Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

court ainfi tous les tempéramens auxquels il affigne la nourriture la plus conyenable.

כן

[ocr errors]
[ocr errors]

Le fecond Chapitre contient des rè gles de régime néceffaires dans les divers états & les différentes périodes de la vie. « Pendant neuf mois, dit M. Lorry, l'enfant n'a befoin d'aucun de nos confeils. Placé fous la main du Créateur, il fe nourrit ; & fa nutri»tion n'eft pas moins un mystère que fa » génération. Mais, fi-tôt qu'il a rompu »fes liens, il devient dépendant de la » bienveillance des hommes, &, ne fça» chant que gémir, il a à effuyer les ca»prices & les fantaifies de l'ufage. Déja » la mauvaise conduite de fa mère a pu » lui procurer de mauvais alimens pen»dant fa groffeffe. Les femmes font cependant affez averties par la voix » des Médecins les plus habiles de fon»ger combien le dépôt qui leur eft confié pendant ce temps eft précieux. » Mais fouvent les fantaifies, les envies auxquelles elles ont attribué des propriétés ridicules, les empêchent d'entendre la voix de la raifon. La plûpart s'imaginent qu'elles doivent beaucoup » manger; elles ne fçavent pas que par

"

رو

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

93

[ocr errors]

39

[ocr errors]

» là elles multiplicent les excrémens, & »fe préparent des tourmens & pen»dant leur groffeffe & après l'accouchement. L'auteur difcute amplement cette grande queftion: Quelle eft la nourriture la plus convenable aux enfans, & réfute l'opinion de ceux qui préfèrent le lait de vache à celui de leur mère ou d'une nourrice. Il condamne également l'ufage de la bouillie qui n'est qu'un mucilage gluant, vifqueux, difficile à brifer par une machine à peine formée. Il eft vrai que la nourrice l'imbibe & la pénètre de fa falive; mais fa bouche eft-elle toujours faine? Et ne fe décharge-t-elle pas quelquefois de ce foin fur de vieilles femmes dont la falive tourne toujours à l'aigre?

Je ne fuivrai pas l'auteur dans tous les âges de la vie; il paffe fucceffivement de l'enfance à la jeuneffe, de celleci à l'âge parfait, à la vieilleffe, à la décrépitude. Il parcourt enfuite les différens états. Les Moines paroiffent les premiers fur la fcène; ils font fuivis des Médecins, des gens de guerre, des Artifans, des laboureurs, des femmes oifives & des gens de Lettes. M. Lorry indique à chacun d'eux les moyens les

[ocr errors]

plus capables de conferver leur fanté, & de prolonger leur vie par le choix des alimens. Les gens de Lettres fur-tout font l'objet d'une attention particulière. L'auteur en parle avec affection; on sent qu'il voudroit les rendre immortels, ou du moins les faire vivre plus que leurs ouvrages. Le régime qu'il prefcrit à « ces » ames divines, détachées des choses terreftres, eft du pain bien cuit & bien » léger, des volailles jeunes & tendres » avec peu de viande de boucherie, & » des fruits cuits & confervés dans le » fucre. Il faut qu'ils évitent les vins » terreux & groffiers qui fixent & arrê≫tent la digestion. Ils peuvent se per» mettre les vins blancs, ceux qui ne » font point foncés en couleur, & qui »ne contiennent pas beaucoup d'efprit.

Les différens régimes qu'exigent les climats & les faifons font la matière du troisième Chapitre. Les boiffons tirées du vin, de la bierre la plus forte & la plus pure, font les fecours qu'on peut employer contre la rigueur du froid. La boiffon abondante & légère appartient principalement à la chaleur exceffive. Les alimens liquides font, par la

même raison, préférables en Eté. La nature produit des herbes au Printemps, des fruits en Automne. Elle nous marque par là quelle nourriture convient davantage dans ces deux faifons.

Les deux derniers Chapitres traitent des régimes propres aux maladies aigues & aux maladies chroniques. Vous y trouverez la même netteté dans les idées, la même précifion, la même méthode & la même érudition que dans les précédens. Les opinions que l'auteur adopte font toujours fondées fur les obfervations les plus conftantes. C'est le livre de tous les états, de tous les païs, de toutes les faifons, de tous les âges; il peut être lu de tout le monde utilement & même avec plaifir, excepté des gourmands qui n'y trouveroient pas leur compte ; il leur feroit trop dur de fuivre les préceptes de tempérance que dicte notre fage Médecin. Mais ceux qui, bien conftitués par la nature, font jaloux de jouir d'une bonne fanté & d'une longue vie, lui fçauront gré de leur avoir enfeigné avec tant de lumières & de difcernement les moyens de fe procurer l'une & l'autre. Je fuis, &c.

A Paris, ce 21 Octubre 1757

LETTRE

LETTRE II.

Opéra-Comiques joués cette année à la

Foire Saint Laurent.

A mort de Monfieur Vadé paroît,

LAmore de,

de quelques-uns de nos Poëtes pour les lauriers forains. La crainte d'un concurrent toujours applaudi fembloit rallentir leur émulation. Aujourd'hui qu'aucun d'eux n'a fur fes rivaux une fupériorité décidée, ils afpirent tous à cette palme qu'ils n'ofoient difputer à l'auteur du Poirier, du Suffifant, de Nicaife, du Trompeur Trompé, de Jérôme & Fanchonette, &c, &c, &c. Le premier qui a paru fur la fcène de l'OpéraComique de la dernière Foire de SaintLaurent, eft l'auteur de la Guirlande. Cette pièce avoit été jouée & imprimée à Rouen avant qu'elle fût donnée à M. Monet, qui la trouva digne de paroître à l'ouverture de fon Théâtre le 28 de Juin dernier.

Colinet eft amoureux de Rofette; mais elle s'eft laiffée enflammer pour

AN. 1757.

Tome VII.

B

le

« VorigeDoorgaan »