tre lefquels nous avons été fufcités par le Dieu qui gouverne à fon gré les événemens de l'univers. Votre grand nombre auprès du nôtre eft bien petit, & vos plus grands hommes comparés aux nôtres, font des pygmées. Nous avons foumis l'univers du couchant à l'aurore, & nous nous fommes rendus maîtres par la force,des lieux les plus inacceffibles. Nous vous envoyons ce manifefte: hâtez-vous d'y faire réponse avant que le voile ne foit levé, & qu'il ne vous refte plus rien. Déjà le héraut de la mort vous crie: êtes-vous tous infenfibles? N'entendez-vous point le fon ( des avertif femens?) La juftice préfide à nos démarches en vous envoyant cet écrit, & répandant fur vous les perles de ce difcours. Adieu. Traduit de l'Arabe par M. l'Abbé Portrait de Madame de S***. UNE ame, un cœur, du foufre & du falpêtre, Tour-à-tour de Zirphile animent les refforts: Sans même le douter que ce foient des vertus. Dans les yeux, eh! quels yeux! une flamme électrique Brille & jaillit de toutes parts, Et fur elle fixé par leur pouvoir magique, Vers tout ce qui lui plaît, soit objet, foit pensée, Par-tout ce qui la bleffe auffi-tôt repouffée De fa flottante indifférence, A qui tout eft égal, à qui rien ne dit rien, Elle fent tout avec excès, Sans que jamais cet excès foit factice; Sa gaieté naturelle eft un feu d'artifice, Ou fon froid eft glaçant ou fa chaleur dévore, Dans des momens c'est mieux ou pire encore.... LE MÉDISANT ADROIT.. CROYEZ-N ROYEZ-NOUS, disoit-on à Cléon l'hypocrite, Vengez-vous de Damis; tous les jours en public On le voir, déchirant vos mœurs, votre conduite, Il n'eft rien à l'abri de fa langue d'afpic. Amis, reprit Cléon, la justice célefte A proferit fagement la vengeance au Chrétien ; Loin d'imiter Damis, hélas! je vous proteste Que je voudrois pouvoir n'en dire que du bien. Par M. Lalleman. Vers au bas du Portrait de Mademoiselle de * * Sous les mêmes attraits, dans Paphos adorée Mais d'autant de vertus Minerve décorée, Tous ces avantages fans prix; Et fon ensemble offre à nos yeux furpris, Les charines féduifans que n'avoit pas Minerve, Et la fageffe, hélas ! qui manquoit à Cypris. Par le même. LE NOUVEAU MENTOR. A Mademoifelle de ***. VOTRE OTRE bonheur, Iris, eft d'avoir en partage, Et beaucoup d'innocence, & beaucoup de beauté; Mais je tremble pour vous, vous entrez dans un âge Où l'Amour féducteur n'eft que trop écouté. Ce fourbe, près de nous, se glisse avec souplesse, Eh! comment en trouver de vrais & de fidèles? Auroit-il un bandeau, porteroit-il des ailes, Nous le voyons fans choix & fans délicateffe, S'il triomphe de vous, fier de votre foibleffe, Leurés par les appas de cet enfant perfide, Pour nous perdre, il n'eft point de piéges qu'il ne dreife. Dans ces brillantes fleurs un afpic eft caché. Mais, vous qui chériffez cette aimable Déeffe, |