moins profondes, des instruments de silex, les uns grossièrement taillés, les autres polis, puis des outils de bronze et enfin des outils de fer. On a désigné sous le nom d'âge de la pierre taillée ou paléolithique, d'âge de la pierre polie ou néolithique, les époques où l'homme s'est servi d'instruments de silex, soit taillés simplement, soit polis. On y a superposé un âge de bronze et un âge de fer, puis on a émis l'hypothèse que ces âges s'étaient succédé et avaient eu chacun une immense durée. Or ce n'est ni le nombre des silex taillés ou polis, ni la perfection du travail de l'airain ou du fer qui fournissent la preuve d'une longue série de siècles pour chaque âge d'autre part les prétendus âges se sont pénétrés mutuellement pendant que les Egyptiens travaillaient admirablement l'or, l'argent, l'airain, les Hébreux se servaient de haches de silex: la Bible nous apprend que Séphora, femme de Moïse, circoncit son fils avec un silex. On trouve des silex dans les dolmens, dans les tombeaux romains: les sauvages de la Polynésie ont encore de nos jours des armes de pierre polie ou taillée. GÉOLOGIE. On a découvert des silex enfouis à différents niveaux dans les profondeurs du terrain quaternaire: or tout terrain géologique correspond à une immense durée : il en est donc de même, a-t-on dit, pour la période où l'homme taillait le silex. Mais qu'est-ce que le terrain quaternaire? Rien n'est moins connu en géologie. C'est un ensemble de traînées torrentielles, de dépôts diluviens, accompagnés de profonds ravinements. C'est aux points où ces dépôts recouvrent les terrains antérieurs qu'on trouve en général les premiers débris de l'industrie humaine. Qu'on cherche dans la vallée de l'Orne-Saosnoise, sous le limon qui cache en partie les graviers, et l'on trouvera très-probablement des outils de silex. Il n'y a pas de chronologie possible pour la formation de ces dépôts dus à des dislocations violentes du sol, dont les tremblements de terre peuvent de nos jours donner une faible idée. PALEONTOLOGIE. Les paléontologues ont découvert dans le diluvium des ossements bumains mêlés avec des ossements du grand ours des cavernes, du mammouth, du renne, de l'aurochs, etc. Ils en ont conclu que l'homme avait été contemporain d animaux fossiles dont les espèces ont aujourd'hui disparu. La conclusion est juste, mais à quelle époque ont disparu ces espèces? Aucune donnée certaine ne permet de fixer une date. Qui sait si le mammouth n'était pas contemporain d'Abraham ou même de Moïse? Le renne n'avait pas abandonné les forêts de l'Alsace du temps de Jules César, et l'aurochs se trouve encore aujourd'hui en Lithuanie. 1 DELTA DU MISSISSIPI. On a fait beaucoup de bruit d'un squelette humain découvert, il y a quelques années, dans le delta du Mississipi. D'après la profondeur à laquelle se trouvait le squelette, il avait fallu exactement cinquante-sept mille six cents ans, calculait-on, pour que les eaux, par leurs dépôts annuels, formassent les couches successives qui recouvraient cet homme antédiluvien. Or des études très-complètes, entreprises dans l'ensemble du bassin du Mississipi sur l'ordre du gouvernement des États-Unis, par des ingénieurs distingués, MM. Humphreys et Abbot, ont établi que la formation de tout le delta du Mississipi ne remonte pas à plus de quatre mille quatre cents ans. On trouverait difficilement une preuve plus éclatante des incertitudes et des contradictions d'une science encore trop ondoyante, où les rêves de l'imagination occupent une large place sous la forme d'hypothèses à côté des faits les plus précis et les plus merveilleux. En résumé, les recherches faites depuis un demi-siècle démontrent que l'homme, à une époque antérieure aux temps historiques, s'est servi d'instruments de silex, qu'il a vécu en même temps que des animaux dont les espèces ont aujourd'hui disparu. Mais à cette question: « L'homme éxiste-t-il depuis six ou sept mille ans, ou depuis des milliers de siècles? » La science ne donne aucune réponse positive. La Société, dont l'attention a été entièrement captivée par les savantes ét lumineuses déductions du rapporteur, lui exprime toute sa reconnaissance par l'organe de son Président. La séance est levée à neuf heures et demie. Séance du 11 décembre 1874. PRESIDENCE DE M. CHARDON. M. RICOUR, SEcrétaire. M. Percheron signale dans le dépouillement des journaux d'agriculture un article sur la culture du Maïs. Notre collègue M. de Villiers continue, dans le Journal de l'Agriculture de M. Barral, ses études sur la comptabilité agricole. On trouve, dans le numéro d'octobre, des considérations à la fois justes et originales sur l'indétermination du prix de revient des fourrages et sur l'interprétation des résultats fournis par une comptabilité bien tenue. M. le Président signale, en outre, dans la Gazette des Campagnes el dans le Journal d'Agriculture pour la France, des articles relatifs à la diminution du nombre des naissances en France. Le Bulletin de la Société d'Acclimation, sous le titre : Oiseaux et insectes, envisage à un point de vue nouveau le problème des services rendus ou des dommages causés par les petits oiseaux. Le 2 fascicule des Mélanges de Numismatique contient une revue de a Numismatique gauloise par notre collègue M. E. Hucher, et une étude sur la fabrication de la fausse monnaie au moyen âge par M. Anat. de Barthélemy. Un travail de M. Diot, sur la culture du Houblon dans le département de la Sarthe, est soumis à l'examen de la Commission d'Agriculture. M. Edmond Monnoyer demande à faire partie de la Société en qualité de membre titulaire. Il est présenté par MM. Chardon et de Villiers père ; cette demande sera mise au prochain ordre du jour. La Société procède ensuite à l'élection du bureau conformément au règlement. Elle nomme pour Président M. Clouët, pour Vice-Présidents et par acclamation M. Chardon, président sortant, et M. Martin. MM. Brindeau et Faucon sont ensuite nommés à la majorité, le premier Secrétaire, et le deuxième Trésorier; M. Le Priuce est nommé par acclamation Archiviste; dans une prochaine séance, il sera procédé à la nomination d'un archiviste adjoint. M. le Président donne lecture d'une note de M. Hucher, membre titulaire, sur le portrait gravé de Marin Cureau de la Chambre et sur les Caffieri, et fait l'analyse accompagnée de la lecture de quelques extraits du travail de M. Menjot d'Elbenne sur les sires de Bresteau et de la famille Papillon, du xe au xvIe siècle, travail des plus intéressants pour l'histoire féodale du Maine, dont il fait ressortir l'importance, en adressant à l'auteur tous les remerciments de la Société. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE XXIIe VOLUME XIV DE LA 2o SÉRIE. ANNÉES 1873-1874 Archives. Listes des ouvrages reçus, etc., par M. LEPRINCE..... Discours de M. CHARDON, Président entrant.. Distribution des récompenses du Concours départemental de PAGES. 986 401 537 941 732 Etudes critiques sur quelques théories physiologiques contem- 468 Installation du Bureau. Allocution de M. BOISSEAU, président 17 L'Algèbre au XVIe siècle et Jacques Peletier du Mans, par M. MAR- 201 Les Allemands dans la Sarthe, par M. A. SURMONT... Les débuts, au Maas, de Marin Cureau de la Chambre, médecin de Louis XIII, de Louis XIV et du chancelier Séguier, membre de l'Académie française, ses relations de famille et les héritiers Les Tuyaux de plomb et les Fontaines publiques, ou Étude des Les sires de Braitel de la famille Papillon, du xiIe au XVe siècle, derniers documents publiés sur cette question, par M. Edouard Listes des Membres de la Société et des Sociétés correspondantes 3 335 Noëls de frère Samson Bedouin, moine de l'abbaye de la Couture › Notice sur l'abbé Voisin, par M. CHARDON..... 433 933 930 581 983 183 699 76 108 Notice sur une pierre tombale de l'église de Duneau (Sarthe), 410 Notice sur M. J. Boisseau, ancien Président de la Société, par M. Henri CHARDON... 433 Olivier Lévêque et la fondation du collège de Sablé, en 1602, 638 Procédés pour reconnaître la présence et déterminer la nature ...... Procès-verbaux de la Commission d'Agriculture........ 48 145,567 438 Procès-verbaux des séances de la Société (Extraits des), p. 115, 190 ...... Quelques remarques sur le chanvre, par M. Edouard GUÉRANGER. Rapport par M. PERCHERON, rapporteur de la Commission d'Agri- 741 133 709 Rapport sur l'application de la Géométrie élémentaire à l'Arith- 750 |