Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub
[ocr errors]

ce Catéchifme, qui feul fournira aux fidè les, toutes les armes fpirituelles, dont ils ont befoin pour repouffer les attaques des ennemis de la Religion Chretienne. Les Lecteurs de tout âge y trouveront des inftructions folides, & même une érudition variée qui intéreffe & qui attache. Quant aux excurfions qu'on a cru devoir faire par rapport aux difputes théologiques, nous nous en tenons aux fages réflexions du Catéchifte: « Le caractère » de ces difputes, dit-il, parmi les Théologiens fages, eft, 1o. de n'embraffser jamais des matières décidées fur lefquelles l'écriture ou l'Eglife ont porté un Jugement; & tandis que lés Philofophes ne s'accordent fur rien, pas » même fur l'existence de Dieu, comme » nous l'avons montré plufieurs fois, les Théologiens font d'accord fur tout ce qui importe à la Religion in necessa»riis unitas, 2°. D'ufer d'une liberté » éclairée dans des chofes vraiment dou» teufes; de n'affecter ni la fingularité, ni l'audace, & de donner comme incertain ce qui l'eft effectivement: in dubiis » libertas. 3°. De conferver inviolable» ment la charité, & de ne jamais aigrir les cœurs en faveur d'une opinion: in

[ocr errors]

N

[ocr errors]

omnibus caritas ». Qu'on faffe une jufte application de ces principes, & nous jouirons d'une paix folide & durable.

Hiftoire de Lorraine, par M. l'Abbé Bexon, tom. I, in-8°. A Paris, chez Valade; à Nancy, chez Babin, & les principaux Libraires.

Cet Ouvrage, annoncé déjà depuis quelque temps, paroît répondre au defir & à l'attente du public. L'hiftoire de Lorraine, toute intéreffante qu'elle eft, n'avoit point encore été traitée de manière à s'attirer des Lecteurs ; celle-ci, artache & plaît en même-temps. Une louange non équivoque pour un Ouvrage, eft celle qu'on peut tirer de luimême en le citant: voyez le début d'un grand tableau des premiers temps & des premiers peuples du pays.

Cette terre où nous vivons aujour d'hui, (mais elle avoit alors un autre, afpect) fut habitée par les Belges les » plus fiers d'entre les Gaulois. Un fol que la main de l'homme n'avoit en-, » core ouvert qu'en quelques endroits, fe couvroit prefque par-tout de vaftes n forêts, à travers lefquelles couloient,

[ocr errors]

» s'étendoient des rivières, dont rien n'arrêtoit, ne précipitoit le cours. Sur » ces bords où l'homme & la nature » étoient libres; fous un ciel plus froid, chargé de plus d'humidité, voilé par » un ombrage éternel, erroient, fe fixoient les peuplades des Gaulois mê»lées avec les troupes des Germains... » Soit que la nature du climat ne fut point encore affez uniforme, foit que » le commerce & les arts n'euffent pas » encore réuni affez d'intérêts' pour » former un grand corps de Nation, » les peuples de la Belgique, divifés par » cantons & par peuplades, voifines encore de la fimplicité de l'état Sauvage, » n'avoient pu s'affembler & s'unir pour compofer un État; & nous n'apprenons leurs différens noms qu'à mefure que » les Romains les eurent fucceffivement » à combattre. Céfar étoit entré dans les Gaules. L'orient & le midi fubjugués, Rome portoit aux bornes du couchant fa grandeur & fon orgueil. "Il falloit que tout s'abaifsât devant elle, » & que tout peuple fut fon efclave. » Tel fut fon génie, que l'on admire; tel fut fon afcendant, que l'humanité » détefte. Les Empires étoient brisés,

[ocr errors]

» les Rois abattus à fes pieds: il lui » reftoit à venir troubler ces plages où régnoit la nature paifible & foli» taire. Ces forêts profondes, ces rives » d'un océan inconnu, une terre qui » n'avoit vu encore que fes propres en» fans, s'étonnèrent & s'émurent, quand l'aigle Romaine parut fur cet horifon fauvage, à fon extrémité feptentrio"nale, &c. "

دو

M. L. B. fuit & remplit le plan qu'il s'eft propofé: trois Difcours renferment, dans une expofition rapide, mille ans de révolutions. Les Belges conquis par les Romains; ces maîtres du monde entrainés à leur tour par le torrent des barba res; l'Auftrafie formée au fixième siècle, & des débris de ce Royaume, la Lorraine naiffante au dixième, forment l'introduction de fon hiftoire. M. L. B. y renferme non-feulement les événemens dont la fuite amène à la formation de l'Etat, & aux premiers règnes des Ducs de Lorraine; mais il parcourt encore tous les reftes d'antiquités qu'on remarque dans le pays; &, fur cet objet curieux, fes recherches étendues paroiffent ne laiffer rien à defirer. C'eft avec fierté qu'il trace les premiers traits de ce grand tableau.

Les Gaules, dit-il, vont ne plus offrir » qu'invafions & ravages de barbares. » Les traces de la Majelté Romaine s'ef» facent; ces caractères de grandeur que »portoient en tout les entreprises des » Maîtres du monde, leurs ouvrages & » leur génie difparoiffent : il n'eft plus » de Romains. Mais leurs monumens » confervent encore fous les ruines l'em

n

preinte de la grandeur de leur ame, » & d'une nature fupérieure à celle des » hommes de notre âge. Ils comman» doient à la nature. Les monts & les ❤abyfmes s'applaniffoient en routes per»cées à travers de vaftes pays, jufqu'aux » bords de l'océan. Leurs édifices majef» tueux, fembloient impofer à la terre un refpe&t éternel pour les hommes qui » les avoient habités. Les pays dont nous écrivons l'hiftoire, offrent en» core ici plufieurs endroits de ces magnifiques ruines, &c. » Suivent de riches détails, auxquels il faut joindre ceux qu'on lit aux articles le Pois & Bugnon, M. L. B. ranime les cendres de cette antiquité, par une fenfibilité vive & touchante. En rapportant les infcriptions Romaines trouvées à Metz: « De deux » incriptions Grecques, dit-il, l'une eft

« VorigeDoorgaan »