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compofition ou par leur confiftance. L'auteur explique la façon d'agir de toutes ces espèces de médicamens, & donne enfuite un détail fort circonftancié de leur ufage en Chirurgie.

Le fecond Concurrent fut M. Louis, pour lorsChirurgien-Aide-Major des Armées du Roi, & depuis Maître en Chirurgie de Paris, Profeffeur & Cenfeur Royal, Confeiller & Commiffaire pour les Extraits de l'Académie, Chirurgien Major-Adjoint de l'Hôpital de la Charité, & Membre dela Société Royale de Lyon. Il reconnoît trois efpèces d'émolliens, fçavoir, des émolliens anodyns, des émolliens réfolutifs, & des émolliens relâchans; mais il femble que, felon fes principes, il n'en faudroit admettre que deux efpèces, fçavoir, des anodyns & des réfolutifs; car les anodyns, felon lui, calment la douleur en relâchant, & rentrent dans la claffe des relâchans proprement dits. Au refte, fon Mémoire eft fort bienfait,& mérite d'autant plus d'éloges qu'il n'avoit pour lors que 20 ans.

La queftion propofée pour 1745 étoit de déterminer ce que c'eft que les remédes anodyns, d'expliquer leur manière d'agir, de diftinguer leurs différen

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tes espèces, & de marquer leur ufage dans les maladies chirurgicales. Le même M. Louis mérita le prix. Il avoit ces. mots pour devife: Anodynorum palma. leniendo ftimulabit. Son Mémoire eft partagé en deux Parties. La première traite de la nature des anodyns, de leurs différences & de leur manière d'agir; la feconde contient les formules fous lefquelles on les emploie, & détaille leur ufage en Chirurgie. Les Anciens appelloient médicamens anodyns tous ceux après l'ufage defquels. l'état de la douleur étoit changé en 'un état paffible & tranquille; mais M. Louis penfe, avec raifon, qu'il faut reftreindre cette fignification qui eft trop vafte. Le mercure, qui guérit les douleurs vénériennes, n'eft pas anodyn.. Ainfi il n'admet pour tels que les médicamens qui opèrent la cellation de la douleur, & il les réduit à trois claffes. Les uns délayent les fluides & relâchent les folides; ils font vraiement anodyns; les autres calment fans affoupir, & ils font calmans; les autres enfin engourdiffent la machine, & ne font anodynş qu'accidentellement; ce font les narcoiques. Les anodyns font aqueux, muci

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lagineux ou graiffeux; les calmans font anti fpafmodiques, réfolutifs, incraffans ou defficcatifs; les anti-fpafmodiques. font des remèdes qui agiffent fur les efprits, & qui appaifent les affections convulfives; les incraffans font remplis de parties vifqueufes capables d'enduire. les folides, d'embarraffer & d'envelopper les fucs irritans; les deficcatifs engloutiffent, pour ainfi dire, les matières âcres en les abforbant; elles empêchent qu'elles n'irritent & n'agacent les folides; les réfolutifs, tout le monde entend ce terme. Les narcotiques font d'une feule espèce, tous calment la douleur; mais leur manière d'agir & leurs effets font très différens. Les cas dans lefquels les anodyns font d'ufage font: très-bien détaillés par M. Louis, & cette partie de fon Mémoire eft pleine de remarques auffi intéreflantes que curieu

fes.

Les Mémoires de M. Guiot & de M.. Fabre, pour lors Elève de M. Petit, & depuis Membre du Collège de Chirur gie de Paris, & Adjoint à l'Académie, concoururent pour le prix. M. Guiot parle d'abord de la douleur, de fes caufes, des parties qui en font fufcep

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tibles, & de fes effets. Il examine enfuite quels font les remèdes anodyns. II donne ce nom à ceux qui calment la douleur, & il en reconnoît trois claffes par rapport à leurs effets. La première comprend ceux qui ôtent la cause de la douleur, tels que les évacuans & les réfolutifs, auxquels on peut joindre la séduction des parties déplacées, & la fection totale des nerfs déchirés ou coupés imparfairement. Les médicamens qui corrigent ou qui affoibliffent la douleur, font rangés fous la feconde claffe. Tels font les émolliens, les délayans, les tempérans, les rafraîchiffans, les absorbans, en un mot, tous les adouciffans. La troifiéme claffe renferme ceux qui ôtent le fentiment de la douleur, foit en caufant un engourdiffement paffager comme les narcotiques, foit en détruifant les nerfs qui font l'organe du fentiment. M. Guiot penfe que, dans l'ufage des anodyns, il faut préférer ceux qui calment la douleur en ôtant fa caufe. Si la cause ne peut être ôtée, il veut qu'on emploie ceux qui la corrigent & l'affoibliffent, en attendant que la maladie foit guérie; enfin il croit qu'on ne doit recourir aux ano

dyns, qui ôtent le fentiment de la douleur fans agir fur fa cause, c'est-à-dire, aux narcotiques, que dans le cas d'une extrême néceffité, lorfque les autres anodyns font infuffifans ou impraticables, & que la violence des douleurs met le malade en danger.

M. Fabre part à peu près des mêmes principes. Il commence par définir les anodyns des remédes qui appaifent la douleur, foit qu'ils agiffent immédiatement fur fes caufes en les fupprimant, foit qu'ils fufpendent feulement l'action de ces caufes, ou qu'ils opérent fur nos organes, en liant, en amortiffant en nous la faculté du fentiment. D'après cette définition, il divife fon Mémoire en trois parties. Dans la première il parle de la douleur comme du fujet sur lequel doivent agir les anodyns; il en recherche les caufes; il les affigne par ordre; il développe leur manière d'agir. Dans la feconde, il détermine les différentes espèces des anodyns; il indique tous les moyens, tous les remèdes capables d'appaifer la douleur; il les réduit par claffes; il explique en même temps de quelle façon ils agiffent. Dans la troisième, il parle de l'ufage des

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