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d'hyperfarcofe, & dans le cas d'excroiffances, quelle qu'en foit la fituation. Il faut pourtant y avoir égard auffi bien qu'à leur caractère, & c'est une remarque qui n'échappe pas à M. Charmetton. Ces médicamens fervent encore à former des cautères, & à ouvrir les tumeurs froides formées par congeftion.

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Les defficcatifs font des médicamens qui favorisent la formation de la cicatrice. Ils font en grand nombre & fe tirent de la claffe des émolliens, des déterfifs, des rongeans, & des abforbans. Quoique pour l'ordinaire on ne les emploie que fur la fin des maladies, il eft cependant des cas où ils font d'ufage dans le commencement & celui de l'excoriation fimple en eft une preuve. L'état différent des ulcères exige différens defficcatifs. Lorfque, par exemple, les bords en font durs & enflammés, il faut des émolliens. Si les chairs en font molles, les rongeans deviennent néceffaires; enfin fi les ulcères fourniffent un pus épais ou une grande quantité de fang, on a recours aux déterfifs ou aux absorbans.

Le Mémoire fur le même fujet, par M. Ange Nannoni, Profeffeur en Chi

rurgie, & l'un des principaux Chirargiens de l'Hôpital de Sainte Marie la Neuve à Florence, écrit en Latin & traduit en François, eft imprimé dans ces deux langues après celui de M. Charmetton. M. Nannoni avertit que les defficcatifs ne fuffifent pas toujours pour procurer la cicatrice. Il rapporte qu'il a guéri un jeune homme d'un ulcère confidérable qui avoit réfifté aux deficcatifs les mieux adminiftrés, en lui permettant de contenter fon appétit jufqu'à un certain point. Cette obfervation eft fort bonne; mais elle n'a pas le mérite de la nouveauté. Il en donne une autre qui prouve bien qu'on ne peut avoir trop de circonfpection lorfqu'on fe fert de cauftiques; car la perfonne qui en est le fujet mourut dans les convulfions quarante heures après l'application d'un cathérétique fur un farcome (excrefcence de chair formée dans quelque partie du corps) qu'il portoit à la racine de l'ongle du gros

orteil.

La queftion du prix de 1747 remis en 1749 étoit : Déterminer ce que c'eft que les remèdes déterfifs, expliquer leur manière d'agir, diftinguer leurs différen

tes espèces, & marquer leur ufage dans les maladies chirurgicales. L'Académie avoit promis un prix double pour celui qui fatisferoit aux conditions énoncées dans fon Programme. Le prix fut partagé entre M. Flurant, Chirurgien en Chef de l'Hôpital de la Charité de Lyon, & M. Louis, frère de l'Académicien, Démonftrateur public d'Anatomie & de Chirurgie, & Chirurgien de l'Hôpital Royal Militaire de Metz en furvivance.

M. Flurant regarde la plupart des déterfifs comme des fubftances falines, ou tout au moins comme des mixtes dont les fels font la partie la plus effentielle. Leur action eft fort variée. Les uns excitent l'action de la partie fuppurée; les autres détruifent les parties folides privées de vie & de mouvement qui la couvrent; ceux-ci modérent Pécoulement d'une humeur féreuse trop abondante, & ceux-là l'absorbent. Il y à donc quatre espèces de déterfifs, fçavoir, des déterfifs irritans, des déterfifs rongeans, des déterfifs délayans, & des déterfifs abforbans. M. Flurant obferve judicieufement qu'il ne faut pas feulement avoir égard à l'indication

que présente la maladie, dans leur ufage, mais encore au temps où il convient de les employer & à la fenfibilité plus ou moins grande des parties fur lefquelles on les applique.

M. Louis reconnoît auffi plufieurs efpèces de déterfifs, fçavoir, des antiputrides, des defféchans & des irritans. Une attention qu'il croit effentielle c'eft de feconder leurs effets par le régime, la faignée, la purgation & les fudorifiques dans les perfonnes molles en qui l'humidité abonde, & par une diète humectante & rafraîchiffante, lorfque la vertu fyftaltique des vaiffeaux eft trop forte & qu'elle prodait une grande quantité de chairs fermes, rouges & très- fenfibles..

M. Fabre reparoît ici avec honneur. Dans fon Mémoire, que l'Académie at jugé digne de l'impreffion, il n'admet que deux claffes de déterfifs. Il range fous la première ceux qui donnent plus ou moins de reffort aux fibres des parties ulcérées par leur qualité irritante; & met dans la feconde ceux qui détruifent les chairs, lorfque leur accroiffement exceffif devient un obftacle à la guérifon de la folution de continuité.

Vous voyez, Monfieur 2 par ce fecond volume & par le premier, fi vous vous le rappellez, que l'Académie de Chirurgie a épuifé les médicamens chirurgicaux, & que nous avons maintenant un Traité complet fur cette matière ouvrage de la plus grande importance, & qui communiquera à tous les Chirurgiens, jaloux de s'inf truire, des lumières fûres pour le foulagement de l'humanité. Ces deux Volumes des Prix fe trouvent, ainfi que les Mémoires de la même Académie, chez la Veuve de la Guette, rue S. Jacques à l'Olivier.

Nouveau Théâtre de Guerre..

Le fieur Julien, demeurant à l'Hôtel de Soubife, a formé le projet utile de donner au Public un Nouveau Théâtre de Guerre, ou Atlas Géographique & Militaire, qui comprend le Royaume de Bohème, le Comté de Glatz, les Marquifats de Moravie & de Luface, le Duché de Siléfie & la Saxe Electorale avec leurs frontières: divifé en deux Parties. La première paroît actuellement. L'auteur: délivrera la feconde le 24 de ce mois, fins autre délai. Il délivrera en même

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