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fance, fa justice dans les caractères » éclatans qu'elle en trace à des yeux éclairés, font auffi inexcufables que » ceux dont parle S. Paul, qui, à la vue » de l'univers, de l'ordre, du concert » & de la proportion de toutes fes parties, s'arrêtoient à la créature, fans remonter au Créateur.

» C'est ainfi, dit-il à fes enfans, que l'étude de l'hiftoire, fondée fur les principes de la vraie philofophie, c'est»à-dire, de la Religion, nourrit la vertu, élève l'homme au deffus des chofes de la terre, au-deffus de lui-même, lui infpire le mépris de la fortune, fortifie fon courage, le rend capable des plus grandes refolutions, & le remplit en» fin de cette magnanimité folide & véritable, qui fait non-feulement le Hé»ros, mais le Héros Chrétien ».

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Peut-on ne pas regretter, en admirant la nobleffe du pinceau avec laquelle ce grand Magiftrat a tracé les avantages de l'hiftoire, qu'il n'ait pas pu confacrer une partie de fon loifir à nous donner l'hiftoire de fa Nation. On l'auroit vu bientôt affis à côté des Thucidides & des Tacites, comme il l'a été dans le Sanctuaire des loix à côté des Licurgue &

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des Solon. Il a lai

vrage bien propr égard, les regre vie de fon père pour l'inftruction qui a toujours é chef-d'œuvre d'é

ment, par tous heur de la lire.

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a ofé foutenir que la Religion Chictienne n'étoit propre qu'à rendre l'homme ifolé, pufillanime & indifférent pour les intérêts de fa Nation, en lui infpirant de vaines terreurs, ou en le détachant trop de toutes les chofes d'ici-bas, c'eft venger cette même Religion contre tous ceux qui la calomnient, & contribuer au bonheur de la fociété, que de mettre au jour la vie de ces hommes rares qui ont fçu concilier, comme le père de M. le Chancelier d'Agueffeau, le refpect pour la Religion, & la pra

Cent volumes de Sermons, difoit le fameux Bayle, ne valent pas cette vie-là (en parlant de celle de M. Pafcal) & font beaucoup moins capables de défarmer les Impies. L'humilité & la dévotion extraordinaire de M. Pafcal, mortifient plus les libertins, que fi ou lâchoit fur eux une douzaine de Missionnaires.

tique des devoirs auftères qu'elle prefcrit, avec tous les talens fublimes & toutes les vertus patriotiques que le monde révère. Citoyen zélé, fujet fidèle, père tendre, ami des malheureux, Magif trat incorruptible, habile Jurifconfulte & homme d'État, le père de M. le Chancelier d'Agueffeau avoit fçu réunir toutes ces qualités au plus haut degré, & les mettre fous la fauve-garde d'une piété tendre & éclairée qui ne fe démentit jamais. Defpréaux, ce jufte appréciateur du mérite, le dépeignit d'un feul trait, en difant de lui d'un ton prefque chagrin C'est une vertu qui défefpère l'humanité. D'après cette idée, fi bien juftifiée par toutes les actions de la vie de ce Magiftrat, pourroit-on ne pas defirer ardemment la publication d'un Ouvrage où elles fe trouvent confignées?

Telle eft la deftinée des perfonnes. conftituées en dignité. Leurs exemples trouvent toujours des imitateurs, & leurs mœurs forment bientôt les mœurs publiques. Ainfi, l'hiftoire qui nous les tranfmet, & qui n'est autre chose que la morale mise en action, devient la meilleure de toutes les Ecoles.

C'eft fous ce point de vue que M. l'A. B. confidère l'hiftoire des Empires &

des grands hommes. Mais, pour en profiter, dit le judicieux Abréviateur, il faut de l'ordre & de la méthode dans. la lecture. L'hiftoire eft un vafte tableau: pour juger de fon prix, l'œil doit saifir fon ordonnance: c'eft une riche architecture; il ne fuffit pas d'examiner un portique, un périftile, une galerie, il faut en découvrir l'enfemble & les rapports: c'est une excellente Tragédie; vous affiftez au dénouement, fans en avoir fuivi l'action & l'intrigue; vous en rappor rez quelques vers, quelques épifodes; c'eft affez pour vous faire applaudir dans nos cercles brillans, mais non pas pour vous faire porter de la pièce un jugement équitable.

Pour prévenir ces inconvéniens, l'Auteur du Précis enfeigne qu'il faut commencer par fe faire un plan général & raccourci de l'hiftoire du monde entier. Lorfque, d'un coup-d'œil, on en faifiroit l'enchaînement depuis la création jufqu'au Meffie, & de-là jufqu'à nos jours, il feroit aifé de mettre de l'ordre dans les connoiffancés de détail. Ce feroit un vafte répertoire, où viendroient naturellement s'enchâffer les hiftoires particulières des Empires, des Provinces, des

grands hommes: plus de défordre, plus de confufion à craindre: un fait en amèneroit un autre ; & l'efprit, prefque fans effort, verroit la liaifon des événemens, les intérêts de ceux qui agiffent, les effets & les vices de leur conduite. Ainfi les caractères, dans la main de l'Imprimeur, viennent prendre leurs places, & par leur union, forment un tout auffi utile qu'ingénieux.

M. Boffuet fentit autrefois la jufteffe de cette idée, & ce fut le plan qu'il fuivit pour former le cœur & l'efprit du Prince, qui fembloit devoir être un jour la gloire & le bonheur des François. Dans cette vue, il fe propofa de renfermer dans les bornes d'un difcours l'histoire du monde : il l'eût exécuté > fi fa vie eût été auffi longue que fon génie étoit vafte. La mort nous a ravi une partie de ce bel Ouvrage. L'Auteur. du Précis, content de fuivre les traces de ce grand homme, s'eft propofé seulement de faciliter la connoiffance de l'hiftoire, & de placer, pour ainfi dire fous un feul point de vue, le grand fpectacle de l'univers. Son ouvrage, par le choix des événemens, &, par les réflexions judicieufes qui les accompa-1

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