qui, en déclarant par la bouche de fes Pontifes dans le Concile de Latran, ne vouloir point d'Efclaves » dans son sein, a enfin aboli l'efclavage

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» en Europe: le Chriftianisine étoit né» ceffaire à Louis pour policer un Peuple, » en faveur duquel on auroit pu répéter » cette énergique prière de David: Seigneur, faites naître un Légiflateur par» mi ces Barbares, afin que les Nations les mettent au rang des hommes : » Conftitue, Domine, Legiflatorem fupereos » ut fciant gentes quoniam homines funt. Non, il n'appartient qu'au Christianifine d'opérer une fi étonnante révolution. L'amour-propre peut déterminer aux plus généreux facrifices; cependant le plus fublime effort de la » vertu, n'eft pas d'être vertueux avec danger, mais fans témoins: c'eft le » devoir du Chrétien, c'eft auffi fon privilége. Saint Louis avoit befoin » d'accréditer cette morale pour adoucir & former les mœurs dans un gouver nement dénué de principes; & il fer» voit utilement fes fuccefleurs, en ci» mentant l'obéiffance des Sujets par les » liens de la Religion. En effet, la Religion Chrétienne jette fes racines dans » le cœur humain; & après avoir affermi »les Trônes par l'amour, elle les appuie

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encore fur les confciences; elle détruit »ce penchant funefte vers l'intérêt perfonnel, qui n'auroit dû naître que

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