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» aux mânes d'Apollonius, Médecin » Méthodique ; dans l'autre, eft ce Kaïre fréquent fur les tombeaux des Grecs, » ce trifte & long adieu qu'on fe dit à » la mort, dans l'efpérance de fe revoir » dans une plus heureuse vie ; c'est un fils qui le dit à fa mère: Mèter Kaire. Unautel aux Divinités Mira ou Maira, nom celtique des Nymphes, Driades, » Pomones. Déités Mères ou Nourri»cières, qu'on voit représentées avec la corne d'abondance & des amas de fruits: (in honor. Dom. Div. Dis Mai» rabus. Vicani Vici Pacis.) Prefque » toutes les pierres fépulcrales portent » en relief une, ou plus fouvent deux figures, l'époux & l'époufe. On leur » voit à la main gauche le coffrer où, » fuivant le rite des Celtes, qui paroît adopté par les Romains dans les Gau»les, on mettoit ce que l'on croyoit » néceffaire aux morts pour leur paffage » dans l'autre vie. La piété des anciens - » & leur tendreffe dans leurs infcrip» tions funéraires, font remarquables & » touchantes : c'eft un époux qui fe pré» pare la fépulture à côté des cendres de fon époufe. L'Et fibi viva, vivo, font des formules fréquentes fur leurs tom

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beaux (D. M. Caniani Jullini Maxi miola conj. & fibi viva ponend. C.) Ce font des parens infortunés qui gémif fent fur l'urne d'une fille enlevée à la »Aeur de l'âge (D. M. Oreftilla Jul. Dorcadi filia dulciffima Jul. Spurina & ftatilia parentes infeliciffimi, Vix. » ann. XIV.) Telles font les plus inté» reffantes de ces infcriptions recueillies » par Meuriffe & Gruter ».

En parlant d'Antoine le Pois, Médecin Lorrain, & docte Antiquaire, dont on a un Livre eftimé fur les médailles Romaines & les gravures antiques: "Le » Pois, dit-il, eft infiniment louable d'avoir cultivé cette belle partie, trop » négligée parmi nous. Les veftiges de » cette Majesté Romaine, empreinte encore en plufieurs lieux de la terre que »nous habitons, vont s'évanouir, & la génération prochaine va nous reprocher d'avoir laiffé périt entre nos mainst les derniers reftes de l'antiquité, & ces précieux monumens d'un peuple qui fit l'honneur du monde ». Et en terminant cet article: Tels font les lieux

que les Romains paroiffent avoir ha »bités dans la Province, & cù il refte » de leurs veftiges. Nous ne doutons pas

que plufieurs perfonnes ne nous fachent gré de les avoir ici raffemblés. » C'étoit ranimer les cendres du docte le Pois. Lui-même il fit fes plaisirs de » cette belle antiquité, & travailla à ce qu'elle ne pérît pas tout entière. Sou»vent affis dans ces ruines, il fentit s'en élever l'enthoufiafme, & fut faifi du génie qu'on croit voir y errer encore ». Les règnes des Ducs de Lorraine, ces Princes fi fameux par leur valeur & leur bonté, préfentés, finon avec une suite d'événemens que les lacunes des annales He permettent pas de fuivre dans une haute antiquité, le font du moins toujours avec patriotifme. Un ftyle auquel l'âge & le goût donneront fans doute plus de correction & d'égalité, eft quelquefois plein d'énergie: « C'étoit une des

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anciennes prérogatives de la Couronne, que les Ducs de Lorraine fuffent feuls » en droit d'affigner le champ, & de juger dés duels entre la Meufe & le Rhin. Le Comte de Bar atraqua ce droit. Il " fut convenu que le Duc demeureroit feul en poffeffion des duels des Gen» tilshommes, & que le Comte pourroit néanmoins préfider à ceux de fes vaffaux. Quant aux duels,dont le Comte

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» de Vaudemont & l'Évêque de Verdun prétendoient connoiffance entre leurs fujets, le Duc voulut en avoir raison. » Ainfi, dans des fiècles aveugles, le » fanatifme & la tyrannie fe partagent » leurs droits barbares, fans imaginer feulement qu'ils peuvent outrager la Thiébaut II fuivoit

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nature..

» l'Empereur Henri VII en Italie : une » maladie de langueur le faifit à Milan » d'où il revint en Lorraine, portant le » germe de la mort. On crut qu'il avoit » reçu un poison lent, fans favoir de quelle main. Malheureux fort des » Grands, pour qui font infectés les

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doux élémens de la vie ! Mais une fécurité du moins leur refte; un antidote peut leur être offert: ce n'est pas » de l'innocent qu'ils auront protégé, » de l'infortuné dont ils auront eu pitié, qu'ils ont à craindre le poifon : qu'ils prennent leur pain de cette main-là, » il fera affaifonné de la fanté, de la vie, » de l'immortalité ». Il parle de ces fameufes Affifes, dans lesquelles la nobleffe de Lorraine jugeoit elle-même les caufes de fes Membres. « Durant tout le temps » des Affifes, de l'aller & du retour, on » ne pouvoit faifir les biens des Cheva»liers

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»liers, ni pourfuivre contre eux aucune » action civile. L'État protégeoit des mo» mens qu'ils confacroient au bien pu»blic. Ils jugeoient fouverainement, » fans frais ni révision de procès. Chaque mois, les Affifes fe tenoient » en trois différens lieux; à Nancy, à Vaudrevange c'étoient les Affifes » d'Allemagne; à Mirecourt, c'étoient » celles de Vofges. Les Chevaliers fe

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plaçoient tous, fans préféance ; alors » les Avocats entroient. Le plus habile » étoit celui qui parloit le plus claire»ment & le plus fuccintement. Les Ju» gemens étoient fommaires, fondés » fur une Jurifprudence conftante, trans» mife dans notre Coutume: refpectés, fans reproche & fans atteinte durant » fix fiècles, ces hommes vraiment » nobles, fans autre récompenfe que de » faire le bien, fans autre falaire que l'honneur, furent les Juges de leur pays. Un Chevalier avoit le droit de plaider lui-même fa caufe, celle de » fon ami & celle des pauvres. Précieux privilége confervé à l'amitié & à l'hu» manité ».

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Une notice des hommes illuftres du pays, qu'on peut regarder comme fon II. Vol.

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