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hiftoire littéraire, termine ce volume, & n'en est pas la partie la moins neuve & la moins agréable. En parlant de peinture, M. L. B. eft Peintre lui même. Voyez cet article du fameux-le-Lorrain:

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Claude Gelée, dit le Lorrain, fa» meux Paysagifte, né à Chamagne en » 1600. Ce génie, qui devint fi beau à » l'école de la nature, n'apprit rien des » hommes. Il paroiffoit ftupide. Il ne fut jamais lire. Mené à Rome par la misère & le hafard, il fervoit & broyoit des couleurs chez Auguftin Taffi. Il vit » deffiner: il étoit né Peintre. Il paffoit » les jours & les nuits dans les champs » à obferver les divers effets de la lu» mière & des ombres, l'aurore & le >> couchant, l'arrivée des nuages, les pluies & le tonnerre. Plein de ces fuperbes images, il fe renfermoir pour » les reproduire avec toute leur énergie. Dans fes aurores, on voit la lumière remplir peu-à-peu la profondeur du ciel, baigner l'horizon, chaffer les » nuages, la rofée tomber fur les herbes, les champs fe réjouir à l'arrivée » du jour. Les arbres, dit Sandrat, fon contemporain, paroiffent agités, & il femble entendre le vent bruire dans leurs

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feuillages. Dans fes couchans, un air plein de feu colore tous les objets, échauffe les montagnes, tout l'horizon plongé dans une fplendeur rougeâtre, » exhale & élève fes dernières vapeurs. » Jamais Payfagifte ne fut plus frais & plus vrai dans fes teintes : tout y eft fondu, tout y eft d'un accord admi»rable. Les différentes heures du jour »fe lifent dans fes tableaux ; l'air femble y paffer, & fes lointains fuient. →Souvent la nature, fous le pinceau de » cet aimable Artifte, parut fe laiffer égaler ». D'un grand nombre d'articles dont cette notice eft compofée, les uns font remarquables par une érudition .affez neuve; les autres par une force & une expreffion particulières. Le fecond volume de l'hiftoire de Lorraine, offrira des temps modernes, les règnes bienfaifans de Léopold & de Stanillas. Le troifième fera l'hiftoire naturelle du pays, Ouvrage très intéreffant. Tels font les -travaux, bien dignes d'encouragement, -de ce jeune Auteur, déjà avantageufe-ment connu par un Catéchifme d'agriculature, Livre utile & patriotique*, & par

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* Chez-Valade, rue S. Jacques.

le Syftême de la fertilifation, cité avec éloge par l'illuftre M. de Buffon.

Nouvelles expériences fur la réfiftance des Fluides, par MM. d'Alembert, le Marquis de Condorcet & l'Abbé Boffut. 1 vol. in-8°., chez Jombert, à Paris, rue Dauphine.

Il y a quinze ans que M. l'Abbé Boffut a jeté les fondemens d'un corps d'obfervations & d'expériences fur le mouvement des fluides dans fon Hydrodynamique, Ouvrage vraiment neuf & original, qui a eu le plus grand fuccès dans toute l'Europe. En 1775, cet Académicien fut chargé,conjointement avec MM. d'Alembert & le Marquis de Condorcet, de faire des expériences fur la résistance des fluides, pour s'affarer fi les loix que donne la théorie, font conformes à celles que donne la nature.

En conféquence, on fit conftruire plufieurs vaiffeaux de formes & de dimenfions différentes, auxquels on ajouta fucceffivement des proues angulaires de plufieurs espèces, qui formoient des plans obliques au choc du fluide, & des proues cylindriques, ou qui avoient d'autres

courbures. A l'extrémité d'une grande pièce d'eau fituée dans l'enceinte de l'É cole Militaire, dont la longueur eft de cent pieds, la largeur de cinquante-trois pieds, & la profondeur de fept pieds, on avoit placé un mât planté verticale ment, & de foixante-feize pieds de hauteur deux poulies égales étoient attachées, l'une au haut du mât, l'autre au pied, & recevoient un cordon de foie, dont l'une des extrémités étoit attachée au vaiffeau, & l'autre à un poids moteur au haut du mât. On avoit auffi planté fur l'un des bords du baffin, plufieurs piquets, à cinq pieds de diftance l'un de l'autre. Avec cet appareil, qui eft fort fimple, & au moyen du poids moteur abandonné à fa propre pefanteur, on a fair courir fur le baflin un grand nombre de fois chaque vaiffeau. Des Obfervateurs placés à chaque piquet fur l'un des bords du baflin, bornoyant des points correfpondans fur le bord oppofé, déterminoient l'inftant où le vaiffeau, par fon mouvement, répondoit à chaque alignement, en prêtant l'oreille à la voix d'une perfonne qui comptoit hautement les ofcillations à demi-fecondes d'une excellente pendule.

C'eft ainfi que l'on a fait près de trois cents expériences différentes, à différentes flottaifons, & dont chacune a été répétée fouvent fept à huit fois: par-là, on s'eft procuré un très-grand nombre de faits bien avérés, pour les réfiftances directes & pour les réfiftances obliques. On a eu la plus fcrupuleufe attention de ne faire ufage des expériences, que lorfque le mouvement étoit reconnu parfaitement uniforme. Ce travail laborieux & aflidu a duré plus de trois mois.

Un objet bien important, & dont Pidée n'appartient qu'à nos trois illuftres Géomètres, eft celui des expériences dans des canaux étroits. En effet, la plupart des expériences qui ont été faites dans le fluide indéfini, ont été répétées dans un canal étroit de foixante-quinze pieds de longueur, pratiqué dans le même baffin. Le fluide du canal étroit étoit

refferré par un plan bien horizontal élevé à une certaine profondeur du baffin, & par deux cloifons mobiles, verticales & toujours parallèles, qu'on pouveit rapprocher ou éloigner l'une de l'au tre à volonté. On a fair varier plufieurs fois les dimenfions de ce canal en largeur & en profondeur: on a aufli fermé

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