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anodyns dans les maladies chirurgicales. Toutes ces parties font bien traitées. M. Fabre fe montre dans ce Mémoire le digne élève d'un grand Maître par fa théorie, & dans la fociété par fa prati

que.

M. Jean Grashuis, Docteur en Médecine à Amfterdam, Affocié de l'Académie Impériale des Curieux de la Nature, & depuis Affocié étranger de notre Académie de Chirurgie, remporta le prix en 1746. Le fujet propofé étoit de déterminer ce que c'est que les remèdes fuppuratifs, d'expliquer leur manière d'agir de diftinguer leurs différentes espèces, & de marquer leur ufage dans les maladies chirurgicales. M. Grashuis examine les circonftances qui accompagnent la fuppuration, & la manière dont elle fe fait; enfuite il recherche quelle eft la nature des fuppuratifs. Il croit qu'aucun remède n'eft fappurant par fa nature, & qu'on ne peut donner ce nom aux médicamens qu'autant qu'ils favorifent la formation du pus. Les différentes efpéces de médicamens, dont les vertus font d'ailleurs fort contraires, peuvent produire cet effet. Les uns n'ont aucune vertu déterminée, & ne fervent qu'à

entretenir la chaleur de la partie; les autres bouchent les pores & empêchent la diffipation des parties fluides, ceux-ci humectent & relâchent; ceux-là rafraîchiffent & calment l'inflammation;. d'autres contiennent un grand nombre de parties actives capables d'augmenter la chaleur ; d'autres enfin accélerent la pourriture en excitant un mouvement inteftin dans la partie. On voit par-là combien de médicamens excitent la fuppuration, quel en eft l'effet particulier, & comment, avec des propriétés différentes, ils mènent au même but. Il ne refte plus qu'à déterminer dans quel cas on les doit employer, & c'eft ce que M. Grashuis fait avec beaucoup de clarté. Lorfqu'une inflammation tend à la fuppuration, il faut l'attendre & même la favorifer par des emplaftiques. qui défendent la partie de l'accès de l'air & en confervent l'humidité, Si la chaleur eft trop vive, & que la gangrène foit à craindre, les relâchans & les rafraîchiffans deviennent néceffaires. I ne faut cependant s'en fervir qu'avec. circonfpection, de peur qu'étant appliqués en trop grande quantité, ou pendant trop long-temps, ils ne détruifent

les difpofitions favorables à la fuppuration, & n'attirent la gangrène ou l'induration. Enfin, fi la chaleur de la partie eft trop languiffante, il faut la rendre plus vive par l'application des médicamens chauds. La Differtation fçavante de M. Grashuis eft écrite en Latin & traduite en François.

Le feul Mémoire de M. Chrétien Ef chenbach, Docteur en Médecine à Roftock près de la ville de Hambourg, mérita d'entrer en concurrence avec celui de M. Grashuis. M. Efchenbach commence auffi par rechercher quel eft le méchanifme de la nature dans la formation du pus. Il remarque qu'elle ne peut avoir lieu fi elle n'a été précédée d'inflammation, mais qu'elle n'en est pas la terminaison néceffaire. En effet, s'il n'y a que la quatrième partie des vaiffeaux d'engorgée, l'inflammation la réfout, & elle fe termine au contraire par la gangrène, lorfque le plus grand nombre des vaiffeaux eft obftrué. Donc pour favorifer la fuppuration, il faut ou diminuer ou augmenter l'inflammation. Ces effets s'opèrent par les émolliens & les irritans. Les premiers conviennent lorsqu'il y a beaucoup de dou

leur & de tenfion dans la partie, & les derniers lorfqu'elle eft dans un état d'indolence. Ces médicamens, d'ailleurs, font d'ufage dans un grand nombre de cas où la fuppuration eft inutile. Les émolliens, par exemple, calment la tenfion & la douleur, &, parmi les irritans, les aftringens ont lieu dans les hémorrhagies; les balfamiques arrêtent & bornent les progrès de la gangrène ; les aromatiques diffolvent le fang coagulé, & les terreux, ainfi que les médicamens qu'on tire du plomb, s'employent avec fuccès dans l'éréfipelle.

L'Académie n'ayant reçu aucun Mé moire qui fatisfît à la queftion propofée pour 1747, la propofa une feconde fois & cependant donna pour 1740 un autre fujet pour le prix de 1748. Il s'agiffoit de déterminer ce que c'est que les remédes defficcatifs & les cauftiques, d'expliquer leur manière d'agir, de diftinguer leur différentes espèces, & de marquer leur ufage dans les maladies chirurgicales. Le prix fut adjugé à M. Charmetton, Maître en Chirurgie à Lyon, Démonftrateur d'Anatomie, & ci-devant Chirurgien en Chef de l'Hôpital de la Charité de la même ville. Son Mémoire

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eft divifé en deux parties. Il traite des
cauftiques dans la première, & des deffic-
catifs dans la feconde. Les cauftiques
n'agiffent que par leurs parties âcres ou
ignées, qui étant dévéloppées par l'hu-
midité qu'exhale la partie fur laquelle
on les applique, en pénètrent le tiffu,
augmentent l'action des fibres, & dé-
truifent enfuite leur intégrité. Il fuit de-
là que leur effet ne peut avoir lieu que
far les parties qui jouiffent actuellement
de la vie, & qu'il dépend autant de
l'action de ces mêmes parties que de
celle de leur propre fubftance. Les cauf-
tiques fe divifent en véficatoires, ca-
thérétiques & efcarrotiques. L'effet des
véficatoires le borne à la peau fur la-
fe
quelle il excitent des veffies remplies
de férofité. Ils conviennent dans les cas.
où il faut ébranler le genre nerveux,
rétablir le reffort des vaiffeaux, détour-
ner des humeurs nuifibles, &c. Les ca-
thérétiques agiffent fur les chairs décou-
vertes de la peau, & les efcarrotiques
exercent indifféremment leur action fur
les unes & fur les autres. Ils ne diffé-
rent entr'eux qu'en ce que les premiers
ont moins d'activité que les feconds.
Ils ont lieu dans les ulcères accompagnés

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