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ita factum auctoritate nostra et sigilli nostri impressione fecimus communiri. Astantibus et audientibus: Johanne tresaurario ecclesie nostre, Petro cancellario, Raginaldo capellano nostro, Petro Andegavensi, Johanne Aurelianensi, Roberto matriculario, Johanne priore Cunaldi fratre predicti abbatis, Petro sacrista Sancti Florentii, Theobaldo Manerii canonico Condatensi, Isembardo presbitero Sancte Crucis, Raginaudo Meschini, Pagano Castinelli, Bartholomeo de Montibus, Johanne Ermenardi, Pagano Ermenardi, Radulpho de Fulquis, Fuberto de Fulquis, Nicholao Engelardi, Gaufrido de Cormarico, Petro Pegris, Petro Aimari, Petro Vaslini, Raginaudo capellano de Sancto Loantio, et aliis multis. Actum hoc anno ab Incarnatione Domini M°C°LXXXIV", in ecclesia Sancti Lupi extra civitatem.

Data per manum Petri Cancellarii (1).

VII.

Universis Christi fidelibus presentes litteras inspecturis, frater Mainardus Beati Juliani Turonensis minister humilis totusque ejusdem loci conventus, salutem in Domino. Noverit universitas vestra, quod cum inter nos ex una parte, et venerabiles viros decanum et capitulum Turonense ex altera, super vendis et justicia terrarum nostrarum que circa Sanctum Lupum et apud la Baate in varenna superiori site sunt, contentio verteretur; tandem mediantibus bonis viris, in hunc modum pacis convenimus, quod nos a dicto decano et capitulo predictas terras tenentes ut pote sub eorum dominio existentes, fundos terrarum, census, vendas, decimas et justiciam earum habebimus, et de cetero sine contradictione aliqua pacifice possidebimus, sicut certis metis de consensu partium distincte sunt et divise; alta justicia, scilicet le multre, le rat et l'encis, et ea que ad ipsam secundum consuetudinem patrie pertinent, predictis decano et capitulo remanente in perpetuum. Quod ut ratum et stabile in posterum permaneat et ad presens, nostras presentes litteras predictis decano et capitulo dedimus sigillorum nostrorum muhimine roboratas.

Actum anno Domini millesimo ducentesimo tricesimo (2).

(1) Extrait du Livre rouge de Saint-Florent de Saumur (ms. des archives de Maine-et-Loire), fo 33, ro et vo.

(2) Extrait du Liber compositionum (ms. de la bibliothèque publique de Tours), P. 43.

I. (Deuxième série.)

A. SALMON.

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L'ABBÉ VERT.

Parmi les intéressantes lettres de madame de Longueville que M. Cousin a publiées dans la Bibliothèque de l'École des chartes (1), il s'en trouve une où cette princesse, avec l'élévation d'esprit et la fermeté de caractère qui ne l'abandonnèrent jamais, explique les motifs qui l'ont déterminée à refuser au jeune abbé de Fortia un petit bénéfice dont la nomination dépendait d'elle, à cause de sa terre du Fresne (2). Ce refus était pénible pour madame de Longueville, car le jeune ecclésiastique appartenait à une famille qui tenait un rang élevé dans la magistrature; il avait pour protecteur l'archevêque de Paris lui-même, et était recommandé avec instance par le marquis et la marquise de Bréval, dont la princesse estimait les vertus et la piété. Enfin, un oncle du nom de M. de Fortia était titulaire de ce bénéfice et désirait le résigner à son neveu, ce qui s'obtenait ordinairement sans difficulté.

Néanmoins, ces considérations mondaines ne purent triompher des raisons de conscience que madame de Longueville allègue dans sa lettre, et qui lui donnèrent la force de résister à toutes les sollicitations. Elle comprenait qu'un fils de famille, comme M. de Fortia, ne pouvait s'attacher à une chapelle qui rapportait à peine cent écus de rente, et qu'évidemment ses parents et lui ne voyaient dans ce mince bénéfice qu'un léger supplément de revenu, en attendant mieux. Tout cela n'avait rien que de très-naturel dans les idées du temps; mais la pieuse princesse avait pris au sérieux l'exercice de ses droits de patronage

(1) Biblioth. de l'Ecole des chartes, tom. IV (première série), pag. 435. (2) Cette lettre, datée de Port-Royal le 8 avril 1675, est adressée au curé de SaintJacques du Haut-Pas, directeur de la princesse.

ecclésiastique. Sa règle, comme elle le dit elle-même, était nonseulement de donner les chapelles et les cures aux plus dignes, mais encore de les destiner aux meilleures œuvres qui pouvaient se faire dans les terres où elles étaient situées par exemple, à ôter des curés inutiles à leurs paroissiens, à suppléer à la modicité des cures des bons pasteurs, à leur donner les moyens d'avoir des vicaires ou des maîtres d'école ; en un mot, à faire le plus grand bien possible à la religion et à ses vassaux. On peut croire, quoique la lettre ne le dise pas expressément, qu'outre ces raisons générales, madame de Longueville se méfiait un peu de la vocation de l'abbé de Fortia; et en cela son tact l'avait mieux servie qu'elle ne le pensait elle-même. L'avenir devait se charger de justifier ses prévisions, et une circonstance postérieure ajoute au grave intérêt de sa lettre l'attrait piquant qui s'attache toujours au scandale.

Dans les premières années du dix-huitième siècle, une histoire assez gaie, mais très-peu édifiante, fut pendant longtemps le sujet des entretiens de tout Paris. On racontait qu'un abbé de bonne maison avait été surpris dans une conversation trop intime avec la femme d'un teinturier. Le cas était flagrant; le mari offensé se vengea à sa manière, et sans sortir de sa profession. Saisi par deux vigoureux garçons, le galant abbé fut plongé dans une cuve de teinture verte, et en sortit avec la peau d'un lézard ou d'un perroquet. La couleur était même, dit-on, de si bon teint, qu'il ne put jamais en effacer l'empreinte; il conserva du moins jusqu'à sa mort le surnom de l'abbé Vert. Furieux de sa mésaventure, il avait été porter ses plaintes à M. d'Argenson, lieutenant général de police, qui ne fit qu'en rire: bafoué de toutes parts, poursuivi par les mauvais plaisants, persiflé par les gazettes, il n'osa plus se montrer en public, et finit par cacher sa honte au fond de la province, dans une terre de sa famille, où il ne tarda pas à mourir de chagrin et d'ennui. Telle est l'anecdote que les mémoires du temps nous ont transmise, et dont le héros était précisément cet abbé de Fortia auquel madame de Longueville refusait un bénéfice en 1675. Quelques mots d'explication suffiront pour en donner la preuve. C'était une tradition constante, même dans la famille de Fortia, que l'abbé Vert appartenait à cette maison, dont M. le marquis de Fortia d'Urban, membre de l'Académie des inscriptions, mort il y a deux ans, a publié l'histoire généalogique. Or, on voit,

par cette histoire, qu'il exista, dans le cours des dix-septième et dix-huitième siècles, trois abbés de Fortia.

Le premier se nommait François, et était le troisième fils de François de Fortia, seigneur du Plessis, conseiller d'État, mort en 1631; il fut prieur de Montbouchet, chanoine et comte de Brioude en Champagne, et mourut en 1675. Ce prieuré de Montbouchet était probablement celui qu'il voulait résigner à son neveu l'année même de sa mort, en 1675, arrangement auquel madame de Longueville refusa de se prêter.

Le second s'appelait Anne Bernard, et était le quatrième fils de Bernard de Fortia, seigneur du Plessis, maître des requêtes, et successivement intendant du Poitou, de Bourges, d'Orléans et d'Auvergne, frère du précédent. L'histoire généalogique n'indique pas la date de sa naissance; mais son père s'étant marié en 1649, et ayant eu trois fils avant lui, il a dû naître de 1655 à 1660. Par conséquent il pouvait avoir de dix-huit à vingt ans en 1675; c'est indubitablement à lui que madame de Longueville refusa le bénéfice que son oncle voulait résigner. Le troisième abbé, nommé Charles, naquit en 1702. Il était le second fils de Joseph-Charles de Fortia, seigneur de Chailly, conseiller d'État; il fut nommé en 1724 à l'abbaye de Saint-Martin d'Épernay, au diocèse de Reims, et mourut à Paris en 1776. « J'ai ouï dire, ajoute M. le marquis de Fortia d'Urban, que c'était « sur lui qu'avait été composée la chanson de l'abbé Vert. » Cette supposition n'est pas admissible, comme nous allons le démontrer.

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L'aventure de l'abbé Vert a été célébrée d'abord par un mauvais conte en vers, inséré en 1716 dans un recueil pseudonyme intitulé Mémoires politiques, amusants et satiriques (1), puis par une chanson sur l'air des Pendus, qui vaut mieux que le conte et est fort peu connue; on la trouve dans presque toutes les collections manuscrites de chansons du dix-huitième siècle. Le conte, dans l'édition que nous venons de citer, est accompagné d'une gravure qui représente la scène de la cuve; il transporte l'histoire à Anvers, et défigure les noms et les circonstances; mais, dans une note en prose qui le précède, l'auteur dit qu'un

* (1) Mémoires politiques, amusants et satiriques de messire J. N. D. B. C. de L., colonel du régiment de dragons de Casanski, et brigadier des armées de S. M. Czarienne. A Véritopolis, chez Jean Disantvrai, 1716, 3 vol. in-12.

ami lui fit part de cet événement au mois de juillet 1713, et que la gazette l'annonce comme ayant eu lieu à Paris, rue Bourtibourg.

Quant à la chanson, dont le récit paraît très-fidèle, elle dit expressément que ce fut à M. d'Argenson que l'abbé porta sa plainte. Or, M. d'Argenson fut nommé lieutenant général de police en 1697, et quitta cette charge pour la dignité de chancelier de France en 1718. L'aventure ne peut donc avoir eu lieu qu'entre 1697 et 1716, époque de la publication du conte; et la date indiquée par l'auteur des Mémoires amusants est probablement la véritable. Cela posé, il est facile de voir que l'abbé Charles de Fortia n'aurait eu que onze ans à l'époque de l'événement, si on le place en 1713, et quatorze ans au plus en 1716. A cet age, il ne pouvait être le héros d'une pareille histoire, et il n'était pas encore abbé; car ce fut seulement en 1724 qu'il obtint une abbaye, qu'on ne lui aurait certainement pas donnée après un scandale si public; d'ailleurs, il vécut encore plus d'un demi-siècle, et mourut à Paris, sans que rien indique qu'il se soit retiré du monde.

Revenons maintenant à Anne-Bernard de Fortia, le protégé de l'archevêque de Paris et de la marquise de Bréval. D'après les indications que nous avons données sur la date de sa naissance, il devait avoir à peu près cinquante-cinq ans en 1713. Cet àge n'est point incompatible avec une aventure du genre de celle que nous avons rapportée; de pareilles infortunes arrivent même plus souvent aux vieux galants qu'aux jeunes. D'ailleurs, la gravure contemporaine jointe aux Mémoires amusants représente l'abbe Vert sous les traits d'un homme àgé; et, en effet, il n'était probablement plus jeune à l'époque de l'événement, car il parait qu'il survécut peu à sa triste métamorphose. Ainsi l'abbé AnneBernard, seul ecclésiastique de la famille de Fortia auquel ait pu s'appliquer le refus de madame de Longueville, est en même temps le seul auquel on puisse faire honneur de l'anecdote de l'abbé Vert.

Un autre ordre de preuves va compléter notre démonstration. La tradition qui met l'anecdote en question sur le compte d'un abbé de la maison de Fortia est très-répandue dans le Vendômois, où cette famille possédait la terre du Plessis, dont le magnifique château fut bâti par l'intendant d'Orléans, père de notre abbé Anne-Bernard. On assure dans le pays que cette terre fut l'asile

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