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revue leur histoire, j'ai simplement voulu prouver qu'en se servant pour quelques-uns de ses noëls du dialecte du Poitou, Jean Daniel, qui habitait d'ailleurs sur les confins de la Vendée, n'avait fait que se conformer au goût de ses contemporains, et qu'on prétendrait en vain tirer de là un indice de son lieu d'origine.

Ses noëls sont malheureusement dépourvus de couleur locale. Les personnages qu'il y introduit ont tous des noms de convention qui ne permettent pas de les reconnaître. Ce ne sont que des Janot, des Margot, des Michau, qu'on voit à la crèche, et cela ne saurait servir de guide dans aucune recherche.

Une seule fois on y voit des noms plus caractéristiques; sont-ils employés arbitrairement par pur caprice, comme ceux peut-être des localités que j'ai citées, ou sont-ils au contraire l'expression de la réalité? C'est ce qu'il est difficile de dire. L'histoire locale seule peut répondre d'une façon plausible.

Le duc de Scavoye y vint
Et M. de la Voulte,

lit-on dans le récit d'un voyage à la crèche. Voilà les seuls noms bien réels qu'on rencontre dans tout le cours de ces noëls; sera-ce un trait de lumière pour les érudits de nos provinces de l'Ouest (1)?

J'appelle leur attention sur ce point. Les jalons de la bio

(1) A Angers se trouvait la maison de la Voulte. Les ducs de Savoie figurent dans l'histoire des comtes de Laval, protecteurs de Daniel. La première femme de Guy XVI était fille d'Anne de Savoie et petite-fille du duc Amédée IX. Philippe de Savoie, duc en 1495 et seigneur de Bresse, était oncle du précédent comte de Laval. Une étude sur la Psallette d'Angers pourrait aussi amener à reconnaître quelques-uns des nombreux psalteurs, chantres et musiciens que J. Daniel fait figurer dans ses Noëls. Richard dont il est question à la fin de l'édition imprimée de l'Ordre funèbre, pourrait bien être Jehan Richart, alors libraire à Tours, demourant en la rue de la Sellerie à l'enseigne S. JehanEvangéliste près les Augustins.

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graphie de Jean Daniel sont aujourd'hui plantés. J'ai ouvert les questions qui se rattachent à sa vie et à son pays; à d'autres de les fermer. Quant à ses Noëls, qu'on les lise : hélas! je ne puis dire qu'on les chante, et que le goût de chacun en soit juge. Aucune dissertation ne saurait remplacer leur lecture. D'ailleurs il est grand temps de leur laisser la parole. L'érudition est chose bien rébarbative en matière de chansons, et je crains d'avoir gâté le plaisir qu'on pourra trouver à lire quelques-uns d'entre eux, en prolongeant trop cette étude à laquelle il fallait cependant bien en venir pour essarter et défricher un sol encore vierge.

COMPTE RENDU DES TRAVAUX

COMMISSION

DE LA

D'ARCHÉOLOGIE

Pendant les 1er et 2 trimestres de 1873,

Par M. E. HUCHER, Président de cette Commission

La Commission d'archéologie et d'art ne s'est réunie qu'une fois pendant les deux premiers trimestres de 1873, le 25 février de cette année; onze membres étaient présents.

La séance ouverte, après lecture du procès-verbal, qui est approuvé, M. Hucher soumet à la Commission les empreintes en plâtre de deux médailles gauloises du plus grand intérêt qui ont été trouvées récemment près de Craon (Mayenne), et recueillies par M.Pommerais, juge de paix dans cette ville. L'une d'elles, qui est un statère d'or, comme les deux autres dont nous allons parler, a fait l'objet de savantes observations qui ont été présentées par M. Chabouillet, conservateur du cabinet des médailles de la Bibl. nat., dans la séance du 10 juillet 1872 de la Société des antiquaires de France. (Bulletin 1872, p. 127.)

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Nous extrayons du mémoire de M. Chabouillet les passages suivants :

« On a trouvé dernièrement aux environs de Craon << (Mayenne) un statère d'or anépigraphe qui paraît inédit.

<< Buste d'Apollon lauré à droite; sur la joue, on distingue << un objet rond qui paraît percé d'un trou, une sorte de rouelle. « Revers: animal chimérique, sorte de capricorne ou << d'hippocampe, au milieu de neuf figures singulières, << étoiles ou rayons dont la réunion rappelle certaines repré<< sentations du soleil sur les médailles grecques. Poids : « 8 gr. 50 c. Conservation parfaite. >>

A la vue de la médaille publiée par M. Chabouillet, j'ai reconnu le prototype de celle qu'à donnée M. Lambert sous n° 12 de la planche II de son Ier volume. (Numismatique gauloise du Nord-Ouest.)

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Seulement dans cet exemplaire, qui repose dans le musée de Rouen, le cheval ou l'animal du revers est tout à fait défiguré et l'on n'en soupçonnerait pas même la présence sans l'exemplaire de M. Pommerais. Du reste, c'est le même entourage d'objets singuliers à renflement central, et qu'on a bien de la peine, à raison de leur position irrégulière, à prendre pour des rayons.

Dans la médaille de Carthea, de l'île de Céos, le protome d'animal, que M. Lenormant soupçonne être un loup, est entouré de rayons symétriquement placés autour de ce protome, de manière à former une sorte de nimbe. (Planche XXXIX

de la Nouvelle galerie mythologique.) Dans la médaille de Gambrium d'lonie (planche XLI du même ouvrage), le soleil représente au revers une figure régulière, à rayons émanant d'un point central; de plus, dans ces deux cas, les rayons n'ont pas ce relief central, demi-circulaire, et tel qu'à la rigueur on pourrait y voir un objet sphérique traversé par une flèche. Mais ce qui domine surtout la question d'interprétation, c'est l'étrange désordre de ces objets; on dirait non des rayons émanant d'un centre lumineux, mais des objets matériels, des fers de lance, par exemple, disséminés autour de l'animal du revers, sans aucun ordre.

Ce ne serait pas la première fois, du reste, que les graveurs gaulois auraient répandu des armes plus ou moins brisées, dans le champ des médailles; ainsi sans parler des épées placées sous les chevaux du revers dans les médailles des Unelles et des Baiocasses, nos 1er de la pl. 4, 1er de la pl. 11; 2 de la pl. 96, et 3 de la pl. 100 de l'Art gaulois (re partie), ne voit-on pas trois haches, dont deux sont répandues sans symétrie dans le champ de la monnaie figurée sous le n° 2 de la pl. 11, et surtout trois lances ou materis dans la médaille no 2 de la pl. 100 et dans l'exemplaire figuré sous le n° 4 de la 2e partie de l'Art gaulois? Il n'y aurait rien d'étonnant, dès lors, à regarder les objets disséminés dans le champ de la monnaie de M. Pommerais et de celle du musée de Rouen comme des fers de lance.

La première de ces médailles offre au dessus du cheval une figure qui doit représenter le soleil ou un astre; cette figure est caractérisée par trois rayons seulement, absolument comme dans la médaille n° 51 de l'Art gaulois, 2e partie. Un astre à trois divisions centrales, c'est toujours l'influence de l'idée ternaire qui se fait sentir. Ce symbole manque totalement sur la médaille du Musée de Rouen, et cette altération du coin, continuée dans la représentation du cheval qui est peu visible, est d'autant plus remarquable, que le droit de la médaille n'est pas seulement semblable à celui de M. Pommerais, mais qu'il

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