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qui n'entendent pas cette langue. Il a quelquefois inféré dans le cours de l'ouvrage des morceaux imprimés ailleurs, ou quelques defcriptions qui lui ont été fournies; &, comme ces pièces demandoient une connoillance des termes de l'art, il a cru ne pouvoir mieux faire que de les placer de la même manière qu'elles avoient été compofées par des gens du métier. Mais, en fe faifant hopneur de leur travail, il leur rend la justice qui leur eft due en les citant à la marge. Il a mis à la tête de tous les Chapitres de fon hiftoire des vers pris des meilleurs Poëtes Latins de l'Antiquité pour tenir lieu de vignettes, & donner quelque idée de ce qui y eft contenu. L'auteur s'eft guidé fur Adisson qui mettoit pour épigraphe à chaque Feuille de fon Spectateur des vers de quelque an

cien Poëte.

Effai fur les Alimens.

Il n'eft pas de mon reffort, Monfieur, de porter aucun jugement fur cet ouvrage en deux volumes in-12 intitulés Effai fur les alimens, pour fervir de Commentaire aux livres diététiques

,

Hippocrate. Ce que je puis dire feulement, c'est que tous les Médecins à qui j'en ai parlé m'ont pary en faire beaucoup de cas. C'eft d'après ces fuffrages non fufpects, & à l'occafion du fecond volume qui a paru trois ans après le premier, que je me fuis déterminé à vous en rendre compte. Ils fe vendent l'un & l'autre chez Vincent, rue Saint Séverin; & c'eft au célèbre M. Lorry en qui, dans un âge peu avancé, on remarque déja toute la prudence, le fçavoir & l'expérience d'un homme confommé dans fon Art, que nous fommes redevables de cette utile & eftimable production. Le but qu'il s'eft propofé a été de réunir en un feul corps de doctrine les connoiffances certaines que nous avons fur les alimens; ce que perfonne n'avoit encore fait avant lui. Il ne prétend point à la gloire d'être inventeur, & il n'avance aucune propofition qui ne foit implicitement dans Hippocrate, Boerrhave, Sanctorius,&c, & qui n'ait été enfeignée plufieurs fois dans les Ecoles. Mais toutes ces vérités fe trouvoient difperfées, & c'eft peutêtre la raison pour laquelle les préjugés & les erreurs ont eu long-temps un

grand empire fur cette matière. Détruire ces erreurs, & contribuer par-là au progrès de fon Art, examiner jufqu'à quel point pouvoit conduire la théorie d'Hippocrate dans cette partie de la Médecine livrée totalement à l'Empirisme : voilà, Monfieur, ce qui a été l'objet du travail de M. Lorry.

Son livre eft divifé en deux Parties. La première eft deftinée à nous faire connoître la matière nutritive, telle qu'elle fe trouve dans tous les corps de la nature. Elle offre aux Phyficiens un fpectacle bien digne de la grandeur & de la magnificence du Créateur. Un » mouvement fimple, uniforme, conf» tant, fuffit pour produire une variété » innombrable de fubftances qui, quel

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qu'étrangères qu'elles fe paroiffent » l'une à l'autre, fortent des mêmes élé"mens, &, après en avoir emprunté » des propriétés toutes différentes, ren» trent dans la même uniformité. »

L'idée d'aliment ne nous préfente autre chofe à l'efprit qu'un corps propre à foutenir & à augmenter notre fubftance. La matière de l'aliment eft évidemment différente de celle qui confnotre corps; il faut donc qu'elle fe

titue

change en notre propre fubftance, & c'eft en ce changement que confifte toute la nutrition. Mais, dans le grand nombre des corps que la Providence a répandus fur la terre pour nous fervir de nourriture, la facilité à s'altérer n'eft pas la même, non plus que la force des agens qui travaillent à cette altération. Rien ne fait varier davantage les confeils que les Médecins ont à donner fur les alimens. C'est donc un examen trèsintéreflant pour tous les hommes que celui qui les avertit de la qualité des alimens qu'ils doivent choifir, & de la quantité qu'ils doivent en prendre. C'eft une comparaifon néceffaire pour les Médecins que celle des forces du corps avec la réfiftance des alimens. L'auteur confidère toutes ces chofes d'abord en général, enfuite chacune d'elles en particulier; ce qui partage cette première Partie en trois foudivifions: la première a pour objet la matière nutritive en général; la feconde, les alimens confidérés dans le corps animal; la troifième, ces mêmes alimens confidérés dans les différens corps de la nature. Cette Partie, également inftructive pour les Phyficiens & les Médecins, ne feroit

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pas fufceptible d'un extrait auffi utile pour toutes fortes de lecteurs. La feconde nous offre des connoiffances pratiques qui peuvent convenir à tout le monde. On y examine quel eft le changement phyfique que produit fur nos corps le concours des caufes qui nous environnent. Pour procéder avec ordre & clarté, M. Lorry diftribue toute fa matière en cinq Chapitres. Le premier traite de la différence des régimes, fuivant les différences des tempéramens. Les conftitutions fanguines doivent ufer avec modération pour leur nourriture ordinaire d'un pain bien fermenté & bien cuit. Les viandes, fur-tout celles qui font tirées des animaux qui vivent d'herbes & de graines, doivent être encore mifes au rang de leurs alimens ordinaires. Les apprêts les plus fimples font ceux qui leur conviennent le mieux; mais entre les légumes ceux qui font filiqueux ont trop de vifcofité, & font auffi peu recommandables que les farineux non fermentés.. De toutes les façons de les apprêter, celle qui confifte à les faire cuire avec l'huile & le beurre eft la plus mauvaise. L'auteur donne des raifons de tout ce qu'il avance, & par

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