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boiseries. Dans le sanctuaire on a porté une grande pierre sépulcrale sur laquelle sont gravées une femme les mains jointes et une inscription ainsi conçue :

Cy gist Jehanne Chastelainne, fame de feu Guillaume Février, et après fut fame de feu Symon de Saint Martin, jadiz cappitaine de Provins, où qu'elle trespassa, l'an mil 111x1x, le xxvi jour d'aoust. Dieu ait l'âme d'elle.

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

I.

(1093.)

In nomine Domini, Richerus, Senonensis archiepiscopus, notum esse volumus omnibus Christi fidelibus, tam presentibus quam futuris, quia venit in presentiam nostram sacerdos quidam religiosus Odo nomine, abbas Exomensis ecclesie, deprecans ut litteras sigillo nostro signatas, de altari quod est in villa Vultuno, in pago pruvinensi, in honore sancte Marie dicatum, facere dignaremur, ad serviendum Deo regulariter et canonice in subjectione ordinis Exomensis ecclesie, quamdiu fratres ejusdem loci regulariter ibidem vixerint et canonici ordinis rigorem tenuerint. Nos itaque prefati Odonis petitioni assensum dantes, concedimus ei, interveniente et annuente Raynaldo de Vultuno, cum uxore sua Odelina et Artaldo, filio suo, ex quorum beneficio esse videtur. Hoc autem factum est in conspectu capituli nostri, concedentibus nostris Hilduino, Stephano, Valterio, Girardo et Teobaudo, Deodato etiam archipresbytero; salvis privilegiis sancte Senonensis ecclesie et synodalibus consuetudinibus atque circadis, cum omnibus rectitudinibus et justitia que ad nos et ad ecclesiam nostram pertinent. Actum feliciter in ecclesia sancti Stephani publice, regnante Philippo rege, anno xxx111o.

(Collection manuscrite de M. Ythier, conservée à la Bibl. de Provins. Hist. ecclés., tom. IV, p. 205.)

II.

(1270.)

Ego Theobaldus, Dei gratia rex Navarre, Campanie et Brie comes palatinus, notum facimus universis presentes litteras inspecturis quod nos omnia et singula que religiosi viri príor et fratres de Vultuno in nostris feudis, retrofeudis, censivis, allodiis, dominiis que ab hominibus nostris quoquo modo acquisierunt usque ad confectionem presentium litterarum, ob remedium anime nostre et antecessorum nostrorum animarum, concedimus et confirmamus eisdem tenenda, habenda et possidenda ex nunc in perpetuum ab ipsis priore et fratribus in manu mortua pacifice et quiete, gardam et justitiam in predictis adquisitis nobis ac successoribus nostris nichilominus retinentes. In cujus rei testimonium et munimen perpetuum, presentibus litteris nostrum fecimus apponi sigillum. Datum per nos apud Columbarias, anno Domini M°. CC. LXIX, mense februario, dominica ante festum cathedre Sancti Petri.

(Ythier, ibid., p. 210.)

FÉLIX BOURQUELOT.

AMBASSADE

DE

DON PEDRE DE TOLEDE

EN FRANCE,

ET SATIRE

SUR L'ENTRÉE DE CE SEIGNEUR A FONTAINEBLEAU.

Nos affaires étaient en fort bon état en 1608, puisqu'un envoyé de cette maison d'Autriche qui, depuis un siècle, travaillait à notre ruine, vint réclamer solennellement l'aide et l'alliance de la France. Aussi, pour qui avait vu, quatorze ans auparavant, les troupes de Philippe II occuper Paris, la mission de don Pèdre de Tolède dut être un légitime sujet d'orgueil.

Mais c'eût été une grande faute de ne pas tout craindre de l'Espagne, du moment qu'elle jugeait nécessaire son humiliante démarche; et pourtant il semble que sans le roi, la France eût accédé aux propositions qu'apportait don Pèdre. C'est cette conjoncture de la vie politique de Henri IV, que nous voulons représenter. Tout en découvrant les secrets ressorts de la diplomatie de cette époque, nous espérons mettre le lecteur à même de comprendre le piquant et de juger l'à-propos du pamphlet inédit qui accompagne notre dissertation.

I.

Les questions d'équilibre occupaient alors l'Europe entière, et la rivalité entre la France et l'Espagne était encore dans toute sa force. Un Espagnol ne pouvait voir un Français sans émotion; et cela se conçoit, car les deux peuples occupaient, disait-on, les plateaux d'une balance, de sorte que l'élévation de l'un faisait l'abaissement de l'autre (1). La période de prospérité était

(1) Hist. de la mère et du fils, par Mézeray, ou plutôt Richelieu, tom. I, p. 32.

arrivée pour nous; après tant d'humiliations et de déchirements, la France renaissait et le règne glorieux de Henri le Grand touchait à son apogée. Ce roi, assurément le plus habile de la chrétienté, depuis la mort de Philippe II et d'Élisabeth, semblait appelé à tirer vengeance de l'Espagne. Jamais intérêts personnels n'avaient été mieux d'accord avec ceux de l'État. L'Espagne avait dépouillé de la Navarre les ancêtres de Henri de Béarn, et elle n'avait cessé, depuis qu'il était sur le trône de France, d'agiter son royaume et de menacer sa vie (1). Henri méditait donc une revanche; il la voulait éclatante, et la concevait d'une manière digne de son grand esprit. Il ne faut pas chercher ailleurs l'origine du projet magnifique dont il aimait à s'occuper jusque dans les plus mauvais jours de sa fortune, la division de l'Europe en quinze dominations (2). Déjà le roi en avait posé çà et là les premiers fondements: il entretenait des alliances très-étroites avec les princes protestants de l'Allemagne, et négociait en Italie le mariage de sa fille aînée avec le prince héréditaire de Savoie. De ce dernier côté, il lui fallait même modérer l'impatience de son ambitieux et nouvel allié, Charles-Emmanuel. Le duc, beau-frère de Philippe III, était devenu, qu'on nous pardonne l'expression, l'ennemi intime de la maison d'Autriche. Il offrait de chasser avec nous les Espagnols du Milanais, et de partager la haute Italie (3). Mais Henri IV refusait de rien entreprendre jusqu'à ce qu'on eût vu quel tour prendrait l'affaire des Pro

(1) On lit dans la déclaration de guerre de Henri IV à Philippe II, de l'année 1594 : « Nul n'est ignorant, ny dedans, ny dehors, que le roy d'Espagne n'ayant peu subjuguer la France par guerre ouverte, a tasché d'y susciter et fomenter des divisions. >> Voyez aussi Instruction du 22 avril 1607, aux sieurs Jeannin et Buzanval, dans les Négociat. du président Jeannin, édit. du Panthéon litt., p. 7; Mézeray, Abrégé chronologique, édit. de 1717, tom. X, p. 258, 261 et suiv.

(2) C'est peut-être s'avancer beaucoup que de dire comme M. Capefigue, dans son ouvrage intitulé La Ligue et Henri IV, ch. XIII, que le roi écrivit ce projet de sa main; mais il n'en faut pas nier l'existence, comme l'a fait Voltaire, qui se fonde sur ce qu'on n'en trouve pas trace dans les chancelleries étrangères. « Ce projet, dit-il, n'est ni vrai ni vraisemblable; mais par ses alliances, par ses armes, par ses économies, Henri IV allait changer le système de l'Europe et s'en rendre l'arbitre. »(Essai sur les mœurs, chap.174.) Assurément Henri IV n'a jamais prétendu disposer de l'Europe comme d'un pays conquis; mais il n'y a pas de doute qu'il demanda à Sully un mémoire qui pût servir de base à ses grandes pensées. Voy. les Economies royales, édit. in-fol., tom. III, ch. 4.

(3) Cf. J. A. de Thou, Hist. universelle, tom. XV de l'édit. franç. in-4o, p. 21; Hist. de la mère et du fils, tom. 1, p. 21.

vinces-Unies; autrement c'était compromettre le fruit de ses longs sacrifices d'hommes et d'argent pour soutenir la naissante république (1). Il semblait approcher du but, et prêt à recevoir le prix de tant d'efforts; peut-être espérait-il trouver au nord du royaume, une compensation à la Navarre, lorsque le cabinet de Madrid parvint, à notre insu, à ouvrir des négociations avec les Provinces, en leur offrant de les reconnaître indépendantes et souveraines. Proposition d'une rare perfidie; car tandis que l'Espagne endormait par ses promesses l'inimitié des Hollandais, elle tachait d'isoler ce peuple et de se rallier tous les autres dans un vaste système d'association. Elle voulait mettre la Hollande au ban de l'Europe, après avoir gagné les juges; et comme nos vues et nos prétentions étaient le plus grand obstacle à ses desseins, elle rechercha dès lors l'amitié de la France. Telle était la situation à la fin de l'année 1607.

L'Espagne n'était pas une puissance à dédaigner. Bien que sur son déclin, elle exerçait encore un grand ascendant par ses immenses possessions, par ses relations de parenté avec les princes catholiques de l'Allemagne, et parce que les intérêts de la religion paraissaient toujours être le pivot de la politique. Or le bruit avait couru que, sans Philippe II, le catholicisme eût succombé. Toutefois les papes n'étaient plus, de même qu'au temps de ce prince, à la dévotion du roi très-catholique; ils conservaient seulement un faible pour l'Espagne et la favorisaient, soit qu'elle voulût rentrer en possession des Provinces-Unies, non moins rebelles à leur souverain qu'à l'Église, soit qu'elle nous conviat d'éteindre, au profit de la Foi, les funestes rivalités qui avaient séparé les deux couronnes. D'ailleurs l'Espagne, pays d'obédience, avait accepté sans contrôle les décrets du concile de Trente, et expulsait rigoureusement de son sein sa population de Morisques; en France, au contraire, les parlements ne voulaient point de la discipline du concile (2), et le roi, malgré le pape, avait accordé la liberté de conscience dans son royaume, disant « la raison d'État ne va pas avec celle de la Religion (3). »

que

Ainsi, entre la France et l'Espagne, la cour de Rome ne pou

(1) En 1607, on évaluait à deux millions de livres les secours annuels que la France envoyait à la Hollande. Négociations', p. 9.

(2) Cf. Mém. de la vie de J. A. de Thou, liv. VI; Œconomies royales, t. III, ch. 7. (3) Arch. du royaume, Simancas, A. 66, no 46.

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